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Bonjour à tous,
J'aimerais avoir l'avis des summiluxiens sur une orientation "philosophique" et matérielle, que j'hésite à prendre dans l'exercice du reportage de mariage!
Je précise que je ne souhaite pas avoir de jugement technique sur les deux supports de capture d'image : numérique ou argentique. Nous connaissons tous ici les avantages et inconvénients des deux options.
Je fais modestement cette année ma troisième saison de "mariages". Un exercice que je me suis refusé de pratiquer durant des années, gonflé de préjugés que j'étais!! C'est grâce à d'autres photographes, dont un excellent photographe de mariage Parisien, que j'ai heureusement franchi le pas. Ce dernier m'a simplement dit de foncer. Et surtout de ne pas changer mon regard. De photographier les mariés comme j'ai l'habitude de photographier le reste. Bref de ne pas surtout pas essayer de "faire" ce que je n'aimerais pas : de la photo visuellement marquée "photo de mariage". Avec tout ce que cela pourrait impliquer : clichés, gnangnan, c.l c.l la praline etc...
Depuis que je m'y suis mis, j'aime ... beaucoup.
J'aime le contact avec les mariés. Les rendez-vous de préparation. Apprendre à les cerner, les découvrir. Leur expliquer ma manière de concevoir cette pratique. Savoir aussi ce qui leur plait etc... Le jour J c'est évidemment stressant : on redoute une panne matérielle, un contre-temps et on se met une bonne pression : on veut satisfaire et tenir ses promesses. Mais c'est un bon stress! Un stress positif. Pas celui d'un patron qui doit rendre des comptes à ses actionnaires et qui prend ses employés pour des citrons! On est à son affaire. On fait ce que l'on aime. C'est excitant au possible. On est tout près des gens, on les entends même respirer! C'est émouvant aussi (et oui je ne l'aurais pas cru!). On ne voit pas le temps passer. Et ce sont les yeux qui piquent après plusieurs heures de prise de vue qui vous arrêtent.
Je propose à mes mariés un album traditionnel. Jamais de livres reprographiés, bien que je laisse la porte ouverte à cette possibilité. Après leur avoir montré un "beau tirage" puis le rendu de la même photo sur un livre reprographié, les futurs mariés me disent souvent : vous avez raison "il n'y a pas photo", partons sur de beaux tirages.
Je ne mets que peu de photos dans l'album. Et pratiquement que du A4. Parfois des tirages "fine art". Bref c'est un peu "à l'ancienne", ça plait. Les mariés ont par ailleurs leur dvd contenant l'intégralité du reportage.
Durant mes reportages je n'utilise pas de matériel dit "professionnel". Pour des raisons de moyens mais aussi par choix. Rien qu'avec un D300 sans grip d'alim, j'ai mal au dos. L'optique et le cobra dessus c'est déjà bien assez lourd. Même si j'avais les moyens je ne choisirais jamais le vaisseau amiral de "Canikon". J'ai vu un collègue en reportage mariage... Comment fait-il?! On dirait un cosmonaute... Deux D4 équipés et sortis, plus un énorme sac à dos que même à l'armée on oserait pas vous mettre sur les épaules pour une marche "commando". Seigneur... Moi je ne suis à l'aise pour photographier qu'avec un télémétrique : le M4-2 ou plus léger encore le Voigtländer... Le D300 je me sens déjà pas très bien avec...
A la demande d'un client j'ai fait un reportage en argentique netb. Grand plaisir et très belles images. On re-découvre des contre-jours subtils qui ne nécessitent pas de passer par une post-prod numérique, la souplesse du film permettant d'encaisser une large palette de nuances. On a beau de pas être en MF, même en 24*36 les transitions sont plus nuancées qu'avec un capteur. Moi je trouve ça plus beau... Et pour qui aime flirter avec la limite en terme de flous, je suis bien évidemment comblé par l'argentique. Là où la précision et le niveau technique du numérique ne pardonne plus... Il y a aussi des repères que l'on a en tête en terme de profondeur de champ. On sait ce que l'on obtient comme flou d'arrière plan avec un 50 ouvert à 4. Avec un APS-C muni d'un zoom, il m'est difficile de me repérer... En montant un 1,4 de 50 Nikon devant un APS-C il faut parfois se positionner à pleine ouverture pour bien isoler son sujet. Avec les inconvénients optiques qui y sont liés...
Bon voilà. Pour écourter je dirais que j'aime l'argentique. Absolument. Et que je sais assez bien photographier avec. La logique voudrait sans doute que je passe au numérique FF... mais...
Alors? Je poursuis en FF ou, choix radical, je ne propose plus mes reportages mariage qu'en argentique?
