summilux.net

Bonjour à tous,

Venant de faire l'acquisition d'un M6 (chrome non TTL), je réfléchis au choix de l'objectif.
En bref voici le contexte : c'est un retour à l'argentique pour moi (20 ans + tard). Le but est de faire du NB plutôt style reportage et pas de besoin absolu de grande ouverture. J'ai choisi le M6 plutôt qu'un M2/M3 pour avoir une cellule mais sans la facilité du M7. J'ai lu les fils existants du forum sur le sujet du choix d'objectif pour ce boitier, ce qui a fait progresser ma réflexion mais une question persiste. Il s'agit d'un boitier "semi-récent". Autant pour un M2/M3 j'aurais sans doute cherché un objectif de la même période, autant pour le M6 je suis plus hésitant. J'ai envie d'autre chose qu'un objectif "moderne" (je possède un Cron 35 ASPH et un Lux 50 ASPH pour mon M9P) pour faire du NB argentique mais s'agit-il de préjugés ? L'essai est moins simple qu'avec un numérique aussi tout conseil est le bienvenu si certains d'entre vous ont la gentillesse de me donner leur point de vue. J'avais pensé à 2 possibilités (mais suis ouvert bien entendu à d'autres suggestions) : le Summaron 3.5 et le Voigt Color-Skopar 2.5 (je sais qu'il devrait figurer dans une autre rubrique...)

Merci d'avance de vos réponses

Olivier

Olivier,

Pourquoi ne pas essayer avec le M6 vos objectifs actuels 35/50 asph. avant de rechercher autre chose
Je sais que cette quête ne sera jamais finie pour moi.

Dans le rendu argentique, l'objectif ne tient qu'une part dans tout le processus: le choix du film et son développement ont plus d'effets "classiques/argentiques".
Le plus important dans le processus est le développement des films par soi-même, le reste n'est que détails à affiner...avec le temps et expériences.

Un objectif comme un Summaron 3.5/35mm (que j'utilise avec autres asph. ou non) ne donnera pas miraculeusement un "rendu argentique/classique" à vos futurs photos.
Il faudrait beaucoup plus d'éléments (ne serait le choix de l'agrandisseur à condenseur ou non, type de papiers, etc.).
Le choix de sujet, la lumière, et plus encore ont leurs rôles dans le rendu final, pour moi.

Ne pas hésiter à visiter ce nouveau fil passionnant (35)
sur le "king", le fil qui dérive sur Summar et Cron V1 des véritables "générateurs de classiques"

Juste une question, avez-vous une idée des raisons de votre "retour en argentique"

Arnaud

Mais c'est parfait, le choix du roi en photographie!... A ta place, je garderais mes sous pour les pellicules et la chimie.

Merci pour vos réponses Arnaud et Aden.
Bien sûr vous avez tout à fait raison j'essaierai incessamment les optiques que j'ai déjà, et bien entendu elles le méritent ! C'est toute la question que je me pose : très subjectivement j'ai envie d'un objectif plus "vintage" pour le NB. Accessoirement j'aimerais aussi que cet objectif reste à demure sur le M6 et de faible encombrement d'où les 2 exemples cités. Je ne suis pas insensible bien sûr à l'aspect financier que vous évoquez mais nous avons la chance d'utiliser du matériel qui se dévalorise moins et moins vite que d'autres marques notamment japonaises, donc une erreur de casting a moins de conséquences financières.

Pour passer à la question plus importante sans vous ennuyer avec des considérations personnelles, j'ai fait beaucoup de photo argentiques quand j'étais adolescent et adulte. J'ai commencé avec un vieux Kodak à objectif rentrant et à visée... télémétrique ! Certains l'ont peut-être connu. C'est sans doute la raison pour laquelle je n'étais pas inquiet de passer à un Leica l'année dernière, revendant tout mon matériel réflex. J'ai aussi fait à la même époque du développement (NB) avec un Durst dans une salle de bains calfeutrée (toute une époque !). Ce plaisir me revient aujourd'hui en mémoire. La façon de photographier aussi sans doute. La dérive du reflex numérique m'a conduit au mitraillage dans l'espoir de saisir de meilleurs instants. Méthode totalement futile, inutile de le dire. Et même avec mon M9P je pense faire encore trop de photos et je n'en garde qu'un tout petit nombre. Au risque de perdre en spontanéité, j'ai envie d'un processus plus réfléchi, de mieux définir le cadrage, l'intention. Ceci associé à ma nostalgie de la période Proustienne du NB papier pour vous expliquer brièvement ce qui m'a conduit à cet achat.

