Le M8 à la pêche

Bonjour à toutes et tous,
donc ce matin-là, chargé de faire un petit reportage pour un journal suisse sur l'ouverture de la pêche en lac de montagne. D'habitude, je faisais ce travail avec un Nikon et des zooms. Aucun reproche à formuler sur ce matériel, d'ailleurs, sauf le poids et l'encombrement. Là, ayant récemment fait l'acquisition d'un M8, j'ai laissé le Nikon à la maison, et voulu voir ce que j'arrivais à faire avec le télémétrique assorti d'un Cron asph 28, d'un Voigtlander 21 et d'un Voigtlander 75, ces deux derniers de provenance summiluxienne, donc idéalement magnétisés. Précisons que je n'arrive pas à ne pas pêcher moi-même lorsque je fais un reportage, étant trop mordu de la chose. Il en irait du reste de même si on me faisait travailler sur les caves de France, et autres «hauts» lieux de la vraie vie… C'est pourquoi aussi l'avantage du M par rapport au réflex est incontestable, du fait que je trimbale tout mon matos de pêcheur de truites au lancer + pique nique et tout le tintsoin.
Je vous livre quelques moments de cette journée.
Nous arrivons, le Gros et moi, trop tard sur les lieux pour profiter du «coup du matin» (ayant spéculé sur l'espérance que les truites donneraient jusqu'à midi au moins…) Nous apprenons que la pêche a été bonne jusque vers 8h30, mais que dès lors toute activité des truites a cessé…
Ce jovial repart au moment où nous arrivons. Il a déjà son quota de 6 truites, et n'est pas peu fier de cette «arc-en-ciel» de 55 cm.
Une excellente dame, qui a dressé sa chienne «Pinceau» à aboyer lorsque le flotteur de sa ligne coule, attend elle aussi sa sixième prise.
Le Gros et moi, tintin. Mince consolation, beaucoup d'autres sont bredouilles, luttant contre l'adversité avec des expressions diverses. Celui-ci m'explique que pour la deuxième fois, une grosse truite lui a entraîné sa ligne dans des branchages invisibles au fond, et lui a «tout pété». Ces déboires semblent beaucoup amuser le garçon qui l'accompagne.
Un peu tôt pour le premier verre de blanc ? : «il n'y a pas d'heure pour les braves, pis quoi, il faut bien commencer une fois.»
Le Gros et moi, nous nous échinons, toujours rien. N'importe, «la pêche, ça calme», c'est bien connu.
Notons aussi la recherche d'élégance dans le costume et dans l'attirail trimbalé.
A défaut de prendre du poisson, j'enquête un peu sur les techniques de mes confrères, du moins ceux qui acceptent de m'en parler. Un passionné de pêche à la mouche essaie de faire monter les truites à la surface pour gober son imitation de coléoptère velu, mais décidément il fait trop froid. N'empêche, la beauté du geste ennoblit encore le paysage.
D'autres taquinent au «rapala», imitation de truitelle (les truites sont cannibales).
D'autres essaient un «tébo» posé au fond. La petite boule blanche de sagex maintiendra l'appât à quelques centimètres du fond.
D'autres enfin y vont à la cuiller vaironnée, c'est-à-dire une cuiller assortie d'un vrai vairon (mort), empalé sur une petite pièce de plomb et garni d'hameçons.
Une âme sensible, tandis que le papi s'évertue à ne rien prendre, sauve discrètement les vairons captifs de leur sort funeste.
Ainsi vont les choses: il y a ceux qui prennent, ceux qui voudraient prendre, et celles qui laissent vivre…
La bredouille passe du stade du pressentiment à la crainte, puis du dépit à la résignation. Pas de souci, le Gros sait faire face aux situations halieutiques les plus désespérées.
Pour revenir au M8, je dirais qu'il convient parfaitement à ce genre de reportage. Sa petite taille favorise l'approche. Il permet de continuer à parler aux gens tout en les photographiant, ce qui est moins évident avec le gros reflex. Le 75 permet des plans rapprochés utiles, le 28 passe partout, le 21 rend bien service (le pêcheur à la mouche). La lenteur de l'affichage n'est pas pour moi trop embêtante, mais il est vrai que ça fait un peu comique. Le cadrage imprécis favorise la prise de vue à l'instinct, et concentre l'attention sur l'expression et sur l'instant.
On en va évidemment pas revenir sur les limites du système M (macro et télé). Mais pour tout ce qui est à vue humaine normale, et à vitesse de déplacement normale, le M8 me semble parfaitement adapté.
Bilan: je suis conquis, et adresse un acte de contrition à la pensée du tout le mal que j'ai pensé (et parfois dit) d'avance sur ce boîtier avant de l'avoir essayé (il est vrai avant l'upgrade)
donc ce matin-là, chargé de faire un petit reportage pour un journal suisse sur l'ouverture de la pêche en lac de montagne. D'habitude, je faisais ce travail avec un Nikon et des zooms. Aucun reproche à formuler sur ce matériel, d'ailleurs, sauf le poids et l'encombrement. Là, ayant récemment fait l'acquisition d'un M8, j'ai laissé le Nikon à la maison, et voulu voir ce que j'arrivais à faire avec le télémétrique assorti d'un Cron asph 28, d'un Voigtlander 21 et d'un Voigtlander 75, ces deux derniers de provenance summiluxienne, donc idéalement magnétisés. Précisons que je n'arrive pas à ne pas pêcher moi-même lorsque je fais un reportage, étant trop mordu de la chose. Il en irait du reste de même si on me faisait travailler sur les caves de France, et autres «hauts» lieux de la vraie vie… C'est pourquoi aussi l'avantage du M par rapport au réflex est incontestable, du fait que je trimbale tout mon matos de pêcheur de truites au lancer + pique nique et tout le tintsoin.
Je vous livre quelques moments de cette journée.
Nous arrivons, le Gros et moi, trop tard sur les lieux pour profiter du «coup du matin» (ayant spéculé sur l'espérance que les truites donneraient jusqu'à midi au moins…) Nous apprenons que la pêche a été bonne jusque vers 8h30, mais que dès lors toute activité des truites a cessé…
Ce jovial repart au moment où nous arrivons. Il a déjà son quota de 6 truites, et n'est pas peu fier de cette «arc-en-ciel» de 55 cm.

