Victor Bellaich a écrit :
Le cadre place le spectateur dans un face à face évident pour qu’il ne puisse être devant ce sein sans avoir tout en haut, planté dans son propre regard le regard d’une femme qui se donne et dit: « Je ».
Très très belle démarche, je dirais même émouvante, tant de la part du photographe - homme - que de la part des femmes photographiées.
Cet engagement à
se donner dans leur intimité, tout en restant maitresses d'elles-mêmes, de leur image, est très fort.
Le regard direct ("non, mon image n'est pas volée, je te la donne") et le corps nu dévoilé, simplement, comme une évidence.
Je crois que c'est cette "évidence" qui est la plus difficile à comprendre, ou à capter par un œil masculin. Car pour une femme, le sein n'est jamais objet de désir. Il fait partie de ce qu'elle est, de sa nature propre, elle ne s'en étonne plus - tout en sachant ce que le fait de le dévoiler peut provoquer dans le désir de l'homme.
Dévoiler son sein, simplement, directement, comme le font ces femmes avec la maîtrise de leur image, leur permet d'affirmer : oui, je suis femme, et je donne ma féminité à qui je veux, si je le veux.
Loin, bien loin, de ce que l'on voit trop souvent.
Alors merci pour ce travail. Lille est malheureusement un peu loin....