Saul Leiter

Saul Leiter est un photographe qui a échappé à la reconnaissance pendant longtemps. Pris en main depuis quelques années par la grande galerie new yorkaise, Howard Greenberg, ses photographies, appuyées par deux livres chez Steidl plus un Photo Poche, nous sont aujourd'hui beaucoup plus connues. La première vraie exposition française eut lieu à la Fondation Cartier Bresson, il y a déja plusieurs mois, et fut plutôt une réussite car elle mélait tirages couleurs et noir et blanc, avec, de plus, une variation de formats qui était intéressante (pourquoi faut-il , à tout prix, que les tirages soient présentés dans les mêmes formats ?). L'exposition, en bref, donnait une sérieuse approche du regard de ce photographe des plus modeste qui, comme Louis Faurer, mais avec plus de talents, photographia New York ses rues et sa population. C'est un grand coloriste qui distribue des a-plats colorés et des masses dans lesquels les objets et les êtres photographiés viennent s'échouer. Ces photographies se formulent comme des questions visuelles, parfois des énigmes, posées à la cohérence du monde. Il entreprend ce travail dans le cours des années cinquante et vit "photographiquement" de la mode. Paradoxalement , je trouve ses photographies noir et blanc plus impressionnantes, plus acérées sinon plus engagées , moins contemplatives. Il faut donc saluer l'exposition qui démarre à la Galerie Camera Obscura à Paris, cependant
les tirages ne sont pas des ilfochrome comme ceux qui furent jusque là présentées en France mais des lambda un peu plat-plat et surtout subissant un encadrement rectiligne-corbillard (cadre noir+ marie louise blanche) des plus militaire-arty qui nuît sérieusement au regard (avec un côté prêt pour achat ). Cependant
c'est une belle occasion de prendre connaissance d'un travail important


