Voir ou Regarder ? Godard et Vertov.

Chronique décousue
Voir ou regarder ? 28 ou 90 ?
"Après un voir il ne peut y avoir qu'un regarder, et après un voir et ainsi de suite, c'est dans la nature des angles de prise de vue de la machine".
En 1920 Vertov, un cineaste russe, a passé les yeux des photographes et des cineastes au papier de verre :
"Ils ont des yeux et ils ne voient pas"
J'ai rencontré J.L. Godart en 1973 je faisais de la TV et il m'a pris pour un reporter : j'avais un M5 sur mon plateau, ou invité, il montait son film sur la Palestine.
On a philosophé sur le sujet le plus débattu : les angles et les focales. Godard est le cineaste qui a le plus étudié la technique, les films et la "politique" de Vertov.
"Qu'est ce que le cinéma ? C'est 25 images par seconde".
"Et 3 vues par seconde au M c'est du cinema ?"
"C'est du 35 mm alors c'est du cinema ! "
Citons ici le camarade cineaste Vertov :
" Je suis un œil. Un œil mécanique. Moi, c'est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir.
Désormais je serai libéré de l'immobilité humaine. Je suis en perpétuel mouvement. Je m'approche des choses, je m'en éloigne. Je me glisse sous elles, j'entre en elles. Je me déplace vers le mufle du cheval de course. Je traverse les foules à toute vitesse, je précède les soldats à l'assaut, je décolle avec les aéroplanes, je me renverse sur le dos, je tombe et me relève en même temps que les corps tombent et se relèvent… Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras.
Libérée des frontières du temps et de l'espace, j'organise comme je le souhaite chaque point de l'univers.
Ma voie, est celle d'une nouvelle conception du monde.
Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas".
Je n'avais pas vraiment réfléchi au choix "politique" des focales sur M ou sur camera Tv, il me manquait cette histoire d'angle, d'oeil mécanique et de plan voir puis de plan regarder puis de plan voir...
Et un pia pia avec Godard sur Vertov.
Je me savais toujours coincé quand je shootais au 28 des séquences de 6 vues. Et après quel angle?
Je passais au 90 ou ni à l'un ni à l'autre au 50 (neutre), puis re 28 et ainsi de suite.
Finalement, les spécifs de mes optiques n'avaient d'importance que par leur angle de prise vue et aussi de la structure du voir et du regarder de ma vision.
Inné, culturel ou idéologique ?
Peu importe : un plan ou une photo c'est pour les autres ça vous échappe, ils voient si c'est du 28 il regardent si c'est du 90.
Aprés tout, ils s'arretent de vivre pour porter attention à nos images ou à nos plans.
Ca mérite de réfléchir à ce qu'on fait avec les angles de vues et pourquoi on fait comme ça ou autrement.
Ma découverte à l'époque : au M5 je vois le monde et plusieurs angles en même temps dans le viseur, dans un R ou un Nikon je regarde le dépoli et un seul angle.
Par intuition j'avais fait le bon choix pour moi : j'étais "voyeur" et moyen "regardeur".
Et vous ?
Voir ou regarder ? 28 ou 90 ?
"Après un voir il ne peut y avoir qu'un regarder, et après un voir et ainsi de suite, c'est dans la nature des angles de prise de vue de la machine".
En 1920 Vertov, un cineaste russe, a passé les yeux des photographes et des cineastes au papier de verre :
"Ils ont des yeux et ils ne voient pas"
J'ai rencontré J.L. Godart en 1973 je faisais de la TV et il m'a pris pour un reporter : j'avais un M5 sur mon plateau, ou invité, il montait son film sur la Palestine.
On a philosophé sur le sujet le plus débattu : les angles et les focales. Godard est le cineaste qui a le plus étudié la technique, les films et la "politique" de Vertov.
"Qu'est ce que le cinéma ? C'est 25 images par seconde".
"Et 3 vues par seconde au M c'est du cinema ?"
"C'est du 35 mm alors c'est du cinema ! "
Citons ici le camarade cineaste Vertov :
" Je suis un œil. Un œil mécanique. Moi, c'est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir.
Désormais je serai libéré de l'immobilité humaine. Je suis en perpétuel mouvement. Je m'approche des choses, je m'en éloigne. Je me glisse sous elles, j'entre en elles. Je me déplace vers le mufle du cheval de course. Je traverse les foules à toute vitesse, je précède les soldats à l'assaut, je décolle avec les aéroplanes, je me renverse sur le dos, je tombe et me relève en même temps que les corps tombent et se relèvent… Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras.
Libérée des frontières du temps et de l'espace, j'organise comme je le souhaite chaque point de l'univers.
Ma voie, est celle d'une nouvelle conception du monde.
Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas".
Je n'avais pas vraiment réfléchi au choix "politique" des focales sur M ou sur camera Tv, il me manquait cette histoire d'angle, d'oeil mécanique et de plan voir puis de plan regarder puis de plan voir...
Et un pia pia avec Godard sur Vertov.
Je me savais toujours coincé quand je shootais au 28 des séquences de 6 vues. Et après quel angle?
Je passais au 90 ou ni à l'un ni à l'autre au 50 (neutre), puis re 28 et ainsi de suite.

Finalement, les spécifs de mes optiques n'avaient d'importance que par leur angle de prise vue et aussi de la structure du voir et du regarder de ma vision.
Inné, culturel ou idéologique ?
Peu importe : un plan ou une photo c'est pour les autres ça vous échappe, ils voient si c'est du 28 il regardent si c'est du 90.
Aprés tout, ils s'arretent de vivre pour porter attention à nos images ou à nos plans.
Ca mérite de réfléchir à ce qu'on fait avec les angles de vues et pourquoi on fait comme ça ou autrement.
Ma découverte à l'époque : au M5 je vois le monde et plusieurs angles en même temps dans le viseur, dans un R ou un Nikon je regarde le dépoli et un seul angle.
Par intuition j'avais fait le bon choix pour moi : j'étais "voyeur" et moyen "regardeur".
Et vous ?
