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Exposition à la fondation HCB du 09/09 au 20/12.

Pas aussi connu que certains mais une grande leçon de photographie et d'humilité.
Un précurseur de Richard Avedon dans le domaine du portrait sur fond clair, mais son œuvre ne se résume pas qu'à cela...

Merci de le rappeler.

Comme le souligne la fondation HCB, August Sander avait le souci de faire le lien entre l'homme et son environnement. Toute sa place à la Fondation.

Leopold, tu as peut-être lu un peu vite non ? J'ai dit "moins connu que certains" et non "pas trop connu", grosse nuance

Techniquement, Avedon s'est beaucoup inspiré de Sander qui a été le premier a réaliser des portraits de gens sur fond neutre, en dehors de tout contexte identifiable. Avedon étant célèbre pour avoir "inventé" le portrait sur fond totalement blanc, laissant le sujet complètement seul face à l'objectif, ce qui est un peu faux on le voit ici.

Résumer Sander à des portraits contemporains du nazisme est très très réducteur, la vision qu'il offre de l'Allemagne et son apport à la photographie étant loin de se résumer à ça, comme toute la photo allemande et européenne des années 20 et 30 (Nouvelle Vision, Bauhaus, Constructivisme...). D'ailleurs, je me demande si tu connais vraiment ses photos qui sont loin d'être effrayantes pour la plupart.

L'œuvre de Sander est avant tout marquée par l'esprit de la République de Weimar et la Nouvelle Objectivité, on est aux antipodes du nazisme ici.

Ce forum devient de plus en plus fatiguant...



Leopold, tu n'as pas raison du tout car quand tu écris ça :



... non seulement tu évoques clairement le nazisme à venir mais en plus tu te plantes complètement et tu prouves par la même occasion que tu ne connais pas l'œuvre de Sander. Et là je ne suis pas content du tout car tu fais un raccourci énorme et complètement faux.

Ok Leopold, j'ai jugé un peu trop rapidement de ta connaissance du sujet... je m'en excuse.

Cela dit, je pense que tu ne devrais pas rattacher si rapidement les photos de Sander, réalisées entre 1910 et 1934, à ce qui est arrivé après et au nazisme en particulier. Cela me semble un peu anachronique et trop subjectif. En particulier, tu ne sais pas si les gens de tout horizons qui ont été photographiés par Sander ont effectivement adhéré au parti nazi plus tard ni s'ils l'ont fait de plein gré ou pas.

N'oublie pas que l'Allemagne a connu une révolution à tendance anarcho-socialiste en 1918-1919 qui a abouti à la République de Weimar et que dans les années 20 les communistes y étaient aussi influents que les nazis émergents.

Ce que Sander a photographié, c'est un pays en plein bouillonnement politique, intellectuel et artistique, et qui sans la réaction nazie soutenue par les vieilles élites prussiennes et favorisée par la pusillanimité française et anglaise aurait peut-être accouché de tout autre chose que l'horreur hitlérienne.

Donc, contrairement à toi, je n'y vois pas un pays brisé glissant vers l'enfer mais plutôt une parenthèse et une expérience, lieu de tous les possibles, et qui a malheureusement pris le pire chemin par la suite...

Enfin bref, une expo à voir et des photos magnifiques... et encore de beaux sujets de débats en perspective

Quoi qu'il en soit, il s'agit là - et tous ceux qui apprécient ce photographe majeur ne me contrediront pas - d'une exposition à ne rater sous aucun prétexte.
J'ai la chance d'avoir acquis, en 1978 chez Agathe Gaillard, pour un prix modique - 700 francs à l'époque -, l'un des tout derniers tirages effectués par son fils Gunther en 1975. Le portrait d'une nonne, d'ailleurs repris dans l'un des sept volumes (plus un 8e dévolu à l'analyse de son oeuvre), titrés "Hommes du XXe siècle", que les éditions de La Martinière ont consacrés à cet éminent artiste de la "Neue Sachlichkeit" (la "Nouvelle Objectivité").
Quel irréparable dommage qu'environ 30 000 de ses négatif aient disparu en 1946 lors de l'incendie survenu dans la cave de de son appartement et atelier ! Heureusement pour le patrimoine photographique, il avait placé auparavant en sûreté 11 000 de ses négatifs les plus importants à la campagne (par crainte de leur saisie par les nazis qui, eux, ne l'appréciaient pas du tout), et se trouvent de nos jours dans les archives de la Photographische Sammlung, à Cologne. En tant qu'assistant et proche collaborateur de son père, Gunther Sander a laissé à sa mort de précieuses notes et indications à propos de "Hommes du XXe siècle", qui ont servi à la reconstitution de cet ouvrage publié, en coédition avec la Photographische Sammlung, par La Martinière.

Merci à Léopold de son compte-rendu sur la visite de cette exposition, de même qu'à Cedric92 pour nous l'avoir signalée le premier.

A noter, pour l'anecdote, qu'un tirage original du Porteur de briques, daté de 1927, s'est vendu à Londres, en 1999, pour... 396 840 livres sterling, frais compris (cf : Photography Price - by artprice.com - Photography Price Indicator 2001) ! Tous les records battus.

Bien d'accord avec Léopold : les photographies de Sander reflètent parfaitement le désarroi de la société allemande d'après la Première Guerre mondiale ; une tristesse profonde, sinon le désespoir, s'en dégagent.