Les cadres du M

villegas juan carlos
    D'accord ou pas?
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Bonsoir,
En remontant ce fil (un peu d'humour :wink: ), je me dis que;
On s'est mis d'accord pour être en désaccord, avec l'espoir d'arriver à un accord, qui ressemble pourtant à un désaccord...l'inverse est aussi possible.

Blague à part; un grand Merci à Jean D. et à Lison pour la qualité (extra!) de leurs messages
Merci encore,
et bonne soirée
La photographie est la discipline de l'évidence en un millième de seconde de délire. Bernard Plossu
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Jean D.
    Les deux types de viseur du Leica "M"
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Bonjour !

Merci, Juan Carlos, pour cette aimable appréciation portée sur notre sympathique joute : en effet Lison et moi sommes probablement d'accord (presque) sur tout !
Je poursuis cette discussion au sujet de la visée télémétrique…

Lison a écrit :
la correction de parallaxe consiste à translater, simultanément, LES cadres de manière à ce que le CENTRE de ceux-ci corresponde à l'intersection de l'axe de visée avec l'axe optique (dans le plan de MAP) et la parallaxe est donc parfaitement corrigée … pour le centre du cadrage !

Non, Lison (s’il en était ainsi, ce serait vraiment limitatif !)… La parallaxe est parfaitement corrigée pour l’ensemble du cadre (et non seulement en son centre), mais seulement pour les objets situés dans le plan de la mise au point, qui est perpendiculaire à l’axe optique et passe par cette intersection. Loin de moi toute pédanterie, mais ceci pourrait être simplement démontré sur un schéma, en ayant recours au théorème de Thalès.
:twisted: Ah ? Bon, je laisse tomber… :wink:

Lison a écrit :
plus les éléments pris en compte dans la composition sont éloignés de ce plan de MAP, plus leur contrôle devient aléatoire

Absolument, comme je l’ai expliqué dans mon "roman-fleuve sur la parallaxe et sur la perspective" du 7 Juillet. Ceci est inhérent au principe de la visée télémétrique, indéniablement moins "précise" que la visée reflex (mais ce sont deux conceptions totalement différentes, il serait absurde de décerner la suprématie à l’une d’elles).

Lison, vous citiez cette remarque de Laurent, qui confirme le caractère aléatoire du contrôle de la composition de l’image hors du plan de la mise au point (et de plus en plus aléatoire de part et d’autre de ce plan, en fonction de l'éloignement progressif) :
Laurent T a écrit :
j'ai eu plusieurs fois de mauvaises surprises, c'est à dire trouver dans le cadre des choses que j'avais soigneusement évitées "juste à ras" au cadrage.


Lison a écrit :
je continue à me demander si ce problème n'est pas d'autant plus important que le "rapport" (…) donné par l'objectif est éloigné du grossissement du viseur

Effectivement, on peut se poser la question… La réponse est NON car les différents grandissements du viseur ne modifient pas la perspective ; les images produites par des viseurs de grandissement différent demeurent homothétiques.

Maintenant, à propos du présent sujet "Les cadres du M", je vous propose trois illustrations glanées sur le Net, assorties de commentaires personnels, concernant les deux types de viseur du Leica "M" : celui du M3 et celui de tous les autres "M"...

Les deux schémas optiques sont très différents ; celui du viseur du Leica M3 a été très largement modifié lors de la conception du viseur du Leica M2 (dont dérivent ceux de tous les autres "M"), afin de pouvoir élargir l’angle de visée au champ des objectifs de 35 mm de distance focale (puis de 28 mm).

