Bonsoir !
citation :
(…) la parallaxe sur laquelle repose le fonctionnement du télémètre (…)
Le principe du télémètre à coïncidence ne repose pas sur la notion de "parallaxe" : je soupçonne que tu commets une erreur sur le sens même de ce terme…
Le principe d’un tel télémètre repose sur la perception de l’angle entre les deux directions d’observation d’un même point, de part et d’autre d’un segment nommé "base télémétrique" ; cette perception peut simplement…
- se traduire par une indication sur une échelle (le télémètre indique la distance : modèles FODIS et FOKOS de Leitz, par exemple)
- être liée à la rotation de la rampe de mise au point d’un objectif (télémètre couplé introduit par Leitz en 1932 sur le Leica II, dit en France "Couplex") :
Sur ce schéma, les deux directions d’observation sont matérialisées par les deux droites en tireté terminées par des flèches (symbolisant la visée), et la base télémétrique est représentée par l'entr'axe des "pupilles de sortie" (qui sont circulaires sur un Leica à vis : il s'agit des deux petits cercles traversés par ces droites, situés de part et d'autre de l'inscription).
Un angle variable existe entre ces deux droites, de plus en plus aigu en fonction de l'éloignement du sujet sur lequel est effectué la mise au point ; à l'infini, cet angle se ferme totalement (il devient nul) et les deux droites deviennent parallèles.
Les deux images transmises le long de ces deux droites fusionnent à travers l'oculaire du télémètre (le cercle dessiné le plus à gauche), car leurs trajets optiques deviennent confondus : l’un (celui de gauche) traverse le miroir semi-réfléchissant en demeurant rectiligne, alors que l’autre (celui de droite) subit une réfraction (dans le prisme mobile), puis une réflexion (sur le même miroir semi-réfléchissant). [j’ai relaté ces deux modifications successives du trajet optique selon le sens de la propagation de la lumière, qui est inverse du sens de la visée indiqué par la flèche.]
La rotation de la rampe hélicoïdale de l’objectif fait pivoter le prisme mobile ; quand la mise au point est correctement réalisée sur l’objet visé, sa double image fusionne en une seule : on dit que les deux images coïncident (d’où le nom "télémètre à coïncidence").
Ce schéma de télémètre à coïncidence peut être extrapolé au Leica "M" : quelques modifications ne changent pas son principe.
citation :
Je voulais donc dire la même chose d'une manière non correcte : maintenir la mise au point télémétrique.
En fait, pour bien comprendre on peut recourir à cette comparaison anthropomorphique, un peu triviale mais assez juste…
- après extraction de la bague-allonge incorporée, la distance de mise au point devient rapprochée mais le Leica "regarde" trop loin…
- en plaçant le correcteur de viseur devant ses "yeux", on lui fournit des "lunettes" (deux prismes) qui l’obligent à "loucher" (en raison de la réfraction produite par les prismes judicieusement orientés, les deux axes optiques convergent vers un point plus proche) : ainsi le Leica "regarde" plus près !
citation :
Du coup tu m'indiques le fonctionnement du dispositif de correction : ce sont des prismes qui réfractent les axes optiques viseur/télémètre
Pas seulement, car en toute rigueur ce dispositif se compose de deux entités :
- le mécanisme déplaçant le cadre en direction oblique en fonction de la distance de mise au point,
- les deux prismes additionnels permettant le maintien de la compensation de la parallaxe.
Ainsi, ce Summicron f:2/50 mm met en œuvre trois principes distincts lorsqu’il est utilisé dans sa gamme de mise au point rapprochée :
- celui du télémètre à coïncidence,
- celui de la compensation de la parallaxe (déplacement du cadre en direction oblique en fonction de la distance de mise au point),
- celui du maintien de cette compensation par adjonction de prismes déviant davantage les deux axes optiques afin de les faire converger vers un point proche (situé entre 48 et 88 cm).
citation :
Je maintiens cependant (têtu le méridional) que la came de mise au point rapprochée (qui joue le même rôle) "sort" davantage que la came de mise au point normale. La distance entre le creux de la baïonnette et la came au maxi est de 3,1mm pour la came MAPR et de 2,75 mm pour la came normale.
:applaudir:Félicitations pour la précision de cette observation ! C’est ce que tu signifiais par « la 2° came pousse un peu plus le galet en position maxi que la 1° » (je n’avais pas bien compris) mais cela ne contredit pas ma réponse : les deux cames cylindriques conservent bien un rôle équivalent, mais chacune est rectifiée différemment car l’angle entre les deux axes optiques ne varie pas de façon linéaire en fonction de la distance de mise au point (la distance minimale correspond à un mètre ou seulement à 48 cm selon la gamme de mise au point), les profils des cames ne sont donc pas rigoureusement identiques.
Jean D.
Edition : pour joindre une légende au schéma.