Enfin merci pour ce fil passionnant sur le "King of Bokeh" que j'avais manqué. Ce genre de propos vaut à lui seul de lire ce forum ! Toutefois, le choix de mon 35mm n'est pas particulièrement axé sur la recherche du plus beau flou. Je préférerais plutôt travailler à des ouvertures plus faibles en cherchant une espèce "d'harmonie" de profondeur de champ (difficile pour moi d'expliquer cela) qui va bien avec le cadrage du 35mm.

Je vois mieux.

Alors, un Summaron 35mm fera très bien l'affaire mais la version 2.8
En ce qui me concerne, le Summaron 3.5/3.5 serait plus proche du Summicron Asph. 35 en rendu général aux mêmes ouvertures (à partir de PO).

Un autre candidat que je vois c'est le Canon LTM 2/35 (+ adaptateur LTM vers M) qui a un rendu "unique" entre un Summicron IV et I (ou Summaron 2.8 à partir de PO).
Même sur un M9/MM, ce Canon des années 50/60 donne une certaine rondeur (rendu difficile à décrire) sur les photos.
En taille et poids minuscules, il n'a même pas besoin de paresoleil, on ne trouvera pas mieux.

Je ne devrais pas le dire, son prix raisonnable va s'envoler ...

Passe au grand format (4x5 ou 8x10 inch)

Hello
pour ce que j'en ai compris de ce que vous recherchez dans le rendu argentique et par rapport à ce que j'en connais des optiques et du NB...

De mon point de vue, il faut d'abord commencer par trouver "votre" film et "votre" développement...
Dans votre cas, je ne pense pas qu'un film tabulaire moderne genre T-max ou delta soit un choix judicieux. Un film comme le rollei retro-400s peut vous plaire pour sa sensibilité accrue dans le rouge lointain (quasi un film IR comme tous les rollei "s") ou une kodak tri-X

Pour le révélateur, choisissez-en un qui offre de long temps de développement comme le rodinal très dilué qui favorise agglutination du grain, qui favorise un contraste faible (faible concentration en hydroquinone), limitez l'agitation qui fait monter le contraste

un film de 400 iso va vous donner un grain + gros qu'un film de sensibilité plus faible, un révélateur "mou-du-g'nou" et une faible agitation va vous faire baisser votre sensibilité (voir les livres sur le développement des films NB et la sensitométrie pour comprendre le rapport entre sensiblité et courbe de noircissement d'un film) et donc certainement que "votre" couple film+révélateur+sensibilité va vous pousser à exposer votre 400 iso à 100 asa afin d'augmenter le densité de film (pas bien bon d'avoir un néga trop clair) sans pour autant tombé dans l'illusoire du traitement "poussé" qui augmente la densité du film mais aussi le gamma (pente de la courbe de noircissement).

Donc vous l'avez compris, c'est une alchimie subtile qui va vous permettre d'obtenir un rendu vintage bien avant l'objectif...

Pour l'optique:
une optique moderne (asph), par son manque aberration, va favoriser le contraste de l'image, mais on peut facilement le faire chuter avec un simple filtre UV de basse qualité, voire avec une trace de doigt dessus en prime... Donc rien de bien cher...

exemple de photo avec un nikkor 35F2.5 qu'on trouve en monture LTM, film rollei retro 100 dans de l'ultrafin téténal


exemple avec un jupiter 12 35F2.8 (copie russe du biogon d'avant guerre, donc pas le ZM actuel) en monture LTM
avec un filtre jaune

sans filtre jaune

très certainement de la rollei retro 400S (ou de la Rollei-retro-100) dans de l'ultrafin

J.Ph.