1) Le viseur du Leica M3



Remarquer, sur ce schéma en "3 D" du viseur du Leica M3 :
  • A l’avant les trois fenêtres, de gauche à droite :
    - la fenêtre de visée.
    - la fenêtre d’illumination des cadres (lame à faces parallèles, dépolie sur sa face interne).
    - la fenêtre du télémètre.
  • A l’arrière, l’oculaire.
  • Devant l’oculaire, le prisme diviseur.
  • Trois lignes colorées symbolisent le trajet optique de trois images qui se fondent en une seule dans le prisme diviseur : l’image de visée (ligne rouge), l’image du cadre collimaté (ligne jaune) et l’image télémétrique (autre ligne rouge).
  • Les cadres et le système qui permet leur sélection sont clairement figurés.
  • Plusieurs éléments optiques (prismes et lentilles) conduisent l’image du cadre sélectionné et l’image télémétrique vers le prisme diviseur. Ces deux images se déplacent simultanément en fonction de la distance de la mise au point, ce qui permet respectivement la correction automatique de la parallaxe et le réglage de cette mise au point par coïncidence de l’image de visée avec l’image télémétrique ; ces deux déplacements (flèches bleues) sont provoqués par le pivotement du bras terminé par le galet tournant le long du profil de la came cylindrique de mise au point dont chaque objectif est pourvu (ces pièces mécaniques ne sont pas représentées sur cette illustration).
  • Noter particulièrement que le plan des cadres du Leica M3 est parallèle à leur fenêtre d’illumination ; les cadres et le système qui permet leur sélection sont situés dans l’axe, derrière cette fenêtre, qui les éclaire directement.

2) Le viseur de tous les autres Leica "M" (M2 à M7)





Remarquer, sur ces deux schémas en "3 D" du viseur de tous les autres Leica "M" (en l’occurrence il s’agit de ceux du M2 et du M6), que le trajet optique commun de l’image du cadre sélectionné et de l’image télémétrique vers le prisme diviseur n’est pas le même (ce trajet paraît simplifié et est "oblique", alors que chez le Leica M3 il se révèle plus complexe et s'avère "pluri-orthogonal") ; remarquer également que les éléments optiques décrits ci-dessus dans le cas du M3 se retrouvent, mais que certains ne sont pas disposés de la même façon et qu’il en existe un supplémentaire.
  • Noter particulièrement que le plan des cadres de tous les autres Leica "M" n’est pas parallèle à leur fenêtre d’illumination, mais qu’il fait au contraire avec elle un angle très important ; les cadres et le système qui permet leur sélection ne sont pas situés dans l’axe de cette fenêtre, qui ne les éclaire pas directement.
  • Un miroir - qui n’existe pas dans le viseur du Leica M3 - renvoie la lumière transmise par la fenêtre d’illumination vers les cadres et le système qui permet leur sélection. Ce miroir est perforé en son centre, afin de ne pas interrompre le trajet de l’image télémétrique.
  • Ce miroir est plan sur les Leica M2, M4, M5 et M4-2 ; il est "courbe" à partir du Leica M4-P, afin de pouvoir élargir l’aire éclairée au cadre de 28 mm (ce miroir "courbe" est en fait probablement légèrement divergent).
  • Afin de diriger la lumière vers ce miroir, la fenêtre d’illumination des cadres n’est pas une lame à faces parallèles, comme celle du Leica M3, mais un prisme, dépoli sur sa face interne. Plus précisément, il s’agit d’un ensemble de prismes parallèles verticaux, accolés en "toit d’usine" (dispositif destiné à réduire l’encombrement, reposant sur le principe de la lentille de Fresnel) ; ce "toit d’usine" comporte 7 prismes dans le cas du Leica M2 et 10 dans le cas du Leica M6.


