Merci à Juan Carlos pour cette publicité dans une revue uruguayenne de 1952 !
Les deux objectifs sont le Summaron f:3,5/35 mm et le Summar f:2/50 mm.
mektoub a écrit :
Peut-être un bon sujet pour Jean D., s'il a le temps un de ces jours

Bonjour !
Avec plaisir, Mektoub... Voici un vaste sujet sur lequel existe une littérature abondante, mais très sommaire en langue française.
Je conseille notamment l’excellent livre de Gianni Rogliatti intitulé "Leica, the first 70 years" (en anglais), éditeur "Hove camera Foto Books".
D’autre part, le site suivant détaille les modèles de Leica (en allemand) :
http://www.lausch.com/leicaeinleitung.htm
Ce site mérite également d’être consulté (en anglais) :
http://nemeng.com/leica/index.shtml
Je résumerai ci-dessous les principales caractéristiques des Leica à objectif à pas de vis (le pas est de 1mm, diamètre 39 mm) :
Principe de base : visée télémétrique ; base télémétrique beaucoup plus étroite (38 mm) que celle du Leica "M" (69,25 mm). Le viseur n’est pas collimaté, ni corrigé de la parallaxe : il procure le champ de la distance focale 50 mm, relativement mal délimité ; je recommande l’excellent viseur annexe (grandeur naturelle, code SBOOI = n° 12015) ; pour les autres distances focales, il faut avoir recours à un viseur universel, ou (mieux) aux viseurs annexes respectifs. Exception : le Leica IIIg, voir plus bas.
Les œilletons du viseur et du télémètre sont distincts et jumelés (= l’un à côté de l’autre) : on ne voit pas l’image télémétrique au centre du viseur (comme on la voit sur un Leica "M"), mais à travers un œilleton juxtaposé.
Dans une même gamme, il existe un modèle sans viseur pour certaines applications spéciales, par exemple utilisation avec chambre reflex (microscopie, macro-photographie, longues focales…) ; un tel modèle peut très bien être utilisé en photographie courante, par exemple avec un objectif de distance focale 35 mm et le remarquable viseur annexe (code SBLOO = n° 12010). L’appellation de ce modèle sans viseur est "I" (c’est-à-dire "1") : par exemple, le Leica If est le modèle sans viseur de la gamme "f", dont le Leica IIIf est l’emblème…
Obturateur : dit "focal", c’est-à-dire à rideau, dont les vitesses s’étagent généralement de la pause "B" au 1/1000ème de seconde (le barillet des vitesses tourne lors de l’armement, puis lors du déclenchement de l’obturateur) ; les vitesses lentes se commandent au moyen d’un bouton annexe, qui comporte aussi la pause "T" (

abandonnée sur le Leica "M" !) ; ce bouton annexe n’existe pas sur les versions "I" et "II". L’armement de l’obturateur et l’entraînement du film se font par la rotation d’un gros bouton moleté, à la base duquel se trouve le compteur de vues (disque concentrique). Le retardement n’existe pas sur tous les modèles.
Synchronisation pour flash : complexe, en raison de la conception de l’obturateur et de la coexistence des flashes magnésiques et électroniques ; mais peu importe, un Leica n’est pas fait pour utiliser un flash (opinion personnelle)

! Cette synchronisation n’existe qu’à partir du Leica IIIf.
Objectifs disponibles : très nombreux, depuis le Super-Angulon f :4/21 mm jusqu’au Telyt f:5/400 mm (utilisation sans ou avec chambre reflex – de divers types - pour les distances focales "moyennes", et bien sûr exclusivement avec chambre reflex pour les longues distances focales).
Chargement du film : uniquement accessible par le fond (pas de volet, contrairement au Leica "M").
Voici les différences essentielles entre les modèles successifs :
Je me limiterai en commençant au
Leica IIIa (1935) : capot en laiton embouti, en deux parties, œilletons du viseur et du télémètre assez espacés.
Leica IIIb (1938) : œilletons du viseur et du télémètre étroitement juxtaposés ; le bouton de correction dioptrique (adaptation à la vision de chaque utilisateur) quitte l’oculaire du viseur pour devenir concentrique au bouton de rembobinage.
Leica IIIc (1940) : capot en laiton moulé, en une seule partie, plus long de 3 mm (la longueur atteint 136 mm). Viseur mieux délimité. Amélioration importante : les principaux axes sont montés sur roulements à billes.
Leica IIId (1940, rarissime) : comme le Leica IIIc, mais avec retardement.
Leica IIIe : ce modèle n'existe pas !
Leica IIIf (1950) : ajout de la synchronisation pour flash… "Echelle noire", puis (1952) "échelle rouge" sur une bague de synchronisation concentrique au barillet des vitesses ; cette bague porte des chiffres de 0 à 20, selon le type de flash utilisé. Certains Leica IIIf possèdent le retardement.
Leica IIIg (1957,
apparu trois ans après le Leica M3) : capot d’aspect différent en raison du nouveau viseur, qui est collimaté (grandissement x 0,5), corrigé de la parallaxe et offre simultanément le champ des focales 50 et 90 mm ; une petite fenêtre d’illumination des cadres apparaît en façade. Les vitesses deviennent en progression géométrique (standard actuel). Tous les Leica IIIg possèdent le retardement.
Voilà, j’espère avoir clairement résumé les différences entre ces modèles !
Bien cordialement,
Jean D.