Japon
Posté: mardi 28 décembre 2004 - 23:44
Chers amis,
A l'aube de cette nouvelle année, je lance un fil thématique sur le Japon...
Il s'agit d'un voyage éclair de 5 jours en juillet 2001, suite à une mission océanographique dans le pacifique.
L'idée est que le voyageur qui ne connaît rien au pays où il débarque a un regard neuf et qu'il est intéressant de voir ce qui a pu attirer ce regard ; d'où l'importance toute particulière des premières photos : elles font échos aux images d'Epinal, celles qui réveillent nos penchants culturels pour l'exotisme, mais parlent aussi de notre inconscient, et finalement nous aident à mieux appréhender notre propre identité.
J'ai tiré de ce voyage un album d'une cinquantaine de photos que j'ai légendées. Je vous livre donc, avec les photos les plus significatives, les légendes qui les accompagnent.
On commence par le commencement...
Leica M6, Tx, 35 'cron (valable pour toutes les photos)...
Volcan Tyatya Take, 1820 m, île Kumasiri To, extrémité sud de l’archipel des Kouriles. Il fait très beau fin mai 2001 dans ce secteur. Les Kouriles égrènent leur chapelet de volcans comme autant de soupapes de l’intérieur de la Terre, alignées le long d’une gigantesque boutonnière que nous recoupons, à 5 milles du volcan, pour passer du Pacifique Nord en Mer d’Okhotsk. Dans une atmosphère de matin du monde, les flancs du volcan nous apparaissent alors couverts d’une lande brune, striée de ravines pulvérulentes. Les névés ne sont pas loin. Le professeur Oba nous dit à bord que Tyatya Take veut dire grand-père en langue Haïnu, mais il n’en est pas très sûr. Les Haïnu, depuis le moyen-âge, où ils occupaient une bonne partie de Hokkaïdo, l’île nord du Japon, n’ont pas cessé d’être repoussés vers le nord, avant d’essaimer dans les Kouriles et, pour ainsi dire, de disparaître. Les Japonais de l’empire de Honshu ont toujours manifesté leur suprématie dans ce secteur, où les conflits avec les Russes ont été nombreux. Ils ne sont toujours pas réglés, et on peut remarquer sur la carte une étrange et improbable enclave d’eaux japonaises au milieu de la mer d’Okhotsk, dont toutes les rives sont aujourd’hui russes. La perte des îles Kouriles au profit des Russes, prise de guerre, sonna le glas du développement de cette région. Les Russes du bord ne nous ont pas donné d’arguments, un simple petit sourire de supériorité en disant plus long qu’un discours fleuve. Mais les collègues japonais prétendirent que les cabanes métalliques qu’on vit soudain apparaître sur le rivage, et qu’on prit benoîtement pour des hangars de pêcherie, étaient en fait le camouflage de rampes de lancements de missiles sol-air.
A l'aube de cette nouvelle année, je lance un fil thématique sur le Japon...
Il s'agit d'un voyage éclair de 5 jours en juillet 2001, suite à une mission océanographique dans le pacifique.
L'idée est que le voyageur qui ne connaît rien au pays où il débarque a un regard neuf et qu'il est intéressant de voir ce qui a pu attirer ce regard ; d'où l'importance toute particulière des premières photos : elles font échos aux images d'Epinal, celles qui réveillent nos penchants culturels pour l'exotisme, mais parlent aussi de notre inconscient, et finalement nous aident à mieux appréhender notre propre identité.
J'ai tiré de ce voyage un album d'une cinquantaine de photos que j'ai légendées. Je vous livre donc, avec les photos les plus significatives, les légendes qui les accompagnent.
On commence par le commencement...
Leica M6, Tx, 35 'cron (valable pour toutes les photos)...
Volcan Tyatya Take, 1820 m, île Kumasiri To, extrémité sud de l’archipel des Kouriles. Il fait très beau fin mai 2001 dans ce secteur. Les Kouriles égrènent leur chapelet de volcans comme autant de soupapes de l’intérieur de la Terre, alignées le long d’une gigantesque boutonnière que nous recoupons, à 5 milles du volcan, pour passer du Pacifique Nord en Mer d’Okhotsk. Dans une atmosphère de matin du monde, les flancs du volcan nous apparaissent alors couverts d’une lande brune, striée de ravines pulvérulentes. Les névés ne sont pas loin. Le professeur Oba nous dit à bord que Tyatya Take veut dire grand-père en langue Haïnu, mais il n’en est pas très sûr. Les Haïnu, depuis le moyen-âge, où ils occupaient une bonne partie de Hokkaïdo, l’île nord du Japon, n’ont pas cessé d’être repoussés vers le nord, avant d’essaimer dans les Kouriles et, pour ainsi dire, de disparaître. Les Japonais de l’empire de Honshu ont toujours manifesté leur suprématie dans ce secteur, où les conflits avec les Russes ont été nombreux. Ils ne sont toujours pas réglés, et on peut remarquer sur la carte une étrange et improbable enclave d’eaux japonaises au milieu de la mer d’Okhotsk, dont toutes les rives sont aujourd’hui russes. La perte des îles Kouriles au profit des Russes, prise de guerre, sonna le glas du développement de cette région. Les Russes du bord ne nous ont pas donné d’arguments, un simple petit sourire de supériorité en disant plus long qu’un discours fleuve. Mais les collègues japonais prétendirent que les cabanes métalliques qu’on vit soudain apparaître sur le rivage, et qu’on prit benoîtement pour des hangars de pêcherie, étaient en fait le camouflage de rampes de lancements de missiles sol-air.