Je termine en abordant à nouveau le fameux phénomène du "flare", dont il est parallèllement un peu actuellement question sur un fil voisin...
(du "vécu" : le témoignage d’Alain Besançon ! :wink: )
http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... sc&start=0
Il s’agit de l’évanouissement inopiné de l’image rectangulaire fournie par le télémètre, cette image devenant blanchâtre quand les conditions de l’éclairage sont défavorables (important flux lumineux parvenant latéralement). Le "flare" n’existe pas chez le Leica M3 (en raison de sa conception), il n’est sensible sur les autres boîtiers "M" qu’à partir du Leica M4-P, vraisemblablement en raison de la modification du miroir, qui a induit ce défaut survenant occasionnellement. Le "flare" apparaît lorsque l’œil s’écarte légèrement de l’axe optique du viseur : l’image télémétrique ne lui parvient alors plus (ou ne lui parvient que partiellement), remplacée (ou partiellement remplacée) par une image totalement floue, réfléchie par le "bord central" du miroir (c’est-à-dire réfléchie par la proximité de sa perforation centrale) ; une importante luminosité latérale révèle ou amplifie ce gênant phénomène. La tendance au "flare" est d’autant plus prononcée que le grandissement du viseur est élevé (elle est donc maximale avec un viseur x 0,85).
Leica Camera annonce que le fameux "flare" serait dorénavant éradiqué, le problème ayant été enfin résolu dans le "nouveau" Leica MP, et la solution bénéficiant au M7 : le traitement anti-reflets dont sont revêtues toutes les surfaces optiques des viseurs de ces appareils concourt à l’atténuation du "flare", et de plus la "courbure" du miroir a été modifiée et une sorte de "condenseur de lumière" a été ajouté.

Origine des trois schémas :
Leica M3 et M6 : Ernst Leitz
Leica M2 : Erwin Puts

Bien cordialement,

Jean D.
« Wir werden Barnacks Kamera bauen ! » (Nous fabriquerons l'appareil photographique de Barnack !)
Ernst Leitz II (1924)
Richard
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pour les obsédé du flare une solution pour y remédier : positionner sur la fenêtre un morceau de scotch invisible.....
Efficacité assurée quant à l'esthétique, on ne peut pas tout avoir :D :D

En tout cas merci Jean, mais il y en a qui vont avoir des insomnies.... :lol:
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Richard
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faisant suite à mon poste précédent pour les non bricoleurs.... :lol: :lol:
voir le sling....sur

http://www.leicagoodies.com/
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Richard
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excusez-moi, l'anti flare c'est le shade....les autre objets n'étant pas inintéressant..... :)

Désolé Jean .... :wink: ce n'est pas pour toi...
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villegas juan carlos
    Merci!
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Bonsoir,
Jean D.
Merci pour le temps, pour les connaissances que vous y avez mises...et pour ce texte "superbe" sur les deux types de viseur du leica m.
Merci encore et

Bonne soirée
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LaurentT
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Ah Jean, refais-nous encore le coup de "l'évanouissement inopiné".... :o

Heureusement que tu es là pour nous faire aimer le leica, parce que s'il fallait compter sur le "photographe absolu" de Solms... :lol:
Lison
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Jean, merci pour la "mise au point" M3 vs M2 et suivants.
Et, comme dirait Juan Carlos, nous sommes d'accord.
Je vous cite :
"La parallaxe est parfaitement corrigée pour l’ensemble du cadre (et non seulement en son centre), mais seulement pour les objets situés dans le plan de la mise au point, qui est perpendiculaire à l’axe optique et passe par cette intersection."
En effet !
Mais excusez moi (tous) d'insister car, quand je parle de "problème", c'est que l'on photographie rarement des sujets plans, particulièrement au 'M' et, s'il est vrai, comme vous le dites, que :
" les images produites par des viseurs de grandissement différent demeurent homothétiques",
il n'en reste pas moins qu'il faut constater (je vous cite) :
"le caractère aléatoire du contrôle de la composition de l’image hors du plan de la mise au point (et de plus en plus aléatoire de part et d’autre de ce plan, en fonction de l'éloignement progressif)".

C'est, seulement, à ce propos que j'émettais l'hypothèse que l'écart, entre ce qui apparaît dans le cadre et ce qui sera effectivement enregistré sur le film, serait d'autant plus grand que le "RAPPORT" (*) correspondant à l'objectif est plus éloigné du "GROSSISSEMENT" du viseur (**).

