fabrice deutscher a écrit :
Mais ce que l'on devrait s'attendre d'une critique, c'est avant tout qu'elle soit
objective. Y tendre tout du moins.
C'est-à-dire détachée des goûts personnels de son auteur.
J'ai un peu de mal avec le mot "critique objective" comme quand j'entends parler d'objectivité en matière de journalisme.
"détachée des goûts personnels" (pour une partie de la critique) c'est déjà plus intéressant, je vais expliquer pourquoi.
fabrice deutscher a écrit :
Rare sont ceux capables d'y parvenir, je pense et le déplore.
Par quel miracle quelqu'un qui n'a pas été formé à l'analyse formelle, à la lecture d'image
ou qui n'a pas suivi de cours ayant attrait à l'esthétique en serait-il capable spontanément ? (la "formation" pouvant aussi être autodidacte)
La partie "objective" d'une critique s'appuie sur différents éléments formels qui constituent une sorte de "grammaire de l'image" :
Point de vue, cadrage et composition, plans dans l'image, contrastes, valeurs, couleurs, lumière, planéité ou perspective, rythmes
et des éléments propres à la photographie ou au cinéma comme le type de focale, mise au point/prof de champs, flou / net etc...
Ensuite viennent différents éléments narratifs déjà beaucoup plus sujet à interprétation ou manipulation, surtout si l'on ajoute
du texte ou des légendes comme c'est fréquemment le cas.
Puis dans la perception globale d'une image ou d'une production, vient aussi toute la part d'interrogation, de ressenti,
d'association d'idées, de symbolique personnelle, de souvenirs, d'imaginaire et de poésie qui se situent totalement
en dehors de toute objectivité et que certains qualifieront de subjective.
C'est aussi à partir de cet espace imaginaire que se construit l’œuvre en dehors de la volonté de l'auteur,
par le regard du spectateur qui interprète, complète et reconstruit l'image ou la production perçue.
Donc rien que pour ces deux derniers points une critique ne peut être à mon sens objective.
En prendre conscience aide beaucoup à relativiser les choses et permets de considérer certaines critiques
comme un simple avis, un simple point de vue, rien de plus.
On peut aussi être très amusé par une critique négative (ou positive)
car certaines interprétations sont parfois assez surprenantes et peuvent aussi éclairer une zonne (d'ombre ?)
que l'on n'avait pas perçu.
fabrice deutscher a écrit :
En ce qui me concerne,
rien n'est plus désagréable que de voir
mon travail vilipendé par des pithécanthropes
Il n'y a pourtant pas de quoi éprouver autant de désagrément, mais il faut bien distinguer son travail de sa personne,
c'est une chose assez difficile pour tous ceux qui ont une pratique artistique (qu'elle soit professionnelle, amateure, géniale ou médiocre).
Je ne me pose pas en modèle, j'ai simplement vécu dans mes formations et mon parcours professionnel
des jugements réguliers sur mes productions supposément artistiques, et quand on est perçu comme génial
un jour et nul la semaine suivante, ça apprends assez rapidement à relativiser et surtout
à dissocier toute forme d'égo liée à sa production.
fabrice deutscher a écrit :
[Ne dis pas de mal de Plossu, il va prochainement diriger une de nos Master Class...]Je ne dis rien (de bien ou de mal) sur Plossu, c'était était juste une illustration de ce qui pouvait ne pas être "populaire" sur un forum,
un téton ferme cerné de dentelles et éclairé par une lumière rasante sera toujours infiniment plus vendeur.