Page 5 sur 5

MessagePosté: mercredi 18 août 2021 - 9:41
par igemo
Quand même, ça fait bizarre d'entendre "Seb" dans une émission de philo, vu que le seul livre de cette discipline que notre Brésilien préféré a dû lire dans sa vie c'est :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l'argent

:mrgreen:

Re: Salgado Amazonia

MessagePosté: mercredi 18 août 2021 - 9:52
par Paul
On voit que tu l’aimes bien !

Re: Salgado Amazonia

MessagePosté: mercredi 18 août 2021 - 11:28
par Fift
Merci pour l'info Cédric.

Par contre, je suis toujours aussi surpris des charges contre Salagado. Même si je n'aime pas ces dernières productions (la faute au traitement, pas au fond ou au sujet), je ne vois pas de raisons de lui "rentrer dedans" comme cela. A croire que dès qu'un photographe atteint une certaine notoriété, il se disqualifie aux yeux des amateurs avertis (on parle d'Arthus-Bertrand ? :mrgreen: ).

Pour Vallombreuse, c'est une démarche similaire mais en partant d'un autre point de départ : Salgado est photographe de prime abord, alors que Valombreuse est ethnographe. Cela conduit il me semble à une sensible différence d'approche (sans que l'une ne soit "meilleure" que l'autre, à mon avis).

MessagePosté: mercredi 1 septembre 2021 - 14:29
par Mak
Bernard Duffourc a écrit :
Bonjour,
je rejoindrais certaines critiques qui sont faites à cette façon de traiter les images sans pour autant sombrer dans ces critiques gratuites et ces charges incessantes qui apparaissent à chaque fois qu'on parle de Salgado.
Je trouve aussi que le traitement est assez violent et je n'aime pas beaucoup. Je préfère bien plus la douceur de certains tirages plus anciens et de loin. En revanche, il faut prendre l'expo pour ce qu'elle est, destinée à réveiller les consciences et non pas à faire date dans l'histoire de la photographie à mon avis.
Physiquement, ce qui me dérange le plus ce n'est pas le traitement mais la façon dont sont accrochées les images. Pour de tels formats et pour un traitement aussi fort, il faudrait beaucoup plus de distance, or on se trouve parfois collé à des tirages géants à observer un grain qui n'est pas formidable du fait de l'espace dans une salle pourtant grande.
Il suffit parfois de se retourner et de prendre de la distance pour réaliser à quel point ça pourrait beau.
Moi aussi je préfère Autres Amériques mille fois, pour le sujet, la façon de le traiter et le talent photographique mais ce n'est pas pour autant qu'il faut dénigrer cette expo ou Genesis qui était aussi fabuleux.
J'ai la même réflexion pour les productions de Steve Mc Curry pour lequel je préfère mille fois les productions d'antan aux excès d'aujourd'hui (voir l'avant dernier Polka par ex).
Je suis aussi un peu outré rapport à Harry Gruyaert dont je ne suis pas un fan inconsidéré mais dont le dernier livre INDIA chez EXB est un merveille.

Ensuite, je trouve quand même réducteur de toujours parler de l'aspect photographique même si ça nous intéresse au plus haut point, quid de ce qui est montré ???
On en parle si peu, dommage.
Mon avis est que cette expo, du moins si l'on se contente de regarder les images (ou de tourner les pages du livre) peut donner un sentiment d'Eden ou paradis perdu, ça se comprend. Il faut avoir vraiment recours à la lecture et écouter les divers témoignages pour comprendre le discours et l'intention. J'aurais aimé que l'on puisse aussi lire cela en image et on ne perçois pas bien cet aspect sans avoir recours à tous les commentaires qui accompagnent l'expo.
En revanche, dans un second temps, je me dis que quand même les gens qui franchissent les portes de l'expo ne descendent pas de la planète Mars hier matin et ont déjà une certaine conscience que l'Amazonie et ses peuples sont en dangers, nul besoin de voir une bouteille de coca dans le champ pour s'en rendre compte, non ? Alors je ne vois pas pourquoi ce photographe serait obligé d'être aussi démonstratif. Faudrait-il parsemer quelques ustensiles occidentaux là où il n'y en a pas pour être plus crédible?
Perso, il m'est venu une émotion à penser que Salgado a eu accès à des territoires et des peuples que personne ne voit et dont on pourrait douter de l'existence. Le fait que ces peuples et leur modes de vie peuvent disparaitre en un clin d'oeil comme la moindre espèce animale crée une certaine émotion. J'ai pensé immédiatement aux images des Indiens d'Amérique d'Edward S. Curtis et la ré-édition de la même extinction de nos jours, sous nos yeux (enfin du moment que l'on nous donne à le voir) et ça c'est très fort.
Est-ce que cela sauvera ces peuples? pas sûr, est-ce que ces photos resteront l'ultime témoignage de peuples perdus ?
Donc pour moi Salgado dans tous ses thèmes et dans son savoir faire force le respect et ce témoignage est de la plus haute valeur. Qui est capable de faire un tel inventaire ?

Pour finir, je ne comprend pas bien non plus les débats qui consistent à opposer les visions de photographes qui ont des discours différents. J'apprécie tout autant Pierre de Vallombreuse pour ce qu'il nous raconte, pour ses images (et l'Xpan au passage), et Claudia Andujar bien sûr avec sa vision intimiste et tout ça cohabite très bien dans ma bibliothèque personnelle aux côtés de Salgado.

Au passage en échange de bons tuyaux pour ceux qui s'intéressent au sujet, je ne peux que recommander les deux livres de Ludovic Carème édités chez le non moins magnifique éditeur qu'est EXB.
Deux livres qui se font écho "Brésils Sao Paulo" et "Brésils Amazonie". Encore une autre vision à la fois engagée et poétique.


Je découvre Brésils Amazonie de Ludovic Carème, c'est très beau, je te remercie pour le partage!

Mak.