Je ne disais rien d'autre dans mon intervention ci-dessus et si cela est difficilement démontrable, cela me paraît … "intuitivement logique" ;-)
Mais, finalement, cela n'a pas tellement d'importance et restons en là.
Remarques :
- tout ceci sans oublier ce qui est dit en début de fil à propos de l'effet de perte de champ.
- mon Navigateur ne me permet pas de donner la forme d'encadré aux citations :-(
Amicalement.
* > http://www.summilux.net/forums/viewtopic.php?t=739
** ce serait plus visible pour les GA, que pour les télé. ou longues focales, avec lesquels ces éléments "incontrôlés" seraient flous.
alain b
    scotch
Richard, l'idée du bout de scotch opalescent me tente depuis longtemps ... mais je n'ai jamais essayé (peut être un peu trop respectueux pour le M ... ce qui m'étonne de moi :lol: )
Avez vous essayé et qu'en pensez vous?

Alain
Richard
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n'étant pas sensibilisé au flare je ne m'en sert pas mais ça marche......Je serais plus circonspect en ce qui concerne l'efficacité en basse lumière...
Mais bon vous avez la recette et l'apareil ne risque pas d'être détérioré :wink:
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http://www.summilux.net/expos/voir.php?auteur=19&page=2
Jean D.
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Bonjour !

Lison a écrit :
(…) l'écart, entre ce qui apparaît dans le cadre et ce qui sera effectivement enregistré sur le film, serait d'autant plus grand que le "RAPPORT" correspondant à l'objectif est plus éloigné du "GROSSISSEMENT" du viseur.
(…)
ce serait plus visible pour les GA, que pour les télé. ou longues focales, avec lesquels ces éléments "incontrôlés" seraient flous.

Oui, Lison, mais - si je comprends bien ce que vous écrivez - simplement en raison du fait qu’un objectif de longue distance focale est en général utilisé pour photographier au loin, et que là l’erreur de parallaxe devient négligeable…
L'erreur de parallaxe sera identique pour un objectif grand-angulaire et un objectif de longue distance focale, tous deux mis au point sur la même courte distance, et sera de la même façon corrigée automatiquement par le viseur du Leica ; évidemment, le champ couvert par le premier sera plus vaste que celui couvert par le second, mais ces deux champs seront concentriques, centrés sur le point d’intersection entre les droites matérialisant les points de vue du viseur et de l’objectif, et ceci quel que soit le grandissement du viseur.
Le fait que les << éléments "incontrôlés" >> apparaissent flous avec un objectif de longue distance focale est exact, en raison de sa faible profondeur de champ, mais ces éléments demeurent néanmoins bien présents, même flous.

Bien cordialement,

Jean D.
Lison
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Jean, on y arrivera ;-)
Oui :
> la parallaxe est corrigée pour tout ce qui se trouve dans le plan de MAP ;
> le contôle des objets de l'espace qui se trouvent en dehors de ce plan est d'autant plus aléatoire que ceux-ci en sont éloignés ;
> le champ couvert, en dehors du cadre, est concentrique à celui-ci.
Reste le problème de la perte de champ (sujet initial et bien visible avec un reflex) … qui m'a fait écrire que la paralaxe n'était corrigée qu'au centre du cadrage
:oops:
Enfin, je laisse tomber mon "hypothèse" qui relève, de toute façon, du pinaillage.
:oops:
gautier
    Une question de point de vue !
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Jean D. rencontre quelques problèmes pour poster des images. J'écris donc sous sa dictée :

Bonjour !

Après quelques jours de réflexion, je vais tenter de faire le point (si j’ose écrire) sur le sujet de la correction de parallaxe, espérant votre indulgence si l’optique géométrique devient un peu envahissante, mais les notions nécessaires demeureront simples et il n’y a pas moyen de faire autrement… :?

