Bonjour,
Je viens d’acheter « Rural », le dernier livre de Raymond Depardon, édité par la Fondation Cartier pour l’art contemporain, et je me permets de vous partager ma perplexité.
Quelle pauvreté ! A la suite d’un avant-propos qui donne l’impression que cette campagne photographique menée avec un véhicule à six roues capable d’affronter les pires terrains fut aussi difficile qu’une expédition dans la plus reculée des régions sauvages à la rencontre des deniers coupeurs de têtes, je vois des clichés qui me donnent l’impression d’être de simples photos de repérage. Des paysages, des villages (avec deux fois la même église, avec et sans traces de roues dans un peu de neige), des agriculteurs de la moyenne-montagne dans leur cuisine ou dans les quelques tâches de l’hiver. Il y a des photos floues et le fait que les personnes photographiées soient maintenant disparues ne leur donnent pas valeur de document incontournable. Il y a des séries des mêmes actions. Tout cela avec, pour beaucoup de photos, un tirage dans une tonalité trop sombre. L’agriculture d’avant la seconde guerre subsistait encore, mais éditer un livre avec peu de photos, aussi peu diversifiées, pour en faire mémoire me semble bien présomptueux.
J’ai vraiment une impression de fonds de tiroirs...
Luc