Artois 1915, la Bataille enterrée.
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Messages : 11 Depuis le 31 août 2025 Toulouse  |
Bois de Loterie, quelle blague. A la sortie du bosquet, Villers au Bois, le dernier patelin debout avant la mort. Les arbres s’effacent devant elle. Elle s’insinue par le ciel et par la terre. Cela tombe dru ici: la pluie autant que les obus. Rien ne reste debout. Ni homme, ni bois, ni mur. Y en a qui sont partis vers Gouy-Servins. Ils ont passé les lisières du Bois de Mont. Leurs escouades se sont enfilées en processions boueuses et mortelles dans les boyaux qui lacèrent le Plateau et montent vers Notre-Dame-de-Lorette. La guerre les a avalés. Povs’ pèlerins. Au pied du plateau, au fond de ravines crépusculaires, des filets d’eau minuscules, à peine des cours d’eau, ruissellent vers Souchez, la plaine de Lens et son bassin minier. Les lits du Carency et du Saint-Nazaire sont devenus des suaires. Dans les fermes de ces villages on ne cultive plus. On se tue. Les bourgs d’Ablain-Saint-Nazaire, de Carençy, de Souchez et de Neuville Saint-Vaast, la Targette se sont enfoncés dans la terre. Leurs silhouettes sont si loin, et la mort est si près. Grenades dans les caves, couteaux dans le lit des ruisseaux, mortiers et mitrailleuses sur le flanc des coteaux. On crève au pied de ce qui fut des vergers. Mètre par mètre, pied à pied. « Nous sommes enterrés au fond d’un éternel champs de bataille. Deux armées qui se battent c’est comme une grande armée qui se suicide.(1) » Les bois ont repoussé, et les blés, et le maïs, et les maisons. Les morts sont sous nos pieds. La guerre est oubliée. Elle revient. (1) Le Feu, Henri Barbusse.  Photos prises 110 ans après la bataille d’Artois 1915 Leica iii c; industar 50mm 3.5 ; Bergger Panchro 400           |
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