Posté: jeudi 23 août 2012 - 7:22
Merci à tous
Je dois dire que les résultats de ce stage sont tous convaincants. J'aime beaucoup celui de rd (David) présenté ici.
Comment répondre à vos interrogations?
D'abord, je le redis, les mots de Bernard sont très justes. Il n'a pas besoin du stage Sluban, tant il en a perçu l'esprit.
Moins de virtuosité, plus de photographie tripale, spontanée... Ne pas exclure des images considérées en première lecture comme ratées... Oublier un temps la perfection formelle pour organiser une sorte de récit "vrai", avec ses temps forts et ses temps morts (Cf. cabecou), son rythme, ses ambiances... Ici, l'ensemble prime sur l'image isolée.
Pour répondre à Rikta, il n'y a pas de préparation initiale. Chacun reste dans "sa" photographie mais c'est au tri final que tout s'opère, que certaines images considérées comme insuffisantes ou sortant trop du cadre habituel, sont sélectionnées avec une autorité amicale (!) par K. Sluban. Il peut y avoir un peu de négociation (j'ai même repêché deux ou trois photos qu'il avait éliminées, mais il a tout de suite repéré puis accepté ma roublardise). C'est au moment des choix que le travail prend sa tournure essentielle.
Il est intéressant de voir à quel point les résultats des participants sont cohérents malgré des styles de prise de vue très différents.
Pour répondre aux questions plus personnelles de Bernard, je suis bien conscient d'être l'adepte d'une sorte de mathématique photographique (bien que n'étant pas technicien pour deux sous, et pas ingénieur de formation). Cette recherche d'une image "organisée" doit me rassurer quant au sens de l'existence et à l'avenir du Monde... Je ne suis pas à l'abri d'une certaine facilité, par l'utilisation répétée de recettes... Autant dire que ce stage ne pouvait que m'être utile.
La question de Bernard est celle qui me taraude : que faire maintenant? Je suis incapable de répondre. Ce qui est sûr, c'est que je perçois plus ce stage comme une couche supplémentaire que comme un chamboulement.
Photographier les gens de plus près? Je le faisais parfois et le ferai sans doute plus souvent.
L'argentique? C'est clairement laisser une plus grande part au hasard et à l'imperfection. Fini le petit coup d'oeil sur l'écran arrière pour vérifier que tout est bien en place avant de soit recommencer, soit mettre à la poubelle! Il y a aussi le temps entre la prise de vue et la réalité du résultat. Quand les photographes argentiques le disaient, je me marrais intérieurement. Aujourd'hui, je ne suis pas loin de penser que ce temps est celui qui permet aux images de mûrir, à la sélection d'être plus subtile. Vais-je aller jusqu'à me séparer du M9? Pour acquérir un autre boitier argentique et pouvoir faire de la couleur et du N&B? Rien de moins sûr, mais j'y pense parfois...
Abandonner la géométrie? Oui et non. Faut voir. D'abord, je suis à un stade de l'existence où changer radicalement conduit généralement à pas grand chose car le temps pour se refaire n'est pas assez long.
Disons que j'ai aujourd'hui plus envie de travailler un sujet que de poursuivre la quête d'images isolées. Construire un ensemble. Ne plus diffuser au fil de l'eau. Pour cela, peu importe le support (argentique ou numérique), la distance au sujet ou le caractère géométrique des images...
Ce que j'ai compris de Sluban, c'est que la variété d'approche n'est pas opposable à la cohérence, dès lors qu'il y a construction d'un récit. Dans ses exposition ou ses bouquins, K. Sluban marie avec bonheur portraits, paysages, abstractions, objets, images en mouvement ou statiques...
A ce stade du message, je ne voudrais pas oublier quelque chose d'essentiel : la photo ne sera jamais pour moi un travail. Je veux qu'elle reste, jusqu'au bout, un plaisir... Donc, je ferai encore des images isolées!...
Voilà pour vous répondre. C'est un peu long et un peu narcissique, j'en conviens... Mais bon, les questions de Bernard étaient assez personnelles.
Et que ceux qui le peuvent fassent ce stage (Bernard est dispensé ). C'est vraiment un beau moment.
