Pèlerinage à Wetzlar / Visite de l'usine Leica à Solms

gautier
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On reconnaît le reporter consciencieux : à peine rentré d'un long voyage, déjà deux photos postées :wink:
Jean D.
    Cinq "Summiluxiens" à Wetzlar et Solms
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Bonjour ! En effet, Eric (Dido) - sitôt zurück in Paris - a "posté" deux photos : le fronton de l’entreprise Leica de Solms et un imposant Telyt-R f:5,6/1600 mm exposé dans le hall d’entrée... Cinq "Summiluxiens" sont allés en Allemagne, à Wetzlar et à Solms, en fin de semaine dernière : Miguel, Niklaus, Eric, Francis (alias JFK) et votre serviteur qui relate ci-dessous ce pèlerinage…

Une bonne adresse à Wetzlar, où nous sommes arrivés Vendredi soir : l’Hôtel Bürgerhof. Nous nous sommes promenés dans cette jolie petite ville arrosée par la Lahn (affluent du Rhin), le long de rues piétonnes aux magnifiques maisons médiévales à colombages, parfaitement restaurées. Au coin de la place du "Marché du fer" (Eisenmarkt), nous avons repéré celle que photographia Oskar Barnack avec son Ur-Leica en 1914 :



Cette maison, datant de 1559, porte l’inscription suivante peinte en français (sic) :
BASTIR EST FOLIE ET PEINE EN VAIN SI DIEU N’Y PRESTE SA BENIGNE MAIN
VÉRITÉ EST QU’EN TERRE ON N’A RIENS SI JÉSUS NE NOUS ENVOIE SES BIENS


Au cours de cette promenade, nous avons vu l’ancienne usine de Leitz [ce nom illustre qui figurait au sommet d’une haute tour carrée (voir la photographie ci-dessous) est désormais remplacé par le logo "Leica"] ; l’architecture de cet imposant bâtiment est inspirée par le Bauhaus. Notre impression nocturne est reflétée par cette photographie d’époque :



Vendredi nous avions rendez-vous à 10 heures pour la visite de l’usine de Solms, à environ une dizaine de kilomètres vers l’Ouest. Quatre autres personnes se joignirent à notre petit groupe : deux Allemands et deux Irlandais. Monsieur Karl Hans Welcker nous souhaita la bienvenue, nous offrit un café et, en préambule, nous expliqua la situation actuelle de l’entreprise ainsi que les projets d’avenir sur le plan de sa localisation :
  • l’entreprise Leica-Camera est établie à Solms depuis 1988,
  • la division "Leica Microsystems" (microscopes et autres instruments à usage scientifique) demeure située dans l’ancienne usine de Wetzlar,
  • Leica-Camera ne retournera pas dans ce siège historique mais s’implantera, dans deux ou trois ans, vers le sommet d’une colline de Wetzlar, à côté de deux autres entreprises au sein d’un nouveau complexe industriel dont le coût voisinera 45 millions d’euros.
Leica-Camera groupe presque 1000 employés, dont 520 à Vila Nova De Famalicão (nord du Portugal) et 440 à Solms ; l’usine portugaise est établie depuis 1970 et la filiale canadienne de Midland est désormais indépendante, sous le nom d’ELCAN (voir ici).

Monsieur Welcker énuméra les différents produits fabriqués par l’entreprise, depuis sa collaboration avec Panasonic jusqu’au futur Leica S2, assurant que « tout est de la même qualité, depuis le C-Lux 2 à 349 euros »…
Notre hôte évoqua les principales étapes de l’évolution de la photographie, citant Louis Daguerre et George Eastman, rappelant les divers procédés tels le collodion… Puis Monsieur Welcker aborda l’histoire de la firme Ernst Leitz, partant de la manufacture de microscopes établie en 1849 à Wetzlar par l'opticien Carl Kellner, soulignant la rivalité avec la firme Carl Zeiss, et bien sûr mentionna les figures illustres de l’ingénieur Oskar Barnack et du physicien Max Berek (voir respectivement ici et ).

