Parution : "Maçonnerie de pierre"

Règles du forum "Travaux des summiluxiens (Leica ou non Leica)" :
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yousse
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Coignet
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agent technique
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75001
Merci, car ce que tu écris là montre que le but est atteint : écrire un texte relativement complet, technique, et accessible aussi bien aux spécialistes (qui j'espère ne le trouveront pas trop simplet) qu'aux amateurs. Des renvois sont faits vers des ouvrages nettement plus "pointus".

Une remarque ; Il ne s'agit pas des Coignet brothers, mais de Father and Son :wink: .
L'avant-propos explique dans quelles conditions et par qui cet ouvrage a été élaboré, Jean Coignet, mon père, étant décédé en 2001, en laissant un projet inachevé, dont j'ai tiré deux ouvrages. Je précise que nous avions pu, quelques semaines avant son décès (il se savait condamné à rapide échéance par un cancer), définir ensemble quel caractère auraient ces publications, dont il était évident pour nous deux que je devais les achever, et les publier sous nos deux noms. J'ai pris la peine d'écrire cet avant-propos, car il pouvait être troublant qu'un auteur décédé depuis 6 ans publie ainsi.

"La maison ancienne" est sorti en janvier 2003 (réédité en août 2006), et "Maçonnerie de pierre", il y a dix jours.

Qu'est-ce qu'une ZPPAUP ?
La sigle signifie Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain, et Paysager.
Dans le lien ci-dessus, vous trouverez dans le Vaucluse celle de Carpentras, c'est celle que j'ai étudiée.

Il s'agit d'une variation "simplifiée" du Secteur Sauvegardé, mis en place en 1962. Le Secteur Sauvegardé est un document d'urbanisme qui se substitue au Plan d'Occupation des Sols (POS, remplacé depuis quelques années par les PLU : Plan Local d'Urbanisme) sur un périmètre défini. Le but de ce document est de substituer à un document d'urbanisme classique, qui gère la ville en terme de densités et alignements, types d'occupations, un document qui prend en compte la patrimoine architectural. Le Secteur Sauvegardé est donc destiné à des secteurs urbains exceptionnels, comme le Marais parisien, le centre d'Aix-en-Provence, le quartier Saint-Jean à Lyon, etc. Un inventaire architectural complet est dressé, et un règlement tenant compte du patrimoine point par point est adapté, parfois immeuble par immeuble.
En contre-partie, les propriétaires des bâtiments sur lesquels une pression particulière (ils doivent par exemple réparer leurs vieilles menuiseries, ce qui est plus cher que de les jeter et mettre du PVC (ou les refaire suivant les règles de l'art traditionnelles), ils sont tenus d'utiliser des tuiles traditionnelles, les enduits qu'ils ont le droit d'appliquer en façade sont plus coûteux que les "tout-prêts" du marchand de matériaux d'à côté, etc.), ont droit à une défiscalisation. C'est le principe de la loi Malraux de 1962.

En 1982, on a regretté qu'il n'existe rien en France, entre cette procédure, très lourde et adaptée à un patrimoine exceptionnel, et le simple POS, qui ne fait que gérer l'occupation du sol. La nouvelle ZPPAUP permet cette fois, non la substitution d'un règlement, mais la superposition d'un autre, qui s'intéresse tant aux aspects architecturaux purs, comme le Secteur Sauvegardé, qu'à l'aspect purement urbain (les gabarits, les densités) et paysager (l'approche de la ville, les vues à préserver, la perception du rapport ville/campagne, etc.).

Autre aspect très important : la ZPPAUP suspend et remplace les autres servitudes liées à la protection des abords des monuments historiques, classés et inscrits.