Voilà les options matérielles qui s'offrent donc à moi :
1- Full analog au Leica
J'y ai bien sûr pensé. Et j'en ai d'ailleurs fait part à certains d'entre vous ici en mp. Honnêtement je ne me sens pas forcément les épaules pour ça. Je sais que j'aurais de bonnes images. Et même que les meilleures possibles en sortiraient. Mais il faut aussi savoir raison garder. En mariage on doit se donner le maximum de chances de réussite : ce qui implique d'utiliser parfois (très rarement me concernant) une longue focale, de céder à une "facilité" qui en réalité ne me semble pas en être absolument une : l'utilisation du zoom. Bon, associé à l'un d'entre vous ce serait jouable. Deux "Mistes" sur le même mariage ce serait une idée à creuser. Mais difficile à vendre aussi. Je garde donc les télémétriques pour mon utilisation personnelle.
2- Full analog avec un matériel fiable autre que Leica
J'ai photographié avec mes Minolta X-700 et plusieurs optiques dont un 24-35 mm, un 2 de 50 et un 135 (jamais sorti!). C'est impossible de travailler correctement avec ce vieux matériel. Les deux sont tombés en rideau (faux contacts...). J'aime leur compacité mais le viseur est étriqué, les infos ne sont pas visibles... et il faut quelque chose de fiable. Je pense donc au F6. Dont le coût en occasion doit maintenant être proche de l'entrée de gamme FF de chez Nikon. Avec mon bon vieux F70 en boîtier de secours. Mais j'aurais presque l'obligation de travailler avec deux boîtiers pour une diversité de sensibilités ou des boîtiers dédiés à la couleur ou au NetB. Deux bon F100, ça me paraîtrait un bon choix de performance. Et leur coût plus que modérés aujourd'hui permettrait de mettre des sous dans les optiques.
3- FF Numérique
Un D610 et une bonne optique à ouverture constante. Reste le S5Pro en boîtier de secours. C'est le choix de la raison me dit-on... (me dit-on poliment car si j'aborde ce sujet à un revendeur de matériel, celui-ci aurait une tendance naturelle à me croire évadé d'un centre de repos...)
D'avance merci de vos remarques. Je n'aborde pas la question des coûts : pour moi secondaire. L'abaissement des frais de fonctionnement liés au numérique est valable si on parvient à vendre suffisamment de reportages. Ce qui n'est pas mon cas. Je n'ai pas chiffré mais avec seulement 10 mariages, le surcoût des fournitures argentiques ne comblerait sans doute pas la différence d'investissement d'avec le numérique...
Et pardon d'orienter mon message vers un autre monde que celui de Leica. Mais si certains d'entre vous vendent des prestations mariages qu'au "M", argentique ou numérique, je suis tout ouïe !
Amicalement
Guillaume
J'aimerais avoir l'avis des summiluxiens sur une orientation "philosophique" et matérielle, que j'hésite à prendre dans l'exercice du reportage de mariage!
Je précise que je ne souhaite pas avoir de jugement technique sur les deux supports de capture d'image : numérique ou argentique. Nous connaissons tous ici les avantages et inconvénients des deux options.
Je fais modestement cette année ma troisième saison de "mariages". Un exercice que je me suis refusé de pratiquer durant des années, gonflé de préjugés que j'étais!! C'est grâce à d'autres photographes, dont un excellent photographe de mariage Parisien, que j'ai heureusement franchi le pas. Ce dernier m'a simplement dit de foncer. Et surtout de ne pas changer mon regard. De photographier les mariés comme j'ai l'habitude de photographier le reste. Bref de ne pas surtout pas essayer de "faire" ce que je n'aimerais pas : de la photo visuellement marquée "photo de mariage". Avec tout ce que cela pourrait impliquer : clichés, gnangnan, c.l c.l la praline etc...
Depuis que je m'y suis mis, j'aime ... beaucoup.
J'aime le contact avec les mariés. Les rendez-vous de préparation. Apprendre à les cerner, les découvrir. Leur expliquer ma manière de concevoir cette pratique. Savoir aussi ce qui leur plait etc... Le jour J c'est évidemment stressant : on redoute une panne matérielle, un contre-temps et on se met une bonne pression : on veut satisfaire et tenir ses promesses. Mais c'est un bon stress! Un stress positif. Pas celui d'un patron qui doit rendre des comptes à ses actionnaires et qui prend ses employés pour des citrons! On est à son affaire. On fait ce que l'on aime. C'est excitant au possible. On est tout près des gens, on les entends même respirer! C'est émouvant aussi (et oui je ne l'aurais pas cru!). On ne voit pas le temps passer. Et ce sont les yeux qui piquent après plusieurs heures de prise de vue qui vous arrêtent.
Je propose à mes mariés un album traditionnel. Jamais de livres reprographiés, bien que je laisse la porte ouverte à cette possibilité. Après leur avoir montré un "beau tirage" puis le rendu de la même photo sur un livre reprographié, les futurs mariés me disent souvent : vous avez raison "il n'y a pas photo", partons sur de beaux tirages.
Je ne mets que peu de photos dans l'album. Et pratiquement que du A4. Parfois des tirages "fine art". Bref c'est un peu "à l'ancienne", ça plait. Les mariés ont par ailleurs leur dvd contenant l'intégralité du reportage.