LaurentT a écrit :
Ah Jean, refais-nous encore le coup de "l'évanouissement inopiné".... :o

Promis, Laurent, mais pas aujourd’hui, car ça va être un brin plus austère…

En effet, Lison, nous sommes bien d’accord, et notamment aussi sur ce point : ce sujet est assez compliqué, d’autant que nous éprouvons des difficultés à nous représenter la réalité concrète dans l’espace.
Pour nous faciliter cette perception, je crois qu’il faut procéder ainsi :

  1. Se souvenir du principe du "retour inverse de la lumière" afin d’imaginer le point de vue de l’objectif, en fonction du "cadre postérieur" que lui impose la fenêtre 24x36 mm de l’image sur le film :
    • Le point de vue de l’objectif est inscrit dans une vaste pyramide isocèle à quatre faces (égales deux à deux, en regard).
      [ :x …Pourquoi cette mine renfrognée ? C’est tout simple : cela signifie pyramide régulière, à base rectangulaire.]
    • Le sommet de cette pyramide est situé au centre optique de l’objectif et son axe est évidemment confondu avec l’axe optique, qui est perpendiculaire en son milieu au format 24x36 mm de l’image projetée sur le film.
    • La base de cette pyramide constitue le champ rectangulaire de l’image, situé dans le plan de mise au point.
    • A cette pyramide en répond une autre, toute petite, située dans la chambre noire de l’appareil ; cette deuxième pyramide est également isocèle à quatre faces (égales deux à deux, en regard).
    • Le sommet de cette petite pyramide est également le centre optique de l’objectif et son axe est également confondu avec l’axe optique.
    • La base de cette petite pyramide constitue le format 24x36 mm de l’image projetée sur le film.
    • Ces deux pyramides sont coaxiales et opposées par leur sommet commun (le centre optique de l’objectif) ; elles sont également homothétiques, car leurs quatre arêtes suivent la première loi de Huygens.
      [ :evil: …Houlà ! Pas de panique : s’agit simplement de la loi de propagation rectiligne d’un rayon lumineux passant par le centre optique d’une lentille (à laquelle est assimilée l’objectif).]


    • Rappel (un peu en dehors de ce sujet) : lors de la mise au point à l’infini, la hauteur de la grande pyramide (constituant le point de vue de l’objectif) est infinie, tandis que celle de la petite pyramide est réduite à la distance focale de l’objectif. Lors d’une mise au point à une certaine distance finie, la hauteur de la grande pyramide est la distance de la mise au point et celle de la petite pyramide devient supérieure à la distance focale de l’objectif.

  2. Imaginer ensuite le point de vue du viseur lorsque la mise au point est réglée sur l’infini (la correction de parallaxe étant alors nulle) :
    • Dans ce cas, le point de vue du viseur est également inscrit dans une vaste pyramide isocèle à quatre faces (égales deux à deux, en regard).
    • Le sommet de cette pyramide est situé au "centre optique du viseur" (dans le cas du Leica, il s’agit probablement du centre de la face du prisme diviseur).
    • La base de cette pyramide constitue le champ rectangulaire de l’image, situé à l’infini, dont le périmètre est confondu avec le cadre sélectionné dans le viseur.
    • La hauteur de cette pyramide est confondue avec l’axe optique du viseur.
    • Les axes optiques du viseur et de l’objectif sont parallèles et se coupent à l’infini, au centre du champ rectangulaire de l’image.
    • Les points de vue de l’objectif et du viseur constituent deux pyramides égales, dont les bases sont confondues et situées à l’infini.
  3. Imaginer maintenant le point de vue du viseur lorsque la mise au point n’est pas réglée sur l’infini, mais est au contraire proche (la correction de parallaxe étant alors effective) :
    • Dans ce cas, le point de vue du viseur est inscrit dans une pyramide scalène à quatre faces (toutes inégales).
      [ :twisted: …Encore ce visage furibond ? Cela signifie simplement que, contrairement au cas précédent, cette pyramide est irrégulière car son axe n’est pas perpendiculaire à sa base.]
    • Le sommet de cette pyramide demeure situé au "centre optique du viseur".
    • La base de cette pyramide constitue le champ rectangulaire de l’image, situé dans le plan de mise au point, dont le périmètre est confondu avec le cadre sélectionné dans le viseur en raison de la correction de la parallaxe. L’erreur de parallaxe est parfaitement corrigée à l’intérieur de l’ensemble de ce cadre.
    • L’erreur de parallaxe est parfaitement corrigée pour l’ensemble du cadre, mais seulement pour les objets situés dans le plan de la mise au point :


