Page 3 sur 3

MessagePosté: dimanche 13 août 2017 - 22:31
par Robert
Merci, Polo :smile:

Voyage à Bayreuth ou du pélerinage wagnérien en 2017

MessagePosté: vendredi 18 août 2017 - 16:22
par drachenfels
Bonjour Robert.
Il se trouve que nous étions en même temps à Bayreuth. En ville, j'avais toujours mon M7 en bandoulière. Mais pas lors des représentations.
Pour moi c'était la quatrième fois à Bayreuth. La première fois était après dix ans d'attente. Puis à nouveau dix ans. Puis huit. Et là, cinq "seulement". Je m'attendais tellement peu à avoir des places cette fois-ci que j'avais demandé presque la totale: le Ring, Tristan, et les Maîtres Chanteurs. Ne manquait que Parsifal. Et j'ai tout eu: six opéras en six jours. Il a fallu un petit effort de concentration, et un gros effort pour lutter contre la chaleur. J'ai renoncé à la cravate dès le deuxième jour.
Du coup, pas de journée de repos pour visiter les environs cette fois-ci: Bamberg, l'Eremitage bien sûr, mais aussi Nuremberg ou Kronach, patrie de Cranach, Würtzburg, Rothenburg (ah! les retables de Riemenschneider, qui a aussi réalisé le tombeau de l'empereur à Bamberg). La Franconie est une région où je reviens toujours avec plaisir.

Entièrement d'accord avec ce qui a été écrit sur le Ring: très bonne direction d'orchestre de Janowsky, que j'avais aussi entendu à Paris en version de concert (mon premier Ring entier). Très bon orchestre comme toujours, ne couvrant pas les voix grâce à la fosse d'orchestre couverte. Chanteurs excellents dans l'ensemble, et distribution très homogène, avec quelques rares voix un peu en retrait.
Mais la mise en scène de Castorf, et les décors, n'aidaient pas beaucoup les chanteurs (l'escalier du Crépuscule des Dieux, avec les deux murs qui étouffaient les voix..., la totalité ou presque de la distribution de l'Or du Rhin se tassant dans une petite chambre à l'étage d'un Motel minable, ...) et surtout , l'omniprésence de figurants, et de la vidéo empêchaient de suivre confortablement la musique. Je me suis astreint autant que possible à ne pas les regarder pour profiter de la musique.
J'étais presque heureux d'avoir une mise en scène plus dépouillée dans Tristan. Tout le premier acte se passe comme dans une coursive de bateau, avec des ponts et des escaliers, mobiles d'ailleurs, et qui empêchent Tristan et Isolde de se rejoindre. Puis lorsqu'ils se sont rejoints, empêchent Kurwenal et Brangäne de les séparer. Malheureusement, les deux actes suivants étaient ennuyeux. Castorf au moins ne manquait pas d'imagination, même si je n'ai pas compris son message.
Mais le miracle était Meistersinger. Tant la musique, avec la direction de Jordan, que les voix, toutes admirables (Eva peut être un tout petit peu en retrait?) et la mise en scène pleine d'invention de Barrie Kosky, malgré quelques passages discutables (fin du deuxième acte). La première avait d'ailleurs été diffusée à la télévision, j'en avais vu des bribes.

Pour ceux qui souhaitent se rendre au festival de Bayreuth, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une loterie, mais juste d'une file d'attente assez longue. Pour aboutir, il faut faire des demandes régulièrement tous les ans. Si une année manque, on retourne à la fin de la queue.

Mes photos sont encore dans les boîtes et ne seront développées qu'à mon retour de vacances. Je peux vous proposer quelques images de 2012. Mais je suis admiratif des photos de Robert, et de ce qui est fait avec le Monochrom.



1. La tombe de Wagner et Cosima, dans le parc de la villa Wahnfried (sous le lierre)




2. Wagner a possédé de nombreux chiens. Ils sont enterrés dans le parc, certains avec des pierres tombales, avec ou sans inscription. Ici, son fidèle Russ, près de la propre tombe de Wagner (sous le lierre toujours).



3. La villa Wahnfried, avant sa restauration et la construction du nouveau bâtiment du musée. Pas d'eau dans la fontaine, la margelle est ébréchée, il n'y a ni banc ni haie.




4. Ce mur en briques (la maison du jardinier?) que j'aimais bien a disparu, remplacé par le musée et sa cafétéria/Biergarten.