Monsieur Welcker nous montra trois agrandissements (au format d’environ 30x45 cm) de photographies prises par Oskar Barnack avec ses prototypes du Leica, révélant le talent de l’ingénieur :
  • la vue de la place du "Marché du fer" ci-dessus (mais tirage bien meilleur),
  • une rue de Wetzlar inondée par la crue de la Lahn, constituant le premier reportage au Leica (en 1920 ! remarquer cet agrandissement posé à terre en bas de la photo ci-dessous),
  • le pont Hohenzollern de Cologne (étonnante composition d’inspiration constructiviste).
(voir ici ces images ainsi que cinq autres)
Ces agrandissements ont été particulièrement soignés, mais ils traduisent cependant ce que l’Ur-Leica a enregistré sur le négatif : la définition, les nuances et le contraste sont étonnants… Comme le slogan ultérieur l’a assuré : « petits négatifs, grandes images ! »
Notre hôte rappela cette réunion de la direction de la firme Ernst Leitz, en 1924, à propos de « l’appareil de Barnack »… Fallait-il lancer sa production, dans un contexte économique difficile ? Les photographes feraient-ils confiance au "petit format", dont la notion même demeurait inconnue ? Devant plusieurs avis contradictoires et, paraît-il, tenaillé par la faim (l’heure du déjeuner approchait et le patron avait ses habitudes), Ernst Leitz II prit la fameuse décision en déclarant que l'appareil photographique de Barnack serait fabriqué. Le risque industriel fut grand, et cette décision heureusement couronnée du succès que l’on sait…
Admirer ces trois images préfigurant la révolution qu’allait connaître la photographie, exposées par Monsieur Welcker en cet endroit, constitua un moment fort de notre visite, soulignant l’aura d’Oskar Barnack et rappelant l’importance tutélaire du modeste ingénieur pour le développement de l’entreprise et l’essor de la photographie moderne.


(photo © Philippe D.)

A droite dans le hall d’accueil, Monsieur Welcker nous montra le célèbre arbre généalogique illustré ci-dessus (partant des Leica vissants puis se partageant entre les deux branches des Leica "M" et "R") : plusieurs dizaines de boîtiers exposés sur des étagères de plexiglas, réunis derrière une haute vitrine, parmi lesquels nous avons remarqué quelques raretés inouïes comme l’un des deux prototypes (Ur-Leica), un Leica I "Luxus" et un Leica MP chromé.

La vitrine voisine rassemble quelques célèbres boîtiers et objectifs rescapés, endommagés ou non…


(photo © Philippe D.)

  • le Leica I (n° 13967) de l’épave du voilier-école Niobe qui sombra dans la Baltique le 26 Juillet 1932 (l’appareil fut immergé pendant neuf mois dans l’eau de mer),
  • les deux Leica méconnaissables dont les lentilles frontales ont fondu, découverts dans les décombres calcinés du dirigeable Hindenburg ayant pris feu le 6 Mai 1937 à Lakehurst (U.S.A.),
  • un Leica II ayant protégé le soldat qui le portait en bandoulière (la ceinture de l’appareil est déformée par l’impact d’une balle),
  • le Leica IIIa (n° 157927) emballé dans un papier goudronné et placé dans une boîte métallique enterrée dans la cave d’une maison de Fribourg-en-Brisgau, qui fut bombardée et incendiée le 27 Novembre 1944 (l’appareil fut découvert intact en Février 1946),
  • le Leicaflex SL2 Mot de Mark Meyer tombé d’un avion F-4 Phantom II, ayant fait une chute de 8000 mètres (années soixante-dix) et découvert un an après dans un champ (le film a pu être développé),
  • l’objectif Summilux-R f:1,4/80 mm d’Eric Valli ayant chuté de 80 mètres au Népal, sans autre dommage qu’un léger défaut de centrage…
Cette vitrine rassemble également de nombreux boîtiers, objectifs et accessoires anciens :
  • un "Leica monovue" (OLEYO),
  • un dispositif d’entraînement du film / armement de l’obturateur et de déclenchement à distance à cordelettes (OOFRC),
  • un Leicamotor (MOOLY) monté sous un Leica II,
  • deux chambres reflex (PLOOT) montées sur des Leica III et IIIa, respectivement équipées d’un Hektor f:4,5/13,5 cm et d’un Telyt f:4,5/20 cm,
  • plusieurs Leica M6 appartenant à diverses "séries limitées",
  • quelques copies ou contrefaçons de Leica (Reid, Leotax, Zorki, Nicca),
  • plusieurs reliques, telles la caméra de prises de vues cinématographiques conçue en 1913 par Oskar Barnack,
  • un prototype de caméra de prises de vues cinématographiques au format 16 mm.
Parsemés sur les étagères au milieu de ce matériel figurent cinq feuillets de couleur jaune, couverts de notes manuscrites crayonnées et de schémas, de la main du père du Leica :



Egalement dans le hall d’accueil, à gauche, s’étend une galerie de photographies renouvelée chaque mois.

