Une odyssée photographique : c'est à quoi nous convie Estelle Sohier (enseignante-chercheuse à l'Université de Genève) avec ce très bel ouvrage (éditions de La Martinière) consacrée à Fred Boissonnas et à ses photos de la Méditerranée.
Photographe à la tête d'un atelier à Genève, Fred Boissonnas (1858-1946) est au faîte de sa carrière de portraitiste quand un voyage en Grèce en 1903 bouleverse sa vie. Dès lors, il parcourt la Méditerranée à la recherche de la lumière, sur les traces des lieux homériques ou bibliques. Ses rencontres - des paysans grecs au roi d'Egypte, des écrivains aux savants - l'incitent à voir dans les paysages une histoire en partage au fil des héritages successifs depuis les Phéniciens. Entre onirisme et enquête scientifique, il repousse les limites de la photographie : celles de son cadre, de son immobilité, de son rapport au temps et au réel. Une oeuvre exceptionnelle qu'Estelle Sohier, historienne et géographe, nous invite à découvrir.
Ce sont des photos étonnamment modernes, qui 30 ou 40 ans plus tard, auraient été prises avec un Leica ou un Rolleiflex : ces photos semblent prises sur le vif ! Mais le matériel utilisé n'était pas aussi léger. Ainsi était-il "une chambre 13x18, 18 châssis, trousse d'objectifs Goerz, pied et accessoires ; un appareil à main 13x8 ; un appareil à main 9x12 ; une provision de plaques extra-rapide et Chromo-isolar pour le paysage, dans les trois formats" - en tout, 300 kg de matériel. Des conditions de travail - sans oublier "l'échelle de 10 mètres, mal stabilisée" - pour les frises du Parthénon, que l'on n'envisageait plus, quelques années plus tard... Mais "le développement économique par le tourisme..." rend cette "odyssée photographique" unique.
N'oublions pas le texte d'Estelle Sohier : remarquable.
Photographe à la tête d'un atelier à Genève, Fred Boissonnas (1858-1946) est au faîte de sa carrière de portraitiste quand un voyage en Grèce en 1903 bouleverse sa vie. Dès lors, il parcourt la Méditerranée à la recherche de la lumière, sur les traces des lieux homériques ou bibliques. Ses rencontres - des paysans grecs au roi d'Egypte, des écrivains aux savants - l'incitent à voir dans les paysages une histoire en partage au fil des héritages successifs depuis les Phéniciens. Entre onirisme et enquête scientifique, il repousse les limites de la photographie : celles de son cadre, de son immobilité, de son rapport au temps et au réel. Une oeuvre exceptionnelle qu'Estelle Sohier, historienne et géographe, nous invite à découvrir.
Ce sont des photos étonnamment modernes, qui 30 ou 40 ans plus tard, auraient été prises avec un Leica ou un Rolleiflex : ces photos semblent prises sur le vif ! Mais le matériel utilisé n'était pas aussi léger. Ainsi était-il "une chambre 13x18, 18 châssis, trousse d'objectifs Goerz, pied et accessoires ; un appareil à main 13x8 ; un appareil à main 9x12 ; une provision de plaques extra-rapide et Chromo-isolar pour le paysage, dans les trois formats" - en tout, 300 kg de matériel. Des conditions de travail - sans oublier "l'échelle de 10 mètres, mal stabilisée" - pour les frises du Parthénon, que l'on n'envisageait plus, quelques années plus tard... Mais "le développement économique par le tourisme..." rend cette "odyssée photographique" unique.
N'oublions pas le texte d'Estelle Sohier : remarquable.