Extrait du texte introductif de la ZPPAUP de Carpentras, que j'ai étudiée :
Coignet a écrit :
Le document de ZPPAUP est un document négocié qui comprend :
- un rapport de présentation qui expose les motifs et les objectifs de la création de la zone de protection ainsi que les particularités historiques, géographiques, urbaines, architecturales et paysagères du territoire concerné ; de cette mise en lumière de l’identité patrimoniale des lieux découle la délimitation de la zone de protection dont le champ géographique répond à une logique urbaine, architecturale et paysagère de protection et de mise en valeur ;
- un corps de règles constitué de prescriptions portant sur l’aspect architectural, les matériaux, les implantations des constructions, les volumes, les hauteurs, les plantations, etc. Des règles générales qui s’appliquent à l’ensemble du territoire concerné sont complétées par des règles particulières propres à certains secteurs de la ZPPAUP ;
- un document graphique portant la délimitation de la zone, et transposant, sur un fond cadastral, les différentes protections. Il est ici accompagné d’un cahier de recommandations, concernant les modes constructifs et les matériaux, et les plantations.
En bref, le rapport est constitué d'une analyse de l'histoire de la ville, une analyse de sa morphologie, un recensement des bâtiments exceptionnels, une analyse du paysage du Vaucluse, et de l'implantation de la ville ;
puis le document comprend aussi un règlement ;
et enfin, un cahier de plans précisant le périmètre d'action du règlement, et les principales données recensées et étudiées.

J'avais évoqué cette ZPPAUP sur le forum une fois, il y a quelques temps, à l'occasion de discussion à propos de photo aérienne (la photo aérienne est un outil de base de l'analyse urbaine, et je fais souvent mes propres photos, comme là, sur ce lien.
clicclac
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Vieux briscard
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Extrème Orient Breton.
On peut même dire que la ZPPAUP permet un gestion "intelligente" d'une zone au bâti classé et/ou remarquable. Auparavant, on pointait le compas
sur lesite classé, on déterminait un rayon de 500m, et tout ce qui se trouvait à l'intérieur subissait le règlement adéquat, sans discernement.
vec la ZPPAUP, on prend en compte les constructions, mais aussi les aménagements paysagers, avec les arbres qu'on ne peut couper sans autorisation, et on a la possibilité d'interpréter ce qui estimportant ou non, selon que ce soit visible ou non (pour simplifier, et selon l'architecte des bâtiments de FRance, plénipotentiaire puiqu'il faudra aller devant le préfet pour remettre en cause ses décisions).
De plus, la ville qui se dote de cette Z... doit engager toute une action de mise en valeur de son patrimoine, ceci passant, par exemple, par la création d'un poste d'animateur du patrimoine.

En bref, une action intéressante, innovante, à condition que les municipalités concernées aillent au delà d l'effet d'annonce et fasse vivre l'expérience en la redynamisant régulièrement.
Ouf!
Pythéas
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PACA
Coignet : je suppose que la ZPPAUP précise aussi comment doivent être traités les réseaux publics d'électricité et de téléphonie, ainsi que les antennes et paraboles TV ?
Coignet
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agent technique
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75001
Concernant le périmètre de 500 mètres :
En effet, lorqu'il n'y a pas de ZPPAUP, les surfaces délimitées par des cercles de rayons de 500 mètres autour des monuments historiques font l'objet d'une instruction incluant un avis de l'architecte des bâtiments de France (du SDA, Service Départemental de l'Architecture). L'architecte des bâtiments de France n'a pas d'autre règle que sa conviction personnelle pour exiger tel ou tel aménagement du projet soumis. Suivant sa personnalité, l'instruction se fera de manière fort différente.

On peut aussi remarquer que le périmètre de protection défini par des cercles n'est pas forcément très pertinent.

La ZPPAUP permet de définir un périmètre cohérent avec la morphologie urbaine, le paysage et le patrimoine architectural, d'une part, et, aussi, de faire un réglement, qui sera applicable, concernant les matériaux, les teintes, etc. Ce réglement est mis au point en relation permanente avec le SDA (architecte des bâtiments de France), la DRAC, et bien entendu, les élus de la ville concernée, car c'est à l'initiative du Maire qu'une ZPPAUP peut être créée. Lorsque la ZPPAUP est créée (à l'issu de 3 à 6 ans d'étude, c'est généralement long), l'architecte du SDA instruit en appliquant le réglement, et seulement le réglement. Ainsi, la manière d'instruire ne peut plus être liée à la personnalité de l'architecte, mais bien au texte, résultat d'une étude dont les conclusions sont acceptées par toutes les parties.