La visite débuta alors réellement… Photos interdites hors du hall d’entrée ! On comprend cette précaution contre l’espionnage industriel… Nous avons cheminé le long d’un couloir vitré et avons pu observer les différents ateliers où travaillaient un petit nombre de techniciens dans une ambiance paraissant détendue : Leica-Camera nous a paru une assez petite entreprise ! Nous avons été étonnés de remarquer la jeunesse des employés, notamment dans le premier atelier (celui du polissage des lentilles) ; nous avons cependant ensuite aperçu quelques "seniors".

En face de cet atelier, devant une vitrine consacrée à la théorie, Monsieur Welcker se livra à quelques rappels d’optique, sortant une lentille plan-convexe de sa poche :
  • le spectre visible,
  • la réfraction de la lumière,
  • la dispersion de la lumière par un prisme…
Il nous expliqua qu’environ 320 types de verre sont sur le marché, parmi lesquels les ingénieurs de Leica-Camera choisissent celui adapté à telle lentille, en fonction de divers paramètres ; de 1948 à 1990, Leitz disposa d’un "laboratoire du verre" (voir ici) dans lequel certains verres étaient élaborés expérimentalement, puis fabriqués par différents verriers (Schott, Sofirel, Corning). L’indice de réfraction moyen est de l’ordre de 1,4 mais dans certains cas cet indice est très élevé : supérieur à 1,9 pour l’une des lentilles du futur Noctilux f:0,95/50 mm. La sélection du verre entraîne un coût important, ce qui explique le prix de certains objectifs. En guise de boutade, Monsieur Welcker nous assura - avec une humilité teintée d’humour - que « même les lentilles de Leica présentent des défauts » ! Le tout est de parvenir à les déceler et à déterminer s’ils sont rédhibitoires : cette tâche scrupuleuse est dévolue au contrôle individuel rigoureux de chacune par interférométrie.

Ainsi, l’entreprise ne fabrique pas ses verres et commande à plusieurs fabricants, notamment en France (« your beautiful country » = votre beau pays), des ébauches de lentilles moulées (elle fournit les moules à ces sous-traitants) ; ces ébauches ne sont pas transparentes et leur aspect est gris clair, en raison de leur état de surface (comme celui du verre dépoli). Fabriquer du verre optique relève d’une haute technologie : fusion à 1500° C et refroidissement très lent pour éviter des tensions internes…
L’atelier de polissage ne ressemble pas à une usine, mais évoque plutôt un laboratoire dans lequel quelques techniciens évoluent en blouse blanche. Plusieurs machines façonnent les ébauches pour leur donner la courbure exacte, puis les polir parfaitement : chaque future lentille tourne individuellement à grande vitesse, montée sur un support, coiffée par une pièce abrasive – probablement garnie de corindon - qui oscille et ainsi l’use pour l’amener progressivement à la courbure convenable ; un jet d’eau lubrifie et refroidit la surface d’usure. L’autre face de la future lentille sera façonnée ensuite, selon une courbure différente. Lorsque ces deux opérations sont achevées, un technicien - que nous avons vu opérer - essuie la lentille et la place dans un interféromètre pour évaluer très précisément si elle réunit les caractères requis. Ce stade de la fabrication à l’unité prend, de toute évidence, un temps très important. L’ancien procédé où plusieurs lentilles étaient façonnées ensemble, juxtaposées sur un mandrin rotatif convexe de grand diamètre, est désormais abandonné afin d’obtenir une précision supérieure permettant de réduire les tolérances [ici un lien vers un film illustrant cet ancien procédé, dans la scène intitulée « Gesamtansicht einer Linsenschleiferei » survenant au bout de 2 minutes 36 secondes (merci à Lutz)]. Monsieur Welcker nous précisa les tolérances extrêmement réduites admises : par exemple un dix-millième de millimètre (soit 0,1 micromètre) sur la courbure d’une lentille. A plusieurs reprises, il insista sur l’exigence de qualité intransigeante et de réduction des tolérances : « une seule erreur détruit tout le reste »…
A côté de l’atelier de polissage se trouve celui où sont façonnées les lentilles asphériques.
Dans l’atelier suivant, deux techniciennes vêtues d’une blouse blanche, coiffées d’un bonnet et portant des gants s’occupaient de tâches différentes :
  • la première vernissait de noir la tranche des lentilles afin d’éliminer toute réflexion parasite (chaque lentille étant montée sur un tour),
  • la deuxième assemblait des lentilles en vérifiant leur centrage, les collant au moyen d’une résine qu’elle polymérisait à l’aide d’un rayonnement ultra-violet déclenché par une pédale (procédé remplaçant depuis longtemps le collage au baume du Canada).
A ce stade de fabrication, les lentilles sont manipulées par aspiration à l’aide d’une pompe à vide afin que les doigts ne souillent pas leur surface.
Quelles qu’elles soient, toutes les lentilles sont contrôlées individuellement.