5. L'entrée depuis le parc du Neues Schloss est inchangée.




6. La façade côté rue de Wahnfried.



7. Au premier plan (enfin, après le lampadaire et l'arbre) la maison de Siegfried Wagner, le fils, à côté de Wahnfried. De l'autre côté de la rue, la maison où Liszt est mort, en 1886, et qui abrite le musée Liszt. Je ne sais pas si c'était sa résidence habituelle quand il était à Bayreuth.


Cordialement.
Patrick

MessagePosté: vendredi 18 août 2017 - 16:56
par Robert
Merci beaucoup de ces commentaires et de ces informations dont je partage l'essentiel, en regrettant de n'avoir pu voir les Maîtres et Tristan,
magnifiques d'après les gens côtoyés à l'hôtel, mais nous nous étions volontairement limités au Ring :smile: .
J'ai effectivement fermé les yeux aussi et je regrette ces mises en scènes qui distraient de l'action réelle et de la musique en noyant les temps forts.
Pour être tout à fait honnête, la distribution des Walkyries dans l'espace est une bonne idée car on les entend distinctement et séparément,
ce qui n'est pas le cas quand elles sont groupées dans un coin.

Je viens de ré-écouter, partiellement, la version Böhm (Bayreuth 66) en disque vinyle ( :grin: ).
Ce n'est peut-être pas la meilleure, avec quelques faiblesses aussi, mais c'est celle que j'ai ici avec Haitink en CD.
Cela m'a tout de même confirmé que la notion de diction avait disparue, même en Allemand.
On a pris la mauvaise habitude, en Français et en Italien, de chanteurs polyglottes qui privilégient la ligne mélodique, quand ils peuvent, mais il ne reste rien du texte.
J'ai eu un peu cette impression, là aussi :cool: (quart d'heure grognon :lol: ).

Pour en revenir à la photo, j'ai risqué le coup et le service d'ordre ne m'a pas refoulé : vive le M.
Lors des passages précédents, je n'avais pas pris d'appareil dans le théâtre, le dernier remontant au temps de l'argentique.
Le Monochrom 1 est un délice, c'est vrai. Enfin, la Franconie est un beau pays et les gens y sont affables.

Le musée est une bonne idée, dans sa sobriété et par son contenu. Par contre, la villa a perdu tout son charme avec sa "muséification", certes intelligente.
La cape du maître ne pend plus à la patère...
La villa de Siegfried est intéressante pour son style un peu brutaliste de l'intérieur.

On attend les photos avec impatience et intérêt !!!

Il semble que l'on puisse avoir plus facilement des billets en adhérant à différents cercles dont la société des amis de Bayreuth (http://français.freunde-bayreuth.org)
et/ou en effectuant des donations, mais l'idée du hasard (ou de la chance) me convient assez bien :cool:

MessagePosté: samedi 19 août 2017 - 15:06
par drachenfels
Bonjour,

La version Böhm reste une de mes préférées. Je me rappelle encore comment, adolescent, j'avais rapporté d'Allemagne le gros coffret rouge avec le dessin du Festspielhaus en couverture, et la peur de me faire prendre par la douane (c'était certainement inférieur au seuil autorisé à l'époque mais ça n'empêche pas d'être angoissé).
Certes, depuis il y a eu de meilleures prises de son, mais cette version a une présence, une urgence, que je ne retrouve pas dans les autres.

J'avais visité Wahnfried avant 2012, mais il ne m'en reste pas de souvenir. Il me semble qu'on ne visitait que le rez-de-chaussée. Après la visite de cette année, je me demande encore où étaient les chambres, les salles de bains, la cuisine, … Quand je suis entré, le gardien m'a indiqué que je pouvais faire des photos, mais sans flash. J'ai renoncé à lui expliquer que la fenêtre du M7 n'était pas un flash.


8. Le Festspielhaus juste après le début d'un troisième acte, vue la lumière. Depuis, les murs de briques de la façade ont été restaurés.




9. Début d'un troisième acte : les restes de quelques libations d'entre-acte.




10. L'allée qui mène au Festspielhaus, à l'époque encore ouverte à la circulation. J'avais attendu longtemps pour ne pas avoir de voiture sur l'image.



11. L'exposition sur les Voix Etouffées était déjà présente. Je pensais à une exposition temporaire. J'ai été surpris de la retrouver cette année.




