(je rédigeais ce qui suit n'ayant pas vu que mon homonyme bordelais répondait également à Rico, ci-dessus : comme mon texte ne fait pas double-emploi avec le sien, je le "poste" également !

)
*****************************

Oui, nous travaillons à constituer cette rubrique "Leica à vis" : encore un peu de patience, merci !
Rico a écrit :
Le modèle IIIf serait-il le plus abouti ?
Je vais déjà répondre à cette question… Tout d’abord, le Leica IIIf se divise en trois catégories :
- Le IIIf "échelle noire" (1950-1952),
- Le IIIf "échelle rouge" (1952-1954),
- Le IIIf "échelle rouge" avec retardateur (1954-1957).
La distinction entre "échelle noire" et "échelle rouge" n’a pas une grande importance : il s’agit de l’échelle de synchronisation du flash (à l’époque magnésique), dont les chiffres sont de couleur noire ou rouge ; cette échelle est une bague concentrique au barillet des vitesses, qui doit être réglée (entre 0 et 20) en fonction de l’ampoule utilisée (cela agit sur "l’avance à l’allumage"). La gamme des vitesses n’est pas la même : ancienne gamme sur le IIIf "échelle noire" (1/30, 1/40, 1/60…), nouvelle gamme sur le IIIf "échelle rouge" (1/25, 1/50, 1/75…) ; l’obturateur de ce dernier est allégé, il présenterait moins d’inertie...
Maintenant, le Leica IIIf est-il le plus abouti ? En toute rigueur, le modèle le plus abouti est le Leica IIIg (1957-1960, postérieur au M3 !), qui est de type "échelle rouge" avec retardateur. La différence essentielle avec le IIIf (et, plus largement, avec tous les autres Leica à vis) concerne le viseur : de sommaire, il devient très convenable chez le IIIg. L’image est observée avec précision dans un cadre collimaté délimitant le champ couvert par un objectif de distance focale 50 mm (= 5 cm à l’époque

) corrigé automatiquement de la parallaxe, au rapport 0,5 ; quatre encoches délimitent le champ couvert par un objectif de distance focale 90 mm (= 9 cm) ; comme chez les modèles antérieurs, le télémètre du Leica IIIg demeure lisible dans un œilleton juxtaposé.
Sur quel critère choisir entre un Leica IIIf et un Leica IIIg ? A part le prix (celui du IIIg est généralement supérieur), le choix est essentiellement dicté par l’objectif qui sera utilisé :
- Si c’est un 50 mm, le IIIg est approprié (de même si c’est un 90 mm, mais c’est rarement le cas),
- Si ce n’est pas un 50 mm (ou un 90 mm), le IIIg ne présente aucun intérêt par rapport à un IIIf car le perfectionnement de son viseur ne sera pas mis à profit : dans les deux cas il faudra avoir recours à un viseur externe.
…Bon, eh bien merci Rico, tu m’as permis de rédiger une bonne partie des futures pages sur les IIIf et IIIg !
Je termine par ceci, pour répondre à la question de Chabada à propos de
ce IIIf : c’est un très beau "échelle noire" avec Elmar f:3,5/5 cm, abondamment illustré, mais qui n’a suscité aucune enchère (peut-être affiché un peu cher au départ, quoique ce prix ne fut pas excessif).
Quant à ce Leica IIIg laqué noir à 17000 €, je crois deviner duquel il s’agit (proposé à Vienne par Leicashop ?) : c’est apparemment une commande spéciale authentique. A part celui-ci, 125 IIIg laqués noir ont été fabriqués en 1960 pour l’armée suédoise, gravés au dos de l’emblème royal à trois couronnes.
Jean D.