Une excellente dame, qui a dressé sa chienne «Pinceau» à aboyer lorsque le flotteur de sa ligne coule, attend elle aussi sa sixième prise.

Le Gros et moi, tintin. Mince consolation, beaucoup d'autres sont bredouilles, luttant contre l'adversité avec des expressions diverses. Celui-ci m'explique que pour la deuxième fois, une grosse truite lui a entraîné sa ligne dans des branchages invisibles au fond, et lui a «tout pété». Ces déboires semblent beaucoup amuser le garçon qui l'accompagne.

Un peu tôt pour le premier verre de blanc ? : «il n'y a pas d'heure pour les braves, pis quoi, il faut bien commencer une fois.»

Le Gros et moi, nous nous échinons, toujours rien. N'importe, «la pêche, ça calme», c'est bien connu.

Notons aussi la recherche d'élégance dans le costume et dans l'attirail trimbalé.



A défaut de prendre du poisson, j'enquête un peu sur les techniques de mes confrères, du moins ceux qui acceptent de m'en parler. Un passionné de pêche à la mouche essaie de faire monter les truites à la surface pour gober son imitation de coléoptère velu, mais décidément il fait trop froid. N'empêche, la beauté du geste ennoblit encore le paysage.

D'autres taquinent au «rapala», imitation de truitelle (les truites sont cannibales).

D'autres essaient un «tébo» posé au fond. La petite boule blanche de sagex maintiendra l'appât à quelques centimètres du fond.

D'autres enfin y vont à la cuiller vaironnée, c'est-à-dire une cuiller assortie d'un vrai vairon (mort), empalé sur une petite pièce de plomb et garni d'hameçons.

Une âme sensible, tandis que le papi s'évertue à ne rien prendre, sauve discrètement les vairons captifs de leur sort funeste.

Ainsi vont les choses: il y a ceux qui prennent, ceux qui voudraient prendre, et celles qui laissent vivre…

La bredouille passe du stade du pressentiment à la crainte, puis du dépit à la résignation. Pas de souci, le Gros sait faire face aux situations halieutiques les plus désespérées.

Pour revenir au M8, je dirais qu'il convient parfaitement à ce genre de reportage. Sa petite taille favorise l'approche. Il permet de continuer à parler aux gens tout en les photographiant, ce qui est moins évident avec le gros reflex. Le 75 permet des plans rapprochés utiles, le 28 passe partout, le 21 rend bien service (le pêcheur à la mouche). La lenteur de l'affichage n'est pas pour moi trop embêtante, mais il est vrai que ça fait un peu comique. Le cadrage imprécis favorise la prise de vue à l'instinct, et concentre l'attention sur l'expression et sur l'instant.
On en va évidemment pas revenir sur les limites du système M (macro et télé). Mais pour tout ce qui est à vue humaine normale, et à vitesse de déplacement normale, le M8 me semble parfaitement adapté.
Bilan: je suis conquis, et adresse un acte de contrition à la pensée du tout le mal que j'ai pensé (et parfois dit) d'avance sur ce boîtier avant de l'avoir essayé (il est vrai avant l'upgrade)