Durant mes reportages je n'utilise pas de matériel dit "professionnel". Pour des raisons de moyens mais aussi par choix. Rien qu'avec un D300 sans grip d'alim, j'ai mal au dos. L'optique et le cobra dessus c'est déjà bien assez lourd. Même si j'avais les moyens je ne choisirais jamais le vaisseau amiral de "Canikon". J'ai vu un collègue en reportage mariage... Comment fait-il?! On dirait un cosmonaute... Deux D4 équipés et sortis, plus un énorme sac à dos que même à l'armée on oserait pas vous mettre sur les épaules pour une marche "commando". Seigneur... Moi je ne suis à l'aise pour photographier qu'avec un télémétrique : le M4-2 ou plus léger encore le Voigtländer... Le D300 je me sens déjà pas très bien avec...
A la demande d'un client j'ai fait un reportage en argentique netb. Grand plaisir et très belles images. On re-découvre des contre-jours subtils qui ne nécessitent pas de passer par une post-prod numérique, la souplesse du film permettant d'encaisser une large palette de nuances. On a beau de pas être en MF, même en 24*36 les transitions sont plus nuancées qu'avec un capteur. Moi je trouve ça plus beau... Et pour qui aime flirter avec la limite en terme de flous, je suis bien évidemment comblé par l'argentique. Là où la précision et le niveau technique du numérique ne pardonne plus... Il y a aussi des repères que l'on a en tête en terme de profondeur de champ. On sait ce que l'on obtient comme flou d'arrière plan avec un 50 ouvert à 4. Avec un APS-C muni d'un zoom, il m'est difficile de me repérer... En montant un 1,4 de 50 Nikon devant un APS-C il faut parfois se positionner à pleine ouverture pour bien isoler son sujet. Avec les inconvénients optiques qui y sont liés...
Bon voilà. Pour écourter je dirais que j'aime l'argentique. Absolument. Et que je sais assez bien photographier avec. La logique voudrait sans doute que je passe au numérique FF... mais...
Alors? Je poursuis en FF ou, choix radical, je ne propose plus mes reportages mariage qu'en argentique?
Voilà les options matérielles qui s'offrent donc à moi :
1- Full analog au Leica
J'y ai bien sûr pensé. Et j'en ai d'ailleurs fait part à certains d'entre vous ici en mp. Honnêtement je ne me sens pas forcément les épaules pour ça. Je sais que j'aurais de bonnes images. Et même que les meilleures possibles en sortiraient. Mais il faut aussi savoir raison garder. En mariage on doit se donner le maximum de chances de réussite : ce qui implique d'utiliser parfois (très rarement me concernant) une longue focale, de céder à une "facilité" qui en réalité ne me semble pas en être absolument une : l'utilisation du zoom. Bon, associé à l'un d'entre vous ce serait jouable. Deux "Mistes" sur le même mariage ce serait une idée à creuser. Mais difficile à vendre aussi. Je garde donc les télémétriques pour mon utilisation personnelle.
2- Full analog avec un matériel fiable autre que Leica
J'ai photographié avec mes Minolta X-700 et plusieurs optiques dont un 24-35 mm, un 2 de 50 et un 135 (jamais sorti!). C'est impossible de travailler correctement avec ce vieux matériel. Les deux sont tombés en rideau (faux contacts...). J'aime leur compacité mais le viseur est étriqué, les infos ne sont pas visibles... et il faut quelque chose de fiable. Je pense donc au F6. Dont le coût en occasion doit maintenant être proche de l'entrée de gamme FF de chez Nikon. Avec mon bon vieux F70 en boîtier de secours. Mais j'aurais presque l'obligation de travailler avec deux boîtiers pour une diversité de sensibilités ou des boîtiers dédiés à la couleur ou au NetB. Deux bon F100, ça me paraîtrait un bon choix de performance. Et leur coût plus que modérés aujourd'hui permettrait de mettre des sous dans les optiques.
3- FF Numérique
Un D610 et une bonne optique à ouverture constante. Reste le S5Pro en boîtier de secours. C'est le choix de la raison me dit-on... (me dit-on poliment car si j'aborde ce sujet à un revendeur de matériel, celui-ci aurait une tendance naturelle à me croire évadé d'un centre de repos...)
D'avance merci de vos remarques. Je n'aborde pas la question des coûts : pour moi secondaire. L'abaissement des frais de fonctionnement liés au numérique est valable si on parvient à vendre suffisamment de reportages. Ce qui n'est pas mon cas. Je n'ai pas chiffré mais avec seulement 10 mariages, le surcoût des fournitures argentiques ne comblerait sans doute pas la différence d'investissement d'avec le numérique...
Et pardon d'orienter mon message vers un autre monde que celui de Leica. Mais si certains d'entre vous vendent des prestations mariages qu'au "M", argentique ou numérique, je suis tout ouïe !
Amicalement
Guillaume