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Bonjour,

un vieux moulin à l'arrêt, c'est intrigant : comment fonctionnait-il ? Visite et éléments de réponse.

1. Quoi de mieux, comme entrée en matière, qu'une porte ? Celle du blutoir, en l'occurrence, coffre occupant une partie des deux derniers niveaux (le moulin en comporte cinq) qui sert à tamiser les produits de mouture. En son sein, un cylindre horizontal entouré d'un tissu de finesse croissante, qui sépare la farine du son.


2. On croise de drôles de choses dans l'escalier ; ici, un tas de journaux ficelés comme des tripoux dont la finalité m'échappe... pour les réponses, on repassera !


3. Rencontre du 65ème type avec un sac et son étiquette : farine panifiable de froment. De quoi confectionner de délicieux pains bis : en fin de traitement, la farine n'était pas aussi blanche qu'aujourd'hui.


4. Des plaques d'acier rouillé obstruent en partie des lumières qui permettaient autrefois le passage de courroies.


5. Une remise où traînent quelques sacs... et beaucoup de résidus. Un tire-sac, actionné par la force hydraulique, épargnait autant que faire se peut le dos du commis. Quand on voit l'étroitesse de la cage d'escalier et des marches et le nombre d'étages, on compatit...


6. Une trémie métallique, prête à reprendre du service pour alimenter les sacs en farine fraîchement blutée. L'assujettissement des sacs se fait au moyen de la courroie en cuir maintenue par un fermoir en acier.


7. On continue la descente, la visite touche à sa fin : une des conduites de l'élévateur à farine est ouverte, laissant voir ses godets. L'ensemble transporte les produits de mouture d'étage en étage jusqu'au blutoir. La farine peut ainsi faire plusieurs tours de manège, du blutoir au bas du moulin et vice-versa, selon la qualité souhaitée.


8. Si le moulin est mort, on ne peut en dire autant de la végétation environnante...


9. La plupart des courroies transmettant la force hydraulique ont disparu ; témoignage de leur présence, ces lumières dans les planchers.


10. La pièce de repos du commis, au rez-de-chaussée, réserve une dernière surprise : une baigneuse en combinaison de bain rouge vif tente de nous vendre quelque boisson alcoolisée.

Belle série. La 9, en particulier !
Il manque l'odeur du grain...

C'est assez joli, mais j'aurais deux critiques de base :
le noir et blanc sent à plein nez la couleur numérique désaturée, mot impropre peut-être, car c'est justement saturé de cette impression, trop uniforme, trop dense, sans dynamisme, de l'anti-matière photographique.
Critique deux : à trop vouloir faire du détail esthétique et mystérieux, on peut perdre son sujet. Je trouve que c'est là le cas : sur la 1, il faut longtemps regarder avant de comprendre que ce n'est pas une trappe avec un plancher en arrière plan, et que la photo n'est donc pas basculée à 90°. Sur la 2, il faut lire que c'est dans l'escalier, la photo ne le montre pas. La photo de la roue à godets est pâle, trop pâle.
La 9 est une réussite, presque parfaite, presque belle.
Elle souffre aussi de cette texture et de cette grisaille, et elle est peut-être prise de trop près avec une optique (35mm ?) qui possède un peu de distorsion : le sol est comme bombé, c'est net au centre et flou vers les bords. Cette sensation serait atténuée si l'ensemble était net, donc avec un ou deux crans de diaphragmes de plus. Mais l'idée est belle, et permet de mettre en relation matière, usage et sens, compréhension de ce qu'on voit et esthétique, alliage qui manque aux autres.

Merci pour cette réaction, c'est très instructif.
Le traitement est volontairement outrancier mais je reçois très volontiers la critique ; je vais retravailler l'editing !
Pour le côté "mystérieux", en revanche, je ne souhaite pas m'en départir, c'était le principe de la série (l'accroche "éléments de réponse" étant en réalité une fausse piste !).
Quand vous parlez de la texture et de la grisaille de la 9, que voulez-vous dire ?
Vous avez raison sur le diaphragme (à la 9) mais les conditions de lumière étaient calamiteuses. La plupart des photos en ont souffert...

Je voulais dire quelque chose comme cela :

photo de volige

Une gamme de nuances plus étendue du noir au blanc, une texture du plancher, de la poussière, des débris épars, plus perceptible.

J'ai constaté en important la photo qu'elle a été enregistrée en PNG ; il vaut mieux utiliser du JPG pour la photo, en utilisant la fonction "enregistrer pour le web" de Photoshop.

OK, merci beaucoup !

Les remarques de Coignet sont, bien sûr, pertinentes.

j'avais remarqué le côté un peu gris et le caractère centré, sinon cendré, sans y attacher plus d'importance.
J'imagine que le "moulin" en lui-même a peu d'intérêt ? Sait-on jamais ???

J'ai refait l'editing en mode moins "bourrin". Si vous avez quelque loisir, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez : j'ai soif d'apprendre.

A vrai dire, d'habitude, je me contente de donner les DNG au tireur en lui faisant part de mes souhaits : il s'en charge à merveille, en fonction du papier et de l'imprimante utilisée !

Mon écran n'est peut-être pas terriblement bien calibré non plus...



Fort peu : refait maintes fois depuis la Révolution, il a perdu sa roue à aubes et a gagné quelques aplats de béton et autres ajouts à base de brique...

Il est vrai qu'ainsi retouchées les photos passent mieux à l'écran, sauf peut-être la #10 qui, du coup, perd un peu de ce côté étrange qu'elle avait dans sa première version.

Hé hé, à force de tâtonnements j'y arriverai peut-être...

La 8 est sublime...

Merci !

J'en ai finalement édité quatre autres, les deux premières remplaçant les 4 et 5 initiales (qui, après coup, ne me plaisent pas tellement).

4.

5.

11.

12.


Bon... sujet suivant !

Ça chante mieux ainsi retravaillé.
Ta version est maintenant mieux que la mienne retouchée (je n'avais pas osé aller trop loin par rapport à ce que tu avais posté).

Ces dernières "chantent" juste et bien, et particulier la 11, principalement par sa composition.
La dernière semble un peu trop neutre, ce n'est qu'une échelle de meunier. Il faudrait peut-être trouver le moyen de lui donner plus d'expression pour être dans l'esprit du reste.

Peut-être faudrait-il aussi harmoniser encore un peu du point de vue des densités. Certaines sont très vives, d'autres encore ternes.
La 2 est mieux ainsi maintenant que l'on devine l'escalier : à retravailler encore un peu ?
La 8 (fenêtre) me parait trop bouchée, pas en cohérence avec la lumière montrée ailleurs.

Merci, à nouveau, pour les commentaires et conseils.

Sur la dernière, je vais essayer d'accentuer (par masquage ?) le jeu de lumière sur le mur : c'est son principal (seul ?) intérêt mais il n'est, effectivement, pas assez évident. Pour la petite histoire, c'est l'escalier principal du moulin, non une simple échelle : le commis avait du mérite à passer par là des dizaines de fois par semaine sans se casser la figure !

OK, aussi, pour les densités : d'un jour à l'autre j'en retravaille une ou deux, je reviens sur les réglages, ou recommence carrément le développement depuis le DNG. Un travail de longue haleine !

La 8 est la seule à avoir été prise sur la façade exposée au nord, ce qui explique sans doute cette différence de luminosité ; cela étant, elle mérite en effet des ajustements.

Oui ! On appelle justement échelle de meunier ce type d'escalier.