citation :
Certaines photos montrent la suprématie de la couleur quand c'est elle qui structure le regard.
Oui, quand c'est
elle qui structure le regard ! Il ne s'agit donc pas de sa suprématie, mais d'un langage différent, car, si je veux montrer l'architecture des lieux, envahie par la végétation, j'utiliserais plus volontier le noir et blanc, qui me permettra de mettre en valeur le grain de la pierre, la lumière sur les bas-reliefs, etc.
Ceci dit, c'est une belle série, qui, parfois, manque un peu de lisibilité :
- la première vue générale "chavire" un peu (elle n'est pas verticale, quoi), et les structures ne sont pas très lisibles ; mais il est vrai qu'une photo réduite à l'écran peut être presque impossible à préparer correctement, de ce point de vue : tant de petits détails et petites ombres.
- la deuxième est très intéressante, dans ses tons de nuit, alors que l'on perçoit une lumière crue dans les ruines au fond du bâtiment, à travers la porte ; ces racines gigantesques qui absorbent ces constructions particulièrement raffinées, laissent rêveur.
- l'alignement fait un peu mal aux yeux : blancs brûlés, et je me demande s'il n'y a pas eu une accentuation un peu forte : les couleurs se bousculent. Personnellement, j'aurais aimé que l'on voit la fin de l'alignement, car, il ne peut être question —du point de vue de la photo— de le laisser imaginer infini, car l'on perçoit le mur du fond : la logique voudrait que l'on voit ce mur, ou passage, ou tout au moins l'interruption de l'alignement.
- l'homme et la statue habillée : vraiment très bonne image : dans un cadre travaillé (colonnes, murs et passages), irruption humaine, magnifiée par la statue de pierre (appartenance au bâti/minéral) habillée (appartenance à l'humain/vivant)
Les autres sont aussi de belles images, aux langages très différents, une scène "volée" (un homme et une femme prient dans la pénombre), un cadrage purement architectural (les portes ; j'aime).
Bonne journée !