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Afin de ne pas oublier un terrible drame.

MessagePosté: mercredi 8 juillet 2020 - 9:59
par Symphorinois
Le puits St-Charles de la SA des Charbonnages du Bois du Cazier voit le jour en 1822, sous le régime hollandais. C’était une concession de plus de 875 ha, sous Marcinelle, Couillet, Loverval et Gerpinnes.
En 1955, sa production s’élève à 171.000 tonnes/an pour un effectif de 779 mineurs.
À l'époque, l'Italie échange de la main-d'œuvre contre du charbon. En 1956, 47 000 Italiens travaillent dans les mines de Belgique, constituant à eux seuls plus de 30% des mineurs du pays et plus de 50% de ceux de la région de Charleroi.

Le 8 août 1956, à 8h10, suite à une fausse manœuvre, un incendie se déclare au niveau -975m, puis envahit toute la mine.
262 hommes de 12 nationalités différentes (dont 136 Italiens, 95 Belges, 8 Polonais, 6 Grecs, 5 Allemands, 3 Hongrois, 3 Algériens, 2 Français, 1 Anglais, 1 Hollandais, 1 Russe et 1 Ukrainien) perdent la vie dans cette catastrophe minière, la plus meurtrière qu'ait connue la Belgique.
 «Tutti cadaveri» (tous des cadavres) : ce sont les mots du sauveteur Angelo Berto, ne pouvant contenir sa peine lorsque le 23 août, on parvient enfin au niveau 1035m. «Allen dood» (tous morts) ajoutera un sauveteur flamand... Sur 275 mineurs descendus au fond ce matin-là, seuls treize seront sauvés.

Le drame eut un impact considérable en particulier pour la communauté italienne : souvent, les mineurs calabrais étaient engagés par villages entiers et les veuves sont donc nombreuses dans le sud de l'Italie.
Il en résultera l'arrêt de l'immigration italienne vers la Belgique et une réglementation plus stricte de la sécurité du travail tant au niveau belge qu'européen. Pour la première fois très médiatisée, la catastrophe a ouvert les yeux de la population belge sur les conditions de vie des immigrés italiens, littéralement parqués au pied des terrils, dans des baraquements hérités de la Seconde Guerre mondiale.

Gardons également en mémoire que cinquante ans auparavant, une plus grande catastrophe encore eut lieu à Courrières en France , le 10 mars 1906. Avec officiellement 1099 morts, c’est la plus importante catastrophe minière d'Europe.

Source : https://www.cmpb.net/fr/boisducazier.php


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Re: L'ancien charbonnage du Bois du Casier à Marcinelle (B).

MessagePosté: mercredi 8 juillet 2020 - 14:13
par tilu
Un reportage bien mené et qui remet en lumière les conditions terribles de l'exploitation des hommes dans les mines

Exploitation qui sera responsable de nombres de catastrophes suivies de grèves durement réprimées mais ce sont des faits qui ne sont pas enseignés et sont enterrées dans l'oubli.

Né en Lens, j'ai le souvenir de ces silicosés et de ces monuments commémoratifs, dissimulés aux regards...

MessagePosté: jeudi 9 juillet 2020 - 16:22
par Symphorinois
Merci tilu et merci les amis pour vos encouragements :wink:

MessagePosté: dimanche 12 juillet 2020 - 9:11
par miette
J'aime beaucoup ce reportage, très représentatif de l'histoire de nos régions. On réalise la vie de ces ouvriers et cela relativise nos petits problèmes.

Les photos sont superbes.

:applaudir: :applaudir: :applaudir: :applaudir:

MessagePosté: dimanche 12 juillet 2020 - 10:53
par Symphorinois
Merci beaucoup miette pour ton témoignage.
Pour les images, ce Vario-Elmarit R de 2003 est un véritable couteau suisse. L'idéal pour un petit reportage et de très belles couleurs.
Et comme tu aimes le dire la couleur c'est la vie... :wink:

Devoir de mémoire...

MessagePosté: samedi 18 juillet 2020 - 0:16
par Jean D.
Bonjour !

« Afin de ne pas oublier un terrible drame » : merci pour ces photos !

:idea: Rappel : voici bientôt 14 ans, Paradoxal évoquait ces "262 morts"<= cliquer sur son titre

Jean D.

MessagePosté: samedi 18 juillet 2020 - 7:29
par Symphorinois
Merci Jean D. pour le rappel de ce beau reportage de Paradoxal sur le même sujet que j'ignorais.
Deux approches complémentaires de ce moment d'histoire douloureux.