  4. Imaginer enfin comment est perçue la réalité par les points de vue de l’objectif et du viseur, dans un plan différent du plan de mise au point, mais parallèle à celui-ci (par exemple, dans un plan rapproché)…
    • Ce plan coupe les deux points de vue selon deux rectangles se recouvrant partiellement.
    • Pour ce plan, l’erreur de parallaxe n’est pas corrigée à l’intérieur du cadre sélectionné dans le viseur.
      LaurentT a écrit :
      J'ai eu plusieurs fois de mauvaises surprises, c'est à dire trouver dans le cadre des choses que j'avais soigneusement évitées "juste à ras" au cadrage.
    • Voici l’explication :
      Certains des objets qui figurent dans ce plan et qui paraissent pourtant à l’intérieur du cadre sélectionné dans le viseur seront éliminés de l’image photographiée (il s’agit des objets situés à proximité de deux des côtés du cadre) ; les autres objets y figureront, mais pas exactement à l’endroit prévu ; enfin, certains objets inattendus seront néanmoins présents sur l’image photographiée (il s’agit des objets situés à l’extérieur du cadre, à proximité des deux autres côtés). Evidemment, l’ensemble de ces objets sera plus ou moins flous, parce que la mise au point n’est pas faite sur ce plan.


Voilà, j’espère sincèrement que ces explications n’auront pas été trop fastidieuses :wink: !
Je remercie Annie, qui m’a initié au logiciel Illustrator, et – tout fiérot - je viens de faire mes premières armes avec Photoshop.
Merci aussi à Gautier (notamment pour le tout récent dépannage !) : le "BB code" est vraiment très utile pour hiérarchiser des notions assez ardues, rendues ainsi un peu plus claires : même un internaute peu dégourdi comme moi a réussi à se débrouiller !

Bien à vous, toutes et tous,

Jean D.

Message personnel pour Alesc : as-tu vu les progrès que j’ai faits ?
Lison
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Merci à Jean.D, et à toute son équipe, pour les "petits dessins" très réussis et explicites.
Mais, malgré le fait que mon navigateur ne me permette d'accéder qu'à une partie du texte, je me permets de faire une remarque :

à mon sens, il eut été plus rigoureux de réserver l'expression "point de vue" pour désigner exclusivement les "CENTRE(s) OPTIQUE(s)" et/ou "SOMMET(s) DE(s) PYRAMIDE(s)" et non les CHAMPS respectifs de l'objectif et du viseur !
Par exemple, quand il est écrit : "Les points de vue de l’objectif et du viseur constituent deux pyramides égales, …" ou "Ce plan coupe les deux points de vue".

J'ose espérer que Jean.D acceptera volontier cette remarque et l'en remercie.
Enfin, il ne faut pas oublier l'effet de perte de champ, qui est à l'origine de ce fil ;-)
Mais, comme je l'ai écrit plus avant, tout cela n'empêche pas les Sieff, Le Querrec et consorts à faire des cadrages précis ! :lol:
Cordialement.
Jean D.
    C'est une question de point de vue ! (bis)
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Bonjour !

Lison a écrit :
à mon sens, il eut été plus rigoureux de réserver l'expression "point de vue" pour désigner exclusivement les "CENTRE(s) OPTIQUE(s)" et/ou "SOMMET(s) DE(s) PYRAMIDE(s)" et non les CHAMPS respectifs de l'objectif et du viseur !

Vous avez raison, Lison, en toute rigueur et je vous sais gré de cette remarque tout à fait justifiée. J’ai délibérément choisi d’étendre la définition de l'expression "point de vue" à l’ensemble du champ embrassé respectivement par l'objectif et par le viseur, dans le but de simplifier l’exposé… La notion de "point de vue" est en effet davantage familière dans ce sens ; le "point de vue sur l’usine de Wetzlar" n’est-il pas l’une des images prises, depuis une colline, par Oskar Barnack avec son prototype de Leica, vers 1913 ? :wink:

Lison a écrit :
Mais, comme je l'ai écrit plus avant, tout cela n'empêche pas les Sieff, Le Querrec et consorts à faire des cadrages précis !

