Pour PhilVDD : on en connait tous qui...
- ont fumé des décennies et sont morts centenaires
- ont mangé du gras pendant des années et n'ont jamais eu un poil de cholestérol
- ont fait attention toute leur vie, fait du sport, etc. et sont morts avant 50 ans
- etc
La médecine et l'épidémiologie ne travaillent pas "à propos d'un cas", mais au niveau d'une population, ou avec des études de grande ampleur. Pas avec "j'en ai connu un qui a fait ça".
Gainsbourg a enterré plusieurs cardiologues, et Jacques Brel n'a pas atteint les 50 ans...
Tabac et surmortalité (toutes causes confondues, et pas seulement les mortalités spécifiques comme cardiovasculaire, cancer, insuffisance respiratoire) sont désormais une association connue depuis plusieurs décennies.
Le surcroît financier lié au tabac est certain pour l'assurance maladie (un fumeur va davantage coûter qu'un non fumeur. Là aussi, c'est statistiquement prouvé)
Le résultat global pour l'Etat est plus mitigé : les taxes du tabac engrangées par l'Etat contrebalancent-elles le surcoût médical ? Aucun chiffre n'est vraiment disponible, et c'est bien dommage... Mais ça expliquerait volontiers pourquoi on laisse en vente libre (aux adultes) un poison qui va tuer un consommateur sur deux, plus ou moins prématurément.
Pour illustrer mon propos, voici une courbe de survie concernant 5558 sujets français, âgés de 18 à 65 ans - âge moyen à l'inclusion 44 ans -, salariés d'entreprises dans les années 1970, suivis pendant plus de 30 ans (une belle étude épidémiologique française :
Programme Lyonnais de Lutte contre l'Hypertension Artérielle), sujets dont le devenir a été analysé en fonction de différents paramètres (sexe, poids, diabète, cholestérol, tension artérielle, etc. et "nombre de cigarettes fumées par jour" (quelle que soit la marque- le "bon tabac" n'existe pas).
Voici le résultat en fonction du tabagisme :
Si vous lisez cette courbe, vous verrez qu'un salarié des années 70 fumant un paquet / jour avait 70 % de chance de pouvoir profiter de sa retraite contre 90 % pour un non fumeur...
Autre mode de calcul : à un âge donné, le risque de décès augmente de 20 % pour chaque tranche de 10 cigarettes fumées / jour (risque relatif = 1.2 pour 10 cigarettes fumées/jour)
Alors bien sûr : fumer, c'est trop cool, on fait partie d'un groupe, ça délasse, c'est esthétique, ça fait un beau sujet de photographie, chacun est libre de faire ce qu'il lui plait, etc.
Mais laissez-vous quand même dire - une fois sur 37 pages - que "fumer tue".