C'est au chargé d'étude de déterminer les limites de son texte (avec les élus et l'administration bien entendu). Dans le cas de celui de Carpentras, il y a bien des articles concernant antennes et paraboles, qui ne doivent pas être vues.
Il faudra évidemment plusieurs années pour que les effets de la ZPPAUP soient visibles dans la ville.
chuber
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bravo coignet ! :applaudir:
sous les pavés la plage
Inthebox
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L'avant-propos (ou/et la préface) est (sont) en général ce que je lis... en dernier dans un bouquin. :oops:
Bravo, donc, aux Coignet "father and son" ! Il y quelque part un père qui doit être fier que son fils ait mené seul la tâche à son terme.
Merci à Laurent, ainsi qu'à cliclac, de m'avoir fourni toutes les précisions voulues sur sur ce qu'était une ZPPAUP, dont le rôle se révèle en effet capital.
Voilà, je serai un peu moins ignorant aujourd'hui. :wink:
zekkar
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J'ai eu en cadeau ce livre superbe ( :cry: perdu) Typo en Garamond !
Coignet devrait prendre sa place dans les célébrants :
Voir sa galerie :content:

http://www.presences.free.fr/sitemorel/ ... ierre.html
:wink:
Inthebox
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Paris
Ah oui, très belle collection, en effet, que celle des "Célébration de..." ! Ne me reste plus de chez Robert Morel (tout ce que j'ai pu perdre en route remplirait des malles !) que le "Je ne suis pas mort" d'André de Richaud, composé en didot, lui, avec une reliure d'après maquette de sa femme, Odette Ducarre. De la belle ouvrage.
Et c'est vrai que pour "Célébration de la pierre", Coignet serait un célébrant de plein droit.
clicclac
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Vieux briscard
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Extrème Orient Breton.
@ Inthebox: dernier détail, pas de parabole tolérée sur le papier... mais aucune autorisation à demander si le diamètre est inférieur à 1 mètre :roll:
Après, c'est à chacun de voir... c'est quand même dommage d'habiter dans des zones de patrimoine et de les défigurer, que ce soit autorisé ou non, AMHA :wink:
Amitiés
Coignet
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75001
clicclac a écrit :
pas de parabole tolérée sur le papier... mais aucune autorisation à demander si le diamètre est inférieur à 1 mètre
Ça dépend où… Et la réglementation va évoluer ; elle devra évoluer aussi pour les climatiseurs que tout le monde dispose en façade…
Le réglement que j'ai étudié oblige à trouver d'autres solutions que les façades : les combles par exemple, aussi bien pour les antennes de TV, que pour les paraboles et les climatiseurs.
Comme je le disais plus haut, il faut attendre quelques années pour voir l'impact de ce type de réglementations, car il n'est pas possible d'exiger la dépose de ce qui est déjà en place ; en revanche, lors de travaux, ces installations doivent disparaître.
clicclac
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Vieux briscard
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Depuis le 27 août 2006
Extrème Orient Breton.
Oui, et c'est tellement long à règler... en cas de contentieux, ça se règle chez le procureur :roll: qui, parfois, peut avoir des dossiers plus importants :wink:
villegas juan carlos
    bravo!
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buenos aires argentine
Bonsoir,

C'est vraiment très bien, touchant même, que tu aies pu donner suite à un travail concu par ton père. C'est surtout cette idée de continuité, de fil conducteur (la maison ancienne) qui me fait dire à vous deux; chapeau !
La photographie est la discipline de l'évidence en un millième de seconde de délire. Bernard Plossu
http://barnackla404.blogspot.com/
andreditdd
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:applaudir: :applaudir: :applaudir:
Bravo !!!
Paradoxal
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Belgique
zekkar a écrit :
J'ai eu en cadeau ce livre superbe ( :cry: perdu) Typo en Garamond !

Mince alors! En Pléiade? :lol:
Paradoxal
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