Parfaitement ! En fait, le sujet des images de ces photographes célèbres n’occupe généralement que le plan de la mise au point, c’est-à-dire celui où la parallaxe est réellement corrigée, d’où ce cadrage précis. Les images de ces photographes sont en effet souvent "strictes", dépourvues d’éléments situés nettement en avant ou en arrière de ce plan.

Lison a écrit :
Enfin, il ne faut pas oublier l'effet de perte de champ, qui est à l'origine de ce fil :wink:

C’est vrai ! Cet effet, qui est dû au prolongement du tirage de l'objectif lors de la mise au point de la distance dans le domaine rapproché, relève d’une autre explication que le dialogue entre perspective et parallaxe vers lequel ce fil a dévié ! :wink:

Je reproduis à nouveau ci-dessous, à l’identique, mon message du 24 Juillet, qui avait été "posté" par Gautier en raison de l’échec que j’éprouvais pour transmettre les trois schémas qui l’illustrent ; ces schémas se sont néanmoins révélés illisibles par certains ordinateurs… Merci à Phipessac, qui a résolu le problème !

Après quelques jours de réflexion, je vais tenter de faire le point (si j’ose écrire) sur le sujet de la correction de parallaxe, espérant votre indulgence si l’optique géométrique devient un peu envahissante, mais les notions nécessaires demeureront simples et il n’y a pas moyen de faire autrement… :?

LaurentT a écrit :
Ah Jean, refais-nous encore le coup de "l'évanouissement inopiné".... :o

Promis, Laurent, mais pas aujourd’hui, car ça va être un brin plus austère…

En effet, Lison, nous sommes bien d’accord, et notamment aussi sur ce point : ce sujet est assez compliqué, d’autant que nous éprouvons des difficultés à nous représenter la réalité concrète dans l’espace.
Pour nous faciliter cette perception, je crois qu’il faut procéder ainsi :

  1. Se souvenir du principe du "retour inverse de la lumière" afin d’imaginer le point de vue de l’objectif, en fonction du "cadre postérieur" que lui impose la fenêtre 24x36 mm de l’image sur le film :
    • Le point de vue de l’objectif est inscrit dans une vaste pyramide isocèle à quatre faces (égales deux à deux, en regard).
      [ :x …Pourquoi cette mine renfrognée ? C’est tout simple : cela signifie pyramide régulière, à base rectangulaire.]
    • Le sommet de cette pyramide est situé au centre optique de l’objectif et son axe est évidemment confondu avec l’axe optique, qui est perpendiculaire en son milieu au format 24x36 mm de l’image projetée sur le film.
    • La base de cette pyramide constitue le champ rectangulaire de l’image, situé dans le plan de mise au point.
    • A cette pyramide en répond une autre, toute petite, située dans la chambre noire de l’appareil ; cette deuxième pyramide est également isocèle à quatre faces (égales deux à deux, en regard).
    • Le sommet de cette petite pyramide est également le centre optique de l’objectif et son axe est également confondu avec l’axe optique.
    • La base de cette petite pyramide constitue le format 24x36 mm de l’image projetée sur le film.
    • Ces deux pyramides sont coaxiales et opposées par leur sommet commun (le centre optique de l’objectif) ; elles sont également homothétiques, car leurs quatre arêtes suivent la première loi de Huygens.
      [ :evil: …Houlà ! Pas de panique : s’agit simplement de la loi de propagation rectiligne d’un rayon lumineux passant par le centre optique d’une lentille (à laquelle est assimilée l’objectif).]


    • Rappel (un peu en dehors de ce sujet) : lors de la mise au point à l’infini, la hauteur de la grande pyramide (constituant le point de vue de l’objectif) est infinie, tandis que celle de la petite pyramide est réduite à la distance focale de l’objectif. Lors d’une mise au point à une certaine distance finie, la hauteur de la grande pyramide est la distance de la mise au point et celle de la petite pyramide devient supérieure à la distance focale de l’objectif.