Je dois dire que les résultats de ce stage sont tous convaincants. J'aime beaucoup celui de rd (David) présenté ici.
Comment répondre à vos interrogations?
D'abord, je le redis, les mots de Bernard sont très justes. Il n'a pas besoin du stage Sluban, tant il en a perçu l'esprit.
Moins de virtuosité, plus de photographie tripale, spontanée... Ne pas exclure des images considérées en première lecture comme ratées... Oublier un temps la perfection formelle pour organiser une sorte de récit "vrai", avec ses temps forts et ses temps morts (Cf. cabecou), son rythme, ses ambiances... Ici, l'ensemble prime sur l'image isolée.
Pour répondre à Rikta, il n'y a pas de préparation initiale. Chacun reste dans "sa" photographie mais c'est au tri final que tout s'opère, que certaines images considérées comme insuffisantes ou sortant trop du cadre habituel, sont sélectionnées avec une autorité amicale (!) par K. Sluban. Il peut y avoir un peu de négociation (j'ai même repêché deux ou trois photos qu'il avait éliminées, mais il a tout de suite repéré puis accepté ma roublardise). C'est au moment des choix que le travail prend sa tournure essentielle.
Il est intéressant de voir à quel point les résultats des participants sont cohérents malgré des styles de prise de vue très différents.
Pour répondre aux questions plus personnelles de Bernard, je suis bien conscient d'être l'adepte d'une sorte de mathématique photographique (bien que n'étant pas technicien pour deux sous, et pas ingénieur de formation). Cette recherche d'une image "organisée" doit me rassurer quant au sens de l'existence et à l'avenir du Monde... Je ne suis pas à l'abri d'une certaine facilité, par l'utilisation répétée de recettes... Autant dire que ce stage ne pouvait que m'être utile.
La question de Bernard est celle qui me taraude : que faire maintenant? Je suis incapable de répondre. Ce qui est sûr, c'est que je perçois plus ce stage comme une couche supplémentaire que comme un chamboulement.
Photographier les gens de plus près? Je le faisais parfois et le ferai sans doute plus souvent.
L'argentique? C'est clairement laisser une plus grande part au hasard et à l'imperfection. Fini le petit coup d'oeil sur l'écran arrière pour vérifier que tout est bien en place avant de soit recommencer, soit mettre à la poubelle! Il y a aussi le temps entre la prise de vue et la réalité du résultat. Quand les photographes argentiques le disaient, je me marrais intérieurement. Aujourd'hui, je ne suis pas loin de penser que ce temps est celui qui permet aux images de mûrir, à la sélection d'être plus subtile. Vais-je aller jusqu'à me séparer du M9? Pour acquérir un autre boitier argentique et pouvoir faire de la couleur et du N&B? Rien de moins sûr, mais j'y pense parfois...
Abandonner la géométrie? Oui et non. Faut voir. D'abord, je suis à un stade de l'existence où changer radicalement conduit généralement à pas grand chose car le temps pour se refaire n'est pas assez long.
Disons que j'ai aujourd'hui plus envie de travailler un sujet que de poursuivre la quête d'images isolées. Construire un ensemble. Ne plus diffuser au fil de l'eau. Pour cela, peu importe le support (argentique ou numérique), la distance au sujet ou le caractère géométrique des images...
Ce que j'ai compris de Sluban, c'est que la variété d'approche n'est pas opposable à la cohérence, dès lors qu'il y a construction d'un récit. Dans ses exposition ou ses bouquins, K. Sluban marie avec bonheur portraits, paysages, abstractions, objets, images en mouvement ou statiques...
A ce stade du message, je ne voudrais pas oublier quelque chose d'essentiel : la photo ne sera jamais pour moi un travail. Je veux qu'elle reste, jusqu'au bout, un plaisir... Donc, je ferai encore des images isolées!...
Voilà pour vous répondre. C'est un peu long et un peu narcissique, j'en conviens... Mais bon, les questions de Bernard étaient assez personnelles.
Et que ceux qui le peuvent fassent ce stage (Bernard est dispensé ). C'est vraiment un beau moment.