TIFF

Benja
    TIFF, JPEG et autres formats de fichiers
Bonjour,

Ma petite expérience d'archiviste, travaillant pour l'Administration, spécialisé dans la numérisation des archives anciennes et l'archivage des données électroniques pourrait vous être utile, même si je ne suis pas informaticien.

Je pense qu'il ne faut pas confondre, a minima, deux grands types de fichiers :
- les fichiers de conservation,
- les fichiers de diffusion.

Le fichier de conservation est celui dont vous avez besoin pour un archivage à long terme de vos photos. Ce fichier va être votre original, celui à partir duquel, vous effectuerez des copies que vous "dégraderez", en termes de format et de compression, pour en assurer la diffusion, via le web, à vos amis ; créant ainsi un fichier de diffusion.

Il est donc bien évident que ce premier fichier, de conservation, devra comporter un maximum d'informations au départ afin d'en restituer un nombre convenable après dégradation.

Pour ce faire, le Service interministériel des Archives de France, a publié des recommandations que vous pourrez trouver en suivant ce lien (pages14-15) :
http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/static/1309

C'est là que vous verrez les différents types de fichiers préconisés (après des études réalisées à la demande des Archives de France auprès d'informaticiens, de photographes et d'archivistes compétents) en fonction des deux grands différents types d'images souhaitées :
- conservation = image non compressée donc TIFF (mais image "lourde")
- diffusion = image compressée donc JPEG (image plus "légère" donc plus facilement affichable et sur un écran et transférable via mail).

Ces notions de fichiers sont valables pour le film argentique que l'on voudra scanner comme pour l'original numérique.

Alors, certes, cela implique de, au minimum, doubler toutes ces photos en deux formats différents et c'est là que se pose le problème du stockage et de l'archivage à long terme. Quel support choisir ? Mais c'est un autre débat...

Espérant avoir été utile ... un peu... je vous souhaite de belles images.
P30K100D
Messages : 3
Depuis le 26 nov 2011
Ajaccio
Bonsoir,

Pour compléter le message précédent il y a deux grands types de compressions possibles pour les images : destructif et non-destructif
Le JPEG est typiquement destructif il ramène le codage des pixels à 8bit (contre 16bit possible en tiff alors que les capteurs des appareils numériques codent typiquement en 12 ou 14bit... je ne sais pas trop pour les scanners mais cela doit être du même tonneau) et surtout il ramènent (en fonction de la puissance de la compression demandée) des pixels de valeurs plus ou moins proche en couleur et intensité vers une valeur moyenne (ce qui crée des "pâtés" dans l'image);
Le tiff, s'il est compressé subit une compression non destructive de type "zip" ou autre (RAR, etc.). Cela consiste à identifier et coder des séquences de données revenant de manière répétitive dans le fichier par un code court (comme lorsqu'on utilise des abréviations : on écrit une fois Surface Agricole Utile -SAU- et après directement SAU)... le décodage consiste ensuite à remplacer les codes par les séquences originales (comme le lecteur du charabia technique remplacera SAU par Surface Agricole Utile).

... Là où je voulais en venir c'est que malgré tout il y a tiff... et tiff. D'une part il y a des fichiers tiff codés de 8... à 64 bit/pixel. Généralement on n'utilise que le 8 et le 16 bit puisque les capteurs ne donnent pas plus d'informations que 12 à 14 bit/pixel (on peut faire plus en combinant plusieurs images exposées différemment, c'est le HDR). Il y a également plein d'espaces colorimétriques possibles qui donnent des bornes un peu différentes aux intensités acceptées pour chaque couleurs (RVB, sRVB, CMNJ, etc.).

La transformation des données captées par les scanners pour permettre un affichage directement agréable à l'oeil (image contrastée) dans ces espaces (utilisés pour l'affichage sur écran ou l'impression) fait perdre de la donnée. Les pellicules argentiques ont une réponse non linéaire à la lumière ce qui permet d'enregistrer des nuances dans les zones claires (qui sont foncées sur les négatifs) que des capteurs numériques (qui ont une réponse linéaire) n'enregistreraient pas. Les scanners peuvent capter ces nuances qui sont en partie détruites dès qu'on applique une courbe de contraste à l'image (gamma) pour en rendre l'affichage agréable à l'oeil.

Certains logiciels (vuescan que j'utilise et silverfast) permettent l'enregistrement de fichiers "linéaires" (Tiff ou DNG en 16bit) appelés "raw" dans vuescan (sans courbe gamma) qui gardent un maximum de cette information mais donnent en affichage brut des images plates et trop claires (en positif). Pour conserver un maximum d'information ce sont ces tiff "linéaires" qu'il faut archiver. Une fois bidouillés dans photoshop (ou gimp dès qu'il traitera des fichiers 16bit) où on peut leur redonner une courbe gamma leur donnant un aspect plus flatteur on peut en faire des fichiers jpeg (pas trop compressés) pour la diffusion.

Au moment du scan l'idéal est de caler la luminosité du scanner sur un cliché vierge (début de pellicule) au début de la numérisation de chaque pellicule pour enregistrer un maximum de nuance en calant le point blanc (qui sera le noir en positif) avec la fonction verrouiller l'exposition "lock exposure" dans vuescan. ON peut également utilement neutraliser la couleur de base du film avec la fonction "lock film base color" à la même étape... y compris quand on scan du N&B

J'ai voulu être précis... du coup c'est un peu long!
Précédente

Retourner vers Labo numérique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant cette section : Aucun utilisateur enregistré et 3 invités