Bonsoir ! Cette exposition est extrêmement intéressante : outre la découverte de nombreux tirages d’époque, on apprend beaucoup de choses sur la vie politique et artistique des années 1928 à 1938 (Allemagne de la République de Weimar et de la montée du nazisme, France et U.S.A.). La performance technique accomplie par celui qu’Aristide Briand surnomma le "roi des indiscrets" s’avère stupéfiante : photographie instantanée discrète, en lumière faible. Selon Gisèle Freund, Erich Salomon fut le créateur du photojournalisme.
On peut examiner deux appareils photographiques utilisés par Erich Salomon, figurant dans un cube de plexiglas :
- ce célèbre Ermanox d’Ernemann (fabriqué à Dresde), équipé de l’objectif Ernostar f:1,8/8,5 cm (surtout employé pendant quatre ans),
- un splendide Leica I (n° 50465, comme neuf !) et son Elmar nickelé f:3,5/50 mm (utilisé vers la fin de sa carrière).
Dans l’exposition sont projetés :
- une reconstitution en diapositives de la conférence d’Erich Salomon (Berlin, 1931) intitulée « en frac et avec un objectif dans le monde politique et social »,
- un film retraçant la vie du photographe, commenté par son assistante et par son fils aîné Otto.
Ce dernier, ayant émigré en Angleterre, échappa au sort de sa famille : réfugiés en Hollande, Erich Salomon, sa femme Maggy et leur fils cadet Dirk furent arrêtés en 1944 et déportés à Auschwitz.
Jean D.