12. La ville de Bayreuth, comme la plupart des villes allemandes, possède une grande zone piétonne. La ville est de plus traversée par plusieurs rivières (branche du Main) ou ruisseaux, partiellement couverts. Cette année, ce ruisseau faisait la joie des enfants qui pouvaient patauger dedans pour se rafraîchir les pieds.




13. La pharmacie du Maure (Mohrenapotheke) en vue un peu plus large que chez Richard (mais ce n'était pas le sujet de ma photo).




14. Un des nombreux restaurants/brasseries où l'on peut manger la cuisine franconienne.




15. Le parc du Neues Shloss contient de nombreuses statues.




16. Le long du parc, à l'arrière des maisons qui bordent la rue principale piétonne, on a la surprise de trouver un grand verger. En pleine ville, donc.




17. Et pour le départ, un dernier regard sur le Festspielhaus, bien visible depuis la gare.


MessagePosté: samedi 19 août 2017 - 16:24
par Robert
Merci :smile:
Le coffret n'a pas pris une ride, le rouge est resté bien vif, comme le contenu.
Mon autre version préférée est celle de Solti, sans remonter aux plus anciennes. Il y a aussi une version récente de Janowski.
Bref, sujet fleuve :lol:

J'aime beaucoup la 9. Le restaurant de la 14 est charmant et typique.

MessagePosté: samedi 19 août 2017 - 19:41
par golfeur27
Robert a écrit :
Merci :smile:
Le coffret n'a pas pris une ride, le rouge est resté bien vif, comme le contenu.
Mon autre version préférée est celle de Solti, sans remonter aux plus anciennes. Il y a aussi une version récente de Janowski.
Bref, sujet fleuve :lol:

J'aime beaucoup la 9. Le restaurant de la 14 est charmant et typique.
toujours passionnant ce sujet :content: parenthèse : j'avais fait la queue loterie à la fin des années 80 (une autre époque) : fallait poster son bulletin des mois à l'avance; rien pendant des années, je me suis lassé... Pour le ring : mon idéal est éclectique, composé de l'Or du Rin et Walkyrie version live Böhm, le Siegfried studio Karajan et le Crépuscule studio Solti. Knappertsbuch et Clemens Krauss pour le vintage. De toutes façons, comme avait dit je ne sais plus qui, "le jour où Windgassen prendra sa retraite, on peut laisser tomber le Ring" :mrgreen: Cela étant, pour moi le plus grand ténor wagnérien des 20 dernières années s'appelle Ben Heppner, son Tristan reste pour moi insurpassable.
oui, je sais, on est sur un forum photos :arrow-anim:

MessagePosté: samedi 19 août 2017 - 19:52
par Robert
Il est vrai qu'il n'y a aucun Ring homogène et que l'on pourrait faire des mélanges, de la vieille cire qui gratte aux Hi Res 24 bits...
Accessoirement, les vrais bons ténors sont rares, dans d'autres répertoires aussi, et Ben Heppner, retraité, a surtout interprété Tristan.

D'autres fils dévient un peu et nous pouvons assumer nos déviations :lol:

MessagePosté: dimanche 20 août 2017 - 10:07
par Robert
Une étude intéressante concernant la soprano :cool:
http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/20 ... 5B1%5D.pdf

MessagePosté: dimanche 20 août 2017 - 12:06
par golfeur27
Robert a écrit :
Une étude intéressante concernant la soprano :cool:
http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/20 ... 5B1%5D.pdf
rien de tel que les revues scientifiques :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

MessagePosté: dimanche 20 août 2017 - 13:17
par Robert
Ma référence préférée :

14. Chou, O. & Lai, A. : "Musicali effetti del tomatino jettatura durante il reprezentazione dell' opere di Verdi".
In: Festschrift am Arturo Toscanini, herausgegeb. vom A. Pick, I. Pick, E. Kohl & E. Gramm., München, Thieme & Becker, pp. 145-172, 1929b.

MessagePosté: dimanche 20 août 2017 - 14:41
par Revilo
Il y en a plusieurs savoureuses :

Alka-Seltzer, L. Untersuchungen : "Uber die tomatostaltische Reflexe beim Walküre". Bayreuth Monatschr. f. exp. Biol. 184, 34-43, 1815.

Sacré Pérec !

MessagePosté: dimanche 20 août 2017 - 17:01
par jfbaron
Merci Robert :applaudir: :applaudir: :applaudir:

MessagePosté: lundi 21 août 2017 - 8:39
par Robert
Merci, JF :smile: