Stefaren,
Mon avis et mes deux centimes de commentaires/conseils qui n’engagent que moi, puisque je ne suis qu’un parmi sept milliards !
Je comprends et j’adhère à ta phase d’expérimentation qui, sans être forcément originale sur la forme (on passe tous par ce genre d’envie un jour ou l’autre), n’attend que toi pour lui donner un tour plus personnel. Bref, il va falloir aller au bout de ta démarche.
Néanmoins, je lis que tu as utilisé pour cette ébauche de série des boîtiers différents ainsi que des optiques différentes.
Sans vouloir jouer au prof que je ne suis pas, il me semble que faire varier x paramètres simultanément pour une même expérience n’est pas vraiment très probant pour tirer des conclusions sur l’expérience en question.
A mon avis concentre toi sur un et un seul boîtier, ainsi que sur une seule optique.
- Le boîtier parce qu’il intervient au niveau de l’acte même de la prise de vue (ne pas sous-estimer l’importance d’un outil dans une tâche quelconque, on n’abat pas un arbre de la même façon avec une hache qu’avec une tronçonneuse).
- L’optique parce qu’elle conditionne le rendu (formule et traitement) et la distance (par sa focale)
Si tu cherches à rendre cette série plus homogène, c’est donc déja par là que je commencerais.
Je continue mes recommandations avec un constat personnel qui je l’espère, ne ravivera pas les débats stériles entre les pro-argentique et les pro-numérique.
Mais je me lance quand même : fais cette série en argentique !
Je m’explique : le numérique est un formidable outil de précision et de souplesse aujourd’hui. En toute honnêteté, en terme de quantité d’informations et de souplesse dans le post-traitement, il écrase l’argentique depuis quelques années déja. Le nier n’aurait pas grand sens.
Mais, s’il y a bien un domaine où je trouve le numérique particulièrement mauvais et désagréable, c’est dans les flous. Que ce soit dans le hors focus ou les flous de mouvement, cette fois-ci c’est l’argentique qui écrase (et largement) le numérique.
Le numérique supporte assez peu l’imprécision d’une manière générale. Tout de suite, cela provoque une gène visuelle, une impression artificielle. Honnêtement, je pense que le dillétantisme d’un HCB vis à vis de la technique se serait fort mal accommodé d’un numérique

Et que dire du travail en Inde d’un Mickael Ackerman par exemple ?
Et sans même tomber dans ce genre de référence écrasante, rien que sur ce forum, si on regarde la production de Bedojo, cette espèce de subtile et géniale imprécision qu’il sait mettre dans ses images vient pour beaucoup de l’utilisation d’un support argentique.
Et ici pour moi c’est flagrant. Au niveau rendu, j’ai l’impression d’un espèce de flou gaussien merdique.
Sans m’avancer d’ailleurs, je me demande si cette espèce d’insatisfaction que tu ne manifestes à la vue de tes premiers résultats sans vraiment réussir à mettre le doigts sur le pourquoi ne vient pas de là.
Difficile d’en être sûr puisque tu ne précises pas les boîtiers utilisés, mais le rendu que tu obtiens là en matière de flou me rappelle mon MM1 sur certaines images !
J’adore ce boîtier, c’est un outil extraordinaire, mais décidément, pour ce genre de série, le M6 (remplacé le modèle par le M argentique de votre choix) et de la bonne vieille TRI-X sont un bien meilleurs couple.
En espérant te faire avancer dans tes réflexions.
Purée ce que j’ai pu me montrer bavard !
Stéph.
PS: si t’as un doute sur mes propos, tu peux toujours, à moindre coût, rajouter du grain à tes images pour voir ce que cela donne. Certes, ca ne changera pas la nature profonde du flou produit ici et tu n’obtiendras pas ce que pourrait te sortir un film, mais ça cassera toujours
un peu ce rendu dégueulasse.