PASQUIER a écrit :
... Là ou ça dérape, c'est quand on martèle que la perfection technique prime sur tout le reste, que ce qui se vendra demain est mieux que ce qui se faisait hier...
HCB avait bien raison de se concenter sur les images et pas sur les boutons de son boitier, même si'il devait y avoir beaucoup de déchet au développement.
Les photographes de cette époque avaient relativement peu de considération pour la technique. Ce qui intéressait HCB, c'était la composition de l'image, et l'instant décisif, bien que je pense que les photos de HCB reflètent plus un souci de la première, qui était d'ailleurs fantastiquement maîtrisée, que du deuxième. La technique, c'était le rôle des tireurs qui, parfois, s'arrachaient les cheveux. Je n'ai jamais vu de négatifs d'HCB mais j'en ai vu de Ronis et je suis admiratif de ce que les tireurs pouvaient en sortir.
Quand la photo était mal exposée, c'était le tireur qui se débrouillait. Quand elle était floue, HCB arguait que "la netteté est un concept bourgeois".
Il disait aussi "La photographie n’a pas changé depuis ses origines, sauf dans ses aspects techniques, ce qui pour moi n’a aucune importance", ce qui veut tout dire...
Mais aujourd'hui, il y a du monde aux expositions d'HCB. Y aura-t-il autant de monde dans 50 ans aux expositions des contemporains qui ne jurent que par la perfection technique ? Pas sûr...