Instant décisif
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| Pierre |
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Vieux briscard Messages : 3356Depuis le 26 fév 2004  |
Juan Carlos a peut-être raison, l'instant décisif est peut-être celui qui ne l'est pas. Depuis HCB, l'instant décisif est lié à la force de la photo et aussi à son caractère artistique : 2 élèments subjectifs. on peut alorsle définir comme le moment où la force de l'image trouve la plus grande accentuation artistique ou poétique. mais, finallement, d'autres l'ont déjà dit autrement sur ce fil. L'instant décisif, c'est peut-être une lumière particulière, c'est ce qui fait aue l'on porte à ce moment là, ce regard là. et cela peut concerfner des situations journalières ou répétitives. En ce sens, Juan Carlos a raison, l'instant décisif n'est pas la fugacité, c'est bien plus, la force de l'image, qui sera liée d'une part au particularisme d'une situation, d'autre part à la composition, à la lumière, la force de la banalité, peut tenir à une lumière, à un regard, à un geste, pas nécessairemnt à la fugacité. |
| LaurentT |
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 Spécialiste Messages : 1952Depuis le 9 juil 2003 Ile de France, petite couronne |
Exactement, l'instant décisif c'est le moment où le photographe choisit quelle force (ou fragilité) il donne à l'image.
Mais c'est une notion qui renvoit tout de même à la vieille dialectique peinture-photo. Exemple : le sacre de Napoléon par David. Il choisit l'instant décisif, celui où le pape va poser la couronne. Avant ou après, c'est un banal portrait de cour. Il agence les masses comme il le souhaite, puis in fine rajoute la mère de Napoléon, 2 siècles avant photoshop. En photo, on ne choisit pas, on subit, sauf... quand on appuie sur le déclencheur. On ne compose pas, on se contente d'exprimer son libre arbitre face au réel. Ce qui est curieux, c'est que la photo posée (studio, ...) me laisse totalement froid. Alors que j'adore la peinture ! |
| marielle |
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 Spécialiste Messages : 2825Depuis le 4 juin 2004 Paris |
LaurentT a écrit : Exemple : le sacre de Napoléon par David. Il choisit l'instant décisif, celui où le pape va poser la couronne. Avant ou après, c'est un banal portrait de cour. Juste une précision : le Pape ne couronne pas Napoléon, il assiste, malgré lui à la scène. Le tableau, c'est Napoléon, déjà couronné (par lui-même, dit-on, ayant pris la couronne des mains du Pape) qui couronne Joséphine. C'est justement la tête du Pape - qui n'a pas l'air content du tout de ce qui se passe - qui rajoute quelque chose à ce tableau. Je suis d'accord avec toi que c'est un tableau fantastique, par les regards et les significations de ces regards. Un "sacré" instant décisif ! |
| Critique |
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 Habitué Messages : 330Depuis le 5 avr 2004 Paris |
@LaurentT,
Je n'aime pas l'idée du photographe qui "subit"... N'avez vous jamais ressenti ce moment ou vous sentez les "choses", ou les evènements s'emboîtent comme en évidence... ces moments ou il vous semble que vous "maîtrisez" ce qui vous entoure... Je fais de la photo pour vivre ces moments là... et pour être surpris aussi.. |
| LaurentT |
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Spécialiste Messages : 1952Depuis le 9 juil 2003 Ile de France, petite couronne |
Critique a écrit : N'avez vous jamais ressenti ce moment ou vous sentez les "choses", ou les evènements s'emboîtent comme en évidence... ces moments ou il vous semble que vous "maîtrisez" ce qui vous entoure...Pour être franc... non... Je suis plus dans le vécu de l'éponge. La photo ne me confère aucun sentiment de puissance. Je suis soumis au réel, cartésien et appliqué, en photo comme dans mon travail, d'ailleurs. L'empathie est pour moi beaucoup plus valorisante que la domination, et surtout que l'illusion de la domination... Marielle autant pour moi pour David, mon clavier a été trop rapide ! Mais dans un autre genre, les "femmes d'Alger" sont tout autant un instant décisif... A la différence des "impressions au soleil levant", peut être...  En fait ce débat a déjà eu lieu au 19ème ! Je serais curieux de savoir ce que HCB pensait des impressionnistes. Personnellement, en tout cas, je n'apprécie pas du tout ses dessins... |
| michel (proteus) |
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 Spécialiste Messages : 2741Depuis le 8 jan 2005 metz |
LaurentT a écrit:
citation : Mais dans un autre genre, les "femmes d'Alger" sont tout autant un instant décisif... Le verrou de Fragonard est un autre moment décisif en peinture michel si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible |
| Vincent |
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Habitué Messages : 365Depuis le 7 oct 2004 Cherbourg |
Passionant ce fil.
