Frederic.T a écrit :
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Nous avons tous des sensibilités différentes par rapport aux objets et à leur âme. Nous leur portons de l’affection quand ils nous accompagnent tout au long d’une vie ou dans ce que nous avons le plus chers à en nous-mêmes, à savoir un peu ou beaucoup selon les photographes de création artistique.
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Au delà des sentiments qui sont vôtres, le mécanisme profond est issu de notre développement psychique inconscient infantile.
Ce sont des processus de sublimation qui s'installent en nous quand les tendances réparatrices à l'égard de l'Objet deviennent un processus fondamental.
Quand le Surmoi diminue sa pression sur le Moi, la sublimation permet la réparation.
Par exemple dans ce sujet, le Leica n'est pas plus entaché par l'utilisation par un médecin WaffenSS qu'il n'est lavé par mon utilisation (je suis médecin).
C'est un processus personnel de sublimation du sens de l'objet qui nous rassure vis à vis d'une obeissance au Surmoi, ce dernier nous interdisant nos pulsions de mort.
L'une des pulsions les plus importantes qui nous structure est le désir de destruction du Père, fortement culpabilisant, qui est refoulé et refusé par le Surmoi.
Pour d'autres, cette sublimation admirative leur permet d'accepter plus facilement l'idée inconsciente du désir de destruction du Père, tout en ne la réalisant pas, ce qui est conforme aux pressions du Surmoi.
Que l'on exècre ou que l'on admire l'Objet revient dans tous les cas à :
1) admettre implicitement l'obéissance au Surmoi
2) admettre implicitement notre désir de destruction du Père (où son image symbolique)
3) C'est un moyen pratique que le psychisme à trouvé pour nous détourner de nos tendances sadiques et pulsions de mort sans trop de souffrance.
Ce n'est pas la même chose pour un objet directement destiné à la torture ! Là le Mal est inclus dans sa fonction, pas besoin de processus de sublimation.
Notre sentiment de répulsion est très probablement un processus de tentative de réparation des crimes insupportables de cette époque de l'Humanité, crimes qui sont issus des tendances sadiques et pulsions de mort que nous avons, heureusement pour la plupart d'entre nous, profondément refoulées en nous lors de notre développement psychique infantile, et que nous ne mettons jamais en oeuvre que sur les scarabées, fourmis et autres nounours...
C'est par un processus analogue que, par exemple, je porte une affection particulière aux deux Leica III que mon Oncle d'Amérique m'a légués. Il avait fui le régime du IIIème Reich en les emportant avec lui, puis a épousé une de mes Tantes après avoir débarqué en France (G.I.) avec ses Leica.
J'aime ces Leica > j'aime mon Oncle > j'aime sa fuite d'Allemagne > je n'aime pas le IIIème Reich > je refoule mes tendances sadiques naturelles > j'obéis à mon Surmoi > j'obéis à mon Père > j'évite que mon père-rival me détruise > j'évite l'Oedipe ...
Le Leica en question ...
L'enterrer c'est peut être lui donner l'importance qu'il n'a pas, l'idéal serait qu'il retourne à l'anonymat (c'est pour ce processus que l'on efface les traces), l'admirer comme objet symbolique c'est peut être lui donner aussi l'importance qu'il n'a pas.
Au travers de ces gestes nous tentons de résoudre le problème de notre relation à l'image interne du Père (Imago) qui est le support de nos craintes, soumissions, désirs de mort, jalousies, désirs d'élimination du rival, tentatives de séductions, etc etc ... j'en passe et des meilleures ...
Et figurez vous que cela dure toute notre vie !!!

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Heureusement certains sur ce site merveilleux sont capables de nous offrir des images belles, très belles, au delà des signifiants divers que nos clic-clacs peuvent supporter de nos sublimations humaines !
Freudement Vôtre