  2. Imaginer ensuite le point de vue du viseur lorsque la mise au point est réglée sur l’infini (la correction de parallaxe étant alors nulle) :
    • Dans ce cas, le point de vue du viseur est également inscrit dans une vaste pyramide isocèle à quatre faces (égales deux à deux, en regard).
    • Le sommet de cette pyramide est situé au "centre optique du viseur" (dans le cas du Leica, il s’agit probablement du centre de la face du prisme diviseur).
    • La base de cette pyramide constitue le champ rectangulaire de l’image, situé à l’infini, dont le périmètre est confondu avec le cadre sélectionné dans le viseur.
    • La hauteur de cette pyramide est confondue avec l’axe optique du viseur.
    • Les axes optiques du viseur et de l’objectif sont parallèles et se coupent à l’infini, au centre du champ rectangulaire de l’image.
    • Les points de vue de l’objectif et du viseur constituent deux pyramides égales, dont les bases sont confondues et situées à l’infini.
  3. Imaginer maintenant le point de vue du viseur lorsque la mise au point n’est pas réglée sur l’infini, mais est au contraire proche (la correction de parallaxe étant alors effective) :
    • Dans ce cas, le point de vue du viseur est inscrit dans une pyramide scalène à quatre faces (toutes inégales).
      [ :twisted: …Encore ce visage furibond ? Cela signifie simplement que, contrairement au cas précédent, cette pyramide est irrégulière car son axe n’est pas perpendiculaire à sa base.]
    • Le sommet de cette pyramide demeure situé au "centre optique du viseur".
    • La base de cette pyramide constitue le champ rectangulaire de l’image, situé dans le plan de mise au point, dont le périmètre est confondu avec le cadre sélectionné dans le viseur en raison de la correction de la parallaxe. L’erreur de parallaxe est parfaitement corrigée à l’intérieur de l’ensemble de ce cadre.
    • L’erreur de parallaxe est parfaitement corrigée pour l’ensemble du cadre, mais seulement pour les objets situés dans le plan de la mise au point :


  4. Imaginer enfin comment est perçue la réalité par les points de vue de l’objectif et du viseur, dans un plan différent du plan de mise au point, mais parallèle à celui-ci (par exemple, dans un plan rapproché)…
    • Ce plan coupe les deux points de vue selon deux rectangles se recouvrant partiellement.
    • Pour ce plan, l’erreur de parallaxe n’est pas corrigée à l’intérieur du cadre sélectionné dans le viseur.
    LaurentT a écrit :
    J'ai eu plusieurs fois de mauvaises surprises, c'est à dire trouver dans le cadre des choses que j'avais soigneusement évitées "juste à ras" au cadrage.

    • Voici l’explication :
      Certains des objets qui figurent dans ce plan et qui paraissent pourtant à l’intérieur du cadre sélectionné dans le viseur seront éliminés de l’image photographiée (il s’agit des objets situés à proximité de deux des côtés du cadre) ; les autres objets y figureront, mais pas exactement à l’endroit prévu ; enfin, certains objets inattendus seront néanmoins présents sur l’image photographiée (il s’agit des objets situés à l’extérieur du cadre, à proximité des deux autres côtés). Evidemment, l’ensemble de ces objets sera plus ou moins flous, parce que la mise au point n’est pas faite sur ce plan.

Voilà, j’espère sincèrement que ces explications n’auront pas été trop fastidieuses :wink: !
Je remercie Annie, qui m’a initié au logiciel Illustrator, et – tout fiérot - je viens de faire mes premières armes avec Photoshop.
Merci aussi à Gautier (notamment pour le tout récent dépannage !) : le "BB code" est vraiment très utile pour hiérarchiser des notions assez ardues, rendues ainsi un peu plus claires : même un internaute peu dégourdi comme moi a réussi à se débrouiller !

Bien à vous, toutes et tous,

Jean D.

Message personnel pour Alesc : as-tu vu les progrès que j’ai faits ?
« Wir werden Barnacks Kamera bauen ! » (Nous fabriquerons l'appareil photographique de Barnack !)
Ernst Leitz II (1924)
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