Je suis d'accord avec la référence à Descartes, si on l'entend jusque dans ses implications dernières. Le père René était, contrairement à la légende, un grand mystique. Il a par exemple écrit quelque part (à Catherine de Suède je crois mais je n'en suis pas sûr) que Dieu aurait très bien pu créer un monde où 2 et 2 font dix et ou ça nous aurait paru rationnel avec la même évidence qui nous fait croire que 2 et 2 font 4. Appliqué à la prise de vue, ça voudrait dire que les scènes ont une cohérence qu'il ne nous appartient pas d'organiser, mais qui s'impose à nous. J'agrée sur ce point. Sauf que comme nous sommes imparfaits, et que nous sommes des sujets, il y a bien une élection à un moment : on déclenche à tel moment et pas aux autres, avec cet angle et pas un autre, ce cadrage et pas un autre. Les paramètres qui amènent à cet acte sont un subtil mélange de contraintes imposées par la situation et de libre-arbitre, avec toutes les ambiguïtés afférentes. Personnellement, c'est ça qui me fait grimper aux rideaux quand je fais des photos : sentir que je suis au plus près de cet ambiguïté, en la ressentant aussi subtilement et fortement que possible. Je ne sais pas si c'est de ça que HCB voulait parler. Ca me rappelle aussi le concept d'action juste chez les stoïques : l'univers a une organisation donnée, et la raison, qui est la faculté de comprendre cette organisation, nous permet de déterminer quelle action correspond à l'ordre préexistant. Pareil en photo, sauf qu'on n'a pas le temps de réfléchir et que la raison se retrouve vite dépassée par les évènements. Et ça aussi je trouve ça formidable. Si on ne s'émeut que devant un palmier, c'est con, parce qu'il y a des jours où les platanes sont formidables. Robert Doisneau |
| Karl M |
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 Régulier Messages : 130Depuis le 17 mai 2005 Morvan |
Le verrou de Fragonard!!!!!
Un exemple subtil Michel pour illustrer ce fil.... Belle synthèse! Si nous avions été présents lors de cette scène, quel moment aurions nous choisi pour tirer?(sans jeu de mots) . Quelle composition aurions nous adopté pour suggérer cette scène? Avant, pendant, après? si une personne est une personne, un visage est un monde... |
| PAT |
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 Spécialiste Messages : 2342Depuis le 11 nov 2004 SANARY 83 |
Je ne sais pas si c'est vraiment qualifiable "d'instant décisif" , mais j'ai trouvé assez drôle cette situation de la sentinelle rigide et imperturbable, et du peintre (une femme d'ailleurs) en train de peindre sa guérite...
L'endroit: STOCKHOLM , dans la vieille ville, devant le Palais Royal. LEICA M6 TTL et 2/35 asph NB C'était presque décisif car 2 minutes après elle arrêtait et repartait avec son pot et son pinceau..... 
Amicalement PAT |
| Jean-Sébastien (Focus16) |
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 Spécialiste Messages : 1267Depuis le 28 avr 2004 Montréal |
Eux, en tout cas, ils l'ont vu l'instant décisif !
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| zekkar |
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 ✝ Messages : 4675Depuis le 19 oct 2003 Paris |
Focus t'agace !  T'es un sacré GRAPHISTE, c'est mieux que les clébards d' Herwitt
Superbe moment retenu ! JZ |
| Eric Bascoul |
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 Membre des Amis Messages : 18925Depuis le 11 mai 2004 Paris |
zekkar a écrit : Focus t'agace ! T'es un sacré GRAPHISTE, c'est mieux que les clébards d' HerwittSuperbe moment retenu ! JZ ouais, t'agaces graaaave 
un excellent "instantané" Quelques photos sur ce lien « Je persiste et signe » © Chenz, merci vol de nuit |
| totoleharicotvert |
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 Habitué Messages : 397Depuis le 13 juin 2005 Banlieue 94 |
Salut,
j'avais fait ça avec mon Leica lors d'une amusante matinée avec un ami qui découvrait à Caen l'utilisation de son Mamiya et moi l'utilisation de mon M4-2 Peut on considérer ça comme un instant décisif ? (j'ai sciemment attendu que la joggeuse  passe dans le champ et mon ami, tellement concentré, n'était pas au courant que je le prenais en photo)
 simple visiteur  |
| schnobe |
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 Régulier Messages : 218Depuis le 25 mai 2004 France |
Allez hop je me lance aussi
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| Lison |
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 Spécialiste Messages : 2057Depuis le 29 mai 2003 50°48' 45.22" N 4°19' 24.74" E (Bruxelles) |
Ce que disent, par exemple, Laurent T et Vincent à propos de l'instant décisif m'a beaucoup intéressé.
Malheureusement, je ne pense pas avoir pu capter un seul instant décisif et je m'en console en me disant que la nature de mes sujets favoris en est la cause. L'instantané, par contre, je crois connaître, ainsi que ce que l'on pourrait appeler "la composition". Alors, je me dis que l'instant décisif pourrait résulter de la conjonction des deux (instantané et composition). Je vous laisse juge, à propos de la photo des clowns, mais je doute que ce soit vraiment un instant décisif car il était en quelque sorte prévu par la mise en scène. Par contre, quand j'ai vu l'en-tête du journal Le Soir (en juin 2003), je me suis tellement demandé ce qui m'impressionnait dans cette photo que j'ai tenté de lui superposer un "schéma régulateur" que je vous soumets à tout hasard (le sommet du triangle est donné par l'ombre de la balle). Attention, je ne voudrait pas lancer une polémique à propos de la composition et des "schémas régulateurs" auxquels je n'accorde paradoxalement aucun crédit. Mais il faut reconnaître que le format comporte des "lignes de forces" qui doivent être prises en compte d'une manière ou l'autre et cela est d'autant plus remarquable avec un instantané. 
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