Monsieur Welcker nous a exposé le principe du traitement de surface des lentilles, en six couches déposées par évaporation sous vide (ion assisted optical coating process). Ce traitement a plusieurs buts :
  • large transmission du spectre lumineux,
  • contraste optimal de l’image,
  • rendu uniforme des couleurs,
  • arrêt du rayonnement ultra-violet,
  • résistance à l’abrasion.
Monsieur Welcker nous assura que les objectifs Leica ne comportent aucune pièce en plastique, « contrairement aux objectifs japonais » précisa-t-il… Les deux métaux ou alliages utilisés sont l’aluminium et le laiton ; le poids d’un objectif est un paramètre jugé positif, facteur de stabilité. Devant une vitrine montrant l’anatomie des quatre nouveaux Summarit (voir ici) coupés longitudinalement, notre hôte nous expliqua la raison de la relative modicité de leur tarif : plusieurs pièces de la monture sont communes, ce qui abaisse le prix de revient.

Nous n'avons pas assisté à la fabrication du Leica R9 ni à celle des trois différents Leica "M" ; Monsieur Welcker nous déclara que le R9 et les "M" (y compris le M8 ) sont pré-assemblés dans l’usine portugaise, puis terminés à Solms. Nous n’avons pas non plus observé la fabrication du bloc viseur-télémètre…


(photo © Philippe D.)

Une vitrine (ci-dessus) expose un "éclaté" de Leica M7 et explique le principe du bloc viseur-télémètre (l’un est partiellement "disséqué") au moyen d’une maquette agrandie des deux masques superposés permettant la délimitation du champ de visée (c’est-à-dire régissant les différents cadres collimatés) ; chaque minuscule masque est fendu de 33 segments (mesurant par exemple 0,7 sur 2,3 millimètres) ; le cadre sélectionné par le chevauchement variable des deux masques est agrandi quinze fois et collimaté à l’infini ! Le télémètre comporte 152 pièces de haute précision ; sa base, longue de 69,25 millimètres, demeure immuable car elle fut définie en 1954 par le Leica M3



Schéma de principe du bloc viseur-télémètre du Leica M2 et de tous les modèles Leica "M" ultérieurs (les deux masques superposés sont représentés en noir).

Dans la même vitrine est exposée la fabrication du capot d’un Leica "M" actuel, à partir d’un parallélépipède rectangle de laiton évidé par fraisage. Le capot achevé est ensuite nickelé par électrolyse (ce qui durcit sa surface), puis chromé ou anodisé noir.

La découverte des lieux fait la part belle au Leica "M", et le Leica R9 ne fut que très brièvement abordé oralement (nous n’en avons pas vu un seul). Certains ateliers échappent d’ailleurs à la visite… Ainsi, nous n’avons pas vu celui où les montures sont assemblées, ni la vérification finale de chaque objectif.

Enthousiaste, passionné et profondément imprégné d’une "culture d’entreprise" plus que centenaire, Monsieur Welcker nous assura que Leica-Camera demeure la « number one optical performance expert company » et nous emmena devant le dernier atelier, si vaste que nous ne pûmes découvrir toutes les opérations qui y sont effectuées, dont probablement l’assemblage du bloc viseur-télémètre et la vérification finale des Leica "M" (le "contrôle qualité"). Un sas permet de pénétrer dans cet atelier, qui est en surpression afin d’éliminer les poussières : l’air est renouvelé 77 fois par heure ! L’humidité et l’électricité statique sont également contrôlées. Au premier plan, nous avons observé une opération particulièrement intéressante menée par un technicien sur un impressionnant banc optique : la vérification de l’exactitude du télémètre, à sept distances différentes. Les six premières distances sont matérialisées par des règles graduées inclinées, la septième est un collimateur donnant l’infini. Le technicien testait des Leica "M" : probablement pour obtenir un grandissement supérieur (donc une précision maximale) c’est une sorte de caméra qui "regarde" à travers le viseur, et le technicien superpose la double image sur un écran, pour chacune des distances ; il jauge l’exactitude au moyen d’un système complexe faisant intervenir un ordinateur. Monsieur Welcker précisa que dans 2% des cas le télémètre présente un défaut : le boîtier en question retourne alors en amont pour un réglage ; pince-sans-rire, il souligna que cette opération permet un « contrôle des contrôleurs ! »

