Piga a écrit :
Un ouvrage extraordinaire, qui rend justice à ce photographe inconnu de l'occupation. On apprend, à la fin, qu'il a été reconnu (tardivement) Mort pour la France. C'est heureux, au vu du courage qu'il lui a fallu pour saisir ces moments de l'occupation, de la variété et de la force des images qu'il a su prendre. Elles l'ont conduit à la déportation et à la mort. J'espère, comme l'auteur, qu'une rue de Montluçon portera un jour son nom, Raoul Minot.
Ce sont des témoignages souvent émouvants, et il faut du courage pour les examiner.
Les photos ne sont pas prises au Leica, ni sans doute avec un Minox. Philippe Broussard, dont l'ouvrage est remarquable, pense qu'elles ont été prises avec un Brownie Kodak. Comment faisait-il donc pour le dissimuler, lors de prises de vue sous les yeux de l'occupant ?
En revoyant certaines photos, elles ne sont clairement pas prises à la sauvette. Certains soldats allemands regardent même en direction de l'objectif sans être choqués par sa présence. Sur d'autres, on voit son ombre à quelques mètres de soldat allemands de dos. Je pense qu'il devait avoir un alibi solide pour pouvoir se balader avec un appareil photo sans éveiller les soupçons ni susciter une quelconque agressivité.