Orpaillage, suite

anthropos
    Orpaillage, suite
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Régulier
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Ceci est la suite du reportage sur les garimpeiros de Guyane, posté ici: http://summilux.net/forums/viewtopic.php?t=10905

Importée du Brésil voisin, où elle était utilisée depuis les années 1980, la technique consistant à désagréger la couche alluvionnaire contenant le métal précieux à l'aide de lances à haute-pression (lance monitor) a permis de ré-exploiter des sites anciens, qui avaient été abandonnés.
Les garimpeiros attaquent le sol, courbés sur la lance dont la pression est telle qu'elle peut casser un membre.
Une fois le lit des rivières et leurs berges immédiates réduits en boue, celle-ci est aspirée par une pompe a graviers, déversée sur une table à levée couverte d'une moquette, dans laquelle viendront se prendre les pépites et paillettes d'or. Le reste (boue, sable et graviers) est rejeté plus loin. Le résultat est catastrophique : outre la déforestation, l'augmentation de la turbidité de l'eau du fait des rejets de boues entraîne une perturbation de l'écosystème aquatique.
D'autre part, les tas de graviers et de sable compactés sont totalement infertiles et sont à l'origine de clairières qui seront peut-être définitives.
Pour récupérer cet or fin, il est fait usage de mercure (dont l'usage est officiellement interdit depuis le 1er janvier 2006) pour l'amalgamer. Le mercure est ensuite chauffé et, après évaporation, l'or apparaît.
Encore faut-il que les garimpeiros aient les moyens de s'en procurer, ce qui n'est pas toujours le cas.
On estime qu'il faut 1,2 à 1,3 kg de mercure pour arriver à obtenir un kg d'or.
La majorité de ce mercure se retrouve dans l'environnement, soit par rejet direct, soit par évaporation, car les orpailleurs n'utilisent pas de cornue. De ce fait, ils sont les premiers intoxiqués, suivis par les populations amérindiennes vivant sur le haut des fleuves Maroni et Oyapock, intoxiquées au méthylmercure.


1. Le seul équipement d'un garimpeiro solitaire: un chaudron pour se préparer à manger, pelles et pioche pour creuser le sol à la recherche de pépites.


2. De passage pour la nuit au campement, ce garimpeiro se prépare à rejoindre son chantier. Le fusil à un coup sert essentiellement pour la chasse, mais aussi, occasionnellement pour se défendre.


3. Invitée nocturne non prévue, cette mygale fut retrouvée au petit matin sur un sac posé sous mon hamac...


4. Un autre orpaileur de passage, sur le point de quitter le campement, assis à côté de son barda, chargé dans un seau de graisse mécanique.


5. Tabacco, devant les reste d'un chantier exploité par lui quelques temps auparavant. La mare est le résultat de l'excavation nécessaire à la recherche du minerai.


6. Clairière ouverte en pleine forêt par un chantier de plus grande importance. Le sol est constitué de résidus sableux infertiles. La déforestation sera donc certeinement définitive. Les piquets plantés verticalement ont pour but d'empêcher que les hélicoptères de la Gendarmerie ne puissent se poser. Ils sont cependant indiqués par des fanions afin déviter les accidents.


7. Une autre source de pollution liée à l'orpaillage clandestin: les hydrocarbures.


8. La première étape de l'exploitation d'un gisement est l'abattage afin de permettre d'accéder au sous-sol.


9. En période d'activité, ces fosses sont vidées et la terre décapée à la lance monitor à partir du fond de ces baranques.


10. Table à levée, sur laquelle passent les boues, sables et graviers afin de les laver et de récupérer l'or.
"On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste" Gébé, l'an 01.
"+1" de la part de : Mak
yousse
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:applaudir:
"Il est impossible de sortir de votre peau pour rentrer dans celle de quelqu'un d'autre .... La tragédie d'un autre n'est pas la même que la vôtre." Diane Arbus
Dahu
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Très beau et exeptionnel reportage à mon avis. Ce qui me touche beaucoup, en dehors de la qualité des photos, c'est que ce reportage est tourné vers l'humain.
Les conditions de vie difficiles, la faim qui pousse l'homme, la solitude, les conséquences catastophiques (et pas uniquement sur le plan écologique)...
Tout transparait avec tact, sans jamais jugé. Un travail de fond et beaucoup d'élégance dans la démarche.
Que dire de plus: j'aime.

Dahu
anthropos
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Régulier
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Merci bien.

Dites moi, concernant les scans, c'est le fait qu'ils soient plutôt sombres ou c'est autre chose?
"On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste" Gébé, l'an 01.
Sesque
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Toulouse
Anthropos,

Bravo pour ce reportage qui je pense n'a pas du être facile a effectuer.

Avez-vous mis du temps pour gagner la confiance des garimpeiros ? :?:
anthropos
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Régulier
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Depuis le 11 fév 2004
Paris
En fait, tout d'épend des quels.
Ceux avec qui j'ai passé une semaine, ce fut étonnament rapide.
arrivé la veille à Saül, j'ai décidé d'aller me balader en forêt, histoire de voir si j'arrivais à trouver la trace de ces orpailleurs.
J'ai eu la chance de rencontrer trois membres de ce groupe qui se rendaient au village pour faire des courses. Nous avons alors entamé une discussion un peu en français, un peu en portugais.
J'ai expliqué mon projet de reportage, axé sur les conditions de vie des garimpeiros et ce sont eux qui m'ont proposé de venir sur leur chantier.

Par contre, ce ne fut pas vraiment possible de photographier lors de mon passage dans un village d'orpailleurs caché en forêt.

En effet, la présence de gendarmes à la recherche de sites illégaux rendait à leurs yeux ma présence suspecte...
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Gradubide
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France
on en reparle ces jours-ci après un commando de la Gendarmerie.
up :lol:
BONIN
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Depuis le 2 août 2006
Un grand bravo pour un grand reportage, tout en situation :applaudir: :applaudir: :applaudir:
instagram.com/bo.henri
michel (proteus)
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Depuis le 8 jan 2005
metz
la suite de ton reportage m'avait échappé Anthropos
félicitations pour ce travail de longue haleine
:applaudir:
michel
si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible
Ladi
    Remi Benali
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Depuis le 8 avr 2008
Saint-Malo, Paris, Rennes, Lyon
Rémi Benali a fait un reportage sur les garimpeiros en Guyane. Vous l'avez vu ?
Je crois que le reportage est disponible sur le site de lightmediation.
Le Monde a publié un reportage sur eux il y a quelques semaines.
ptigenie
Messages : 14
Depuis le 27 août 2008
Matoury, Guyane
Un petit coucou de Matoury en Guyane. Habitant ce département, j'imagine très bien la difficulté d'un tel reportage. Surtout que depuis un moment, les brésiliens sont très tendus !
Tes photos sont super belles. Je suis très impressionné. Tu es photographe amateur ou professionnel ?
hugo.vern1
Messages : 1
Depuis le 27 mars 2023
Anvers
15 ans après, les images sont toujours époustouflantes d'authenticité sur la dure vie de ces guyanais qui ont dû lutter et effectuer les pires tâches pour gagner maigrement leur croute au péril de leur vie. Bluffant !
Passionné par la photographie, je vis pour immortaliser la beauté du monde qui nous entoureachat d'or

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