Notre visite fut plus longue qu’habituellement, selon notre hôte qui nous parla (en anglais) pendant environ trois heures. Cette visite, fort intéressante, se termina par quelques considérations telles celles régissant l’évolution du Leica "M" :
  • la forme du boîtier ne doit pas changer,
  • la compatibilité doit être maintenue depuis 1954 (et même avant),
  • les habitudes des photographes ne doivent pas être bouleversées,
  • le prix de vente ne doit pas s’envoler…
Concilier ces paramètres revient à résoudre la quadrature du cercle !
Merci à Monsieur Welcker pour sa disponibilité et toutes ses explications.

Sur la route du retour, nous avons fait une étape à Cologne et avons admiré la vaste cathédrale aux deux immenses flèches curieusement ajourées ; cet édifice fut partiellement épargné par les bombardements de la deuxième guerre mondiale, puis restauré. Guidés par Niklaus qui connaît cette ville, nous nous sommes aventurés dans des lieux de perdition… L’équivalent du "Boulevard du Crime" parisien à Cologne, partagé entre deux quartiers, est particulièrement bien achalandé ! Il était tard et les deux tiers des boutiques étaient fermées : autant d’économies, mais nous avons quand même pu scruter leurs étalages à travers les vitrines demeurant éclairées !

Un grand merci à JFK qui a organisé ce voyage, nous a conduits à bord de sa voiture et a même raccompagné chacun à son domicile entre quatre et cinq heures ce Samedi matin, alors qu’il devait encore parcourir 300 kilomètres pour rallier Rennes…

Je rappelle ces autres relations de visite dans le berceau du Leica :Jean D.

Edité le Samedi 1er Novembre 2008 pour ajouter trois photos aimablement communiquées par Philippe D.
« Wir werden Barnacks Kamera bauen ! » (Nous fabriquerons l'appareil photographique de Barnack !)
Ernst Leitz II (1924)
Jean
    Visite détaillée à Solms
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Bordeaux
Merci Jean pour cet excellent reportage très didactique et détaillé. Nous y étions... ou presque.
Personnellement cet exposé me rassure alors que mon M8 est encore à Solms en SAV pour la seconde fois, heureusement sous garantie!
Tu nous dis:"Cette visite, fort intéressante, se termina par quelques considérations telles celles régissant l’évolution du Leica "M".
Mr Weckler n'a-t-il pas évoqué l'évolution inéluctable vers un capteur 24X36 ? C'était peut-être beaucoup demander à votre hôte tenu par un devoir de réserve.
Merci encore pour ce bel exposé qui a dû être un long travail.
Jean
Jean60
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Depuis le 1 juil 2008
Beau reportage.
Merci.
Robert
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Ile de France
Merci, Jean !!! La légende est bien entretenue...
Paradoxal
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Depuis le 12 fév 2006
Belgique
Merci pour ton compte rendu si intéressant, Jean.
Tout ceci me reporte quelques années en arrière et je m'aperçois que le déroulement d'une visite n'a pas changé.
Paradoxal
Pythéas
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PACA
J'ai eu un immense plaisir à lire ce reportage.
Merci !
invite9

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Eric Bascoul
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Paris
oui, un excellent compte rendu :D
bientôt je posterai quelques images supplémentaire de l'excursion,
(j'attend de récupérer mes films au labo, et je mixerai argentique et numérique)
mais hélas pas d'images de la visite :cry:
BONIN
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Depuis le 2 août 2006
Merci Jean de cet excellent exposé
Parmodyne
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Depuis le 21 mars 2005
Vauvert
Ce compte-rendu et les précisions sur la fabrication des objectifs sont très intéressants.
C'est dommage que vous n'ayez pas visité l'atelier d'assemblage des boîtiers (le local au fond du couloir vitré).
Certes, vous aviez peu de chances de voir le montage des R9: il est fabriqué par "campagnes" et il doit s'en vendre tellement peu actuellement...
Mais l'assemblage des M est très intéressant à voir: le nombre de pièces qu'on arrive à faire rentrer dans ces boîtiers est impressionnant. Et l'assemblage du M8 doit être digne d'intérêt.
Mais il semble que LEICA se protège de plus en plus et, au delà du discours commercial accueillant, ne souhaite peut-être pas montrer l'intimité du M8, ou les provenances des pièces ou bien d'autres choses encore.
En 2005, lorsque j'avais visité l'usine, on m'avait montré cet atelier d'assemblage. Mais à l'époque il n'y avait que des M7 et des MP qui eux n'ont plus grand chose à cacher.
Dommage pour les visiteurs, mais parfaitement compréhensible.

