Parfois le résultat n'est pas le seul qui compte. Le processus compte autant. C'est une démarche zen, comme l'a vu HCB, qui voyait un parallèle entre le tir à l'arc zen et la pratique du Leica. Dans le kyūdō, l'important n'est pas de toucher le coeur de la cible mais d'avoir un geste pur.
Ce n'est sans doute pas le même but qui est recherché entre une démarche argentique et une démarche numérique. Dans le cas de l'argentique, il y a en plus de la qualité de la photo un certain amour du geste, du processus, de la mécanique et de l'objet. Pour
ce photographe qui réalise des portraits de surfers au collodion, chaque photo est un processus long et difficile. Il serait pourtant possible d'arriver à ce résultat avec un post-processing et des effets numériques.
On pourrait dire que l'achat d'une Tesla dernier modèle n'est pas le même geste que l'achat d'une vieille Porsche 356. Ce sont des modes de transport, mais dans le second il manque les performances, la sécurité, le GPS, etc. Ou pour reprendre l'arc: un arc à poulies avec réglages micrométriques vs un yumi traditionnel asymétrique en lamelles de bambou.
Il y a aussi la "contrainte artistique volontaire", ou créative comme disait Baudelaire: les contraintes liées à l'argentique (36 poses max, attente, limitations...) obligent et engendrent une certaine créativité.
Complètement en phase avec les "5 R" de Nicci, pour beaucoup de raisons, j'ai arrêté totalement l'achat de matériel photo neuf depuis plusieurs années.