@DIDO: comment se fait-il que tu reviennes à l'argentique, toi le chantre du numérique??? :lol:
Eric Bascoul
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Paris
:D héhé, Parmodyne je ne suis le chantre de rien :non:

il se trouve que le numérique est plus commode pour moi, c'est tout.
par exemple, je fais beaucoup de prises de vues en faible lumière,
en RAW numérique l'équilibre de la balance des blancs ne me prend que quelques minutes,
et les tonalités chromatique obtenues sont infiniment meilleures qu'en passant quelques heures à scanner aux p'tits oignons :wink:
-> miam les couleurs ! :content:

sans parler du prix de revient quand on a déjà le matos informatique qui va bien :content:
boudiou que l'argentique est cher !!! :cry:
et il y a du grain énooorme partout, je n'étais même plus habitué !


en fait,
pour un summiluxien de l'ouest,
j'ai acheté un MP à un summiluxien parisien,
et en attendant de le récupérer,
il me l'a prêté, alors je l'ai utilisé :wink:
en plus un autre summiluxien m'avait prêté un 35F1,4 LuxAph, miam ! j'aiiiime trop cette optique :content:
alors je me suis fait violence :lol:

Romu = :langue:

Niklaus, le Mp était chargé en Sensia 100, et en Fujicolor 1600,
la 800, c'était juste avant Solms :wink:
c'est pas mal comme péloch non ? :wink: 8)
Jean D.
    Souvenir géométrique
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Depuis le 24 jan 2004
Paris
Bonjour et merci de vos messages ! J’ai légèrement modifié mon compte-rendu, ajoutant un passage oublié sur Oskar Barnack…
Mon homonyme bordelais a écrit :
(…) Tu nous dis : "Cette visite, fort intéressante, se termina par quelques considérations telles celles régissant l’évolution du Leica "M".
Mr Weckler n'a-t-il pas évoqué l'évolution inéluctable vers un capteur 24X36 ? (…)
En effet, ce sujet n’a pas été abordé, comme d’ailleurs le numérique en général ; la conversation fut très nourrie, et nous n’avons pas pensé à poser cette question. « Evolution inéluctable » ? Pas sûr… Nous aimerions certes un capteur 24X36, parce que nous sommes habitués à ce format et parce que le facteur de conversion nous semble fastidieux à appliquer (en nous faisant perdre nos repères). Mais le résultat avec un capteur plus petit est déjà excellent, et – sur un plan pragmatique – le format 24X36 mm n’a plus vraiment de raison d’être perpétué à l'identique en numérique : ce ne serait qu’un "souvenir géométrique" du film 35 mm…

En effet, Parmodyne : le périmètre de la visite semble se restreindre au fil des années, secret industriel probablement oblige…

Jean D.
Coignet
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75001
Haa ! Jean D.
Il n'y a que toi pour faire de tels compte-rendus !
Vous a-t-on servi le schnaps pendant la visite ?

Facteur de conversion avec le M8 ? Pour les focales standard, c'est assez simple : le 50mm devient un petit télé, et le 35mm une focale standard. On retrouve tout de suite des repères "normaux".

Tu veux rigoler ?
Si oui, voici un grand test comparatif entre 50mm Nikon, 50mm Leica, et 35mm sur M8.

Alors, à quand un reportage chez Angénieux ? :arrow: :arrow-anim:
Polo
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Bourbonnais
Merci à Jean D. pour ce compte-rendu au 1/10ème de mm près ; visiter un tel lieu fut sûrement une expérience très intéressante même si vous n'avez pas tout vu (c'est là actuellement une tendance générale de ne plus montrer les secteurs supposés sensibles des entreprises).
Merci encore pour ce retour de visite. (Je suppose que tu as dû te régaler devant les modèles historiques exposés !)
Polo
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