Juillet en Campanie

Jean-Yves
    Juillet en Campanie
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Salut les amis,
Il est beaucoup question depuis l'ouverture de la rubrique sur les Leica à vis, et surtout ces derniers jours, de l'Elmar 50 rentrant :) . Il y a bien sûr la dernière version 'moderne' qui est toujours au catalogue, mais nous parlons ici essentiellement des précurseurs : la version historique F:3,5 à vis et la deuxième version F:2,8 en baïonnette M (celle, chromée, des années 60 :D ). L'inconvenient de ces versions anciennes est, pour les utilisateurs de filtres, que tout le groupe avant (avec sa bague de diaphragme) tourne quand on fait la mise au point :( ; sans parler du réglage du diaph à partir d'un minuscule ergot affleurant à peine en bordure de la lentille frontale (sur la première version uniquement :cry: ). L'avantage est bien sûr leur compacité (la palme au vissant). :D
C'était dans cet esprit de liberté et de légèreté que nous avons parcouru une partie de la Campanie (la province de Naples en Italie) avec ma femme à l'été 2003. J'avais décidé de faire beaucoup de photos, mais avec un seul appareil ; je savais qu'il ferait beau chaque jour (enfin j'espérais, j'ai donc anticipé pour conjurer le mauvais sort :wink: ), et que je n'aurais pas de problème de lumière. J'ai donc pris mon M4-P noir et un Elmar F:2,8 chromé de 1964 (je crois), 15 rouleaux de Tx et c'est tout... Comme on peut le voir sur les avatars d'Ekreviss et de Jean (de Bordeaux), un caillou chromé sur un boitier noir, c'est très beau... :P Il faisait très chaud et je ne voulais pas porter de fourre-tout ; j'avais seulement l'appareil en bandoulière (choisir celle qui absorbe la sueur !) et deux ou trois rouleaux d'avance dans la poche de mon short :roll: . Mais du coup j'avais l'appareil en permanence sur moi, amateur discret mais touriste archétypique :lol: .
En deux mots : j'ai adoré ce voyage, et je me suis senti très bien dans cette façon de faire des photos. Il y a plusieurs raisons à cela, dont les plus importantes sont à mon avis que (i) si on n'a pas de cellule à gérer (interne ou externe), on est beaucoup plus disponible pour shooter, et que (ii) si on n'a qu'une seule focale, on est rapidement plus performant pour faire rentrer dedans la plupart des sujets, alors qu'avec trois focales on est toujours en train d'hésiter (et... trop tard, la belle dame est passée :wink: ). Bien sûr, c'était du 50 mm mais cela aurait pu être du 35 (très bientôt un autre fil sur la Sicile au cron 35). Je ne m'étends pas plus longuement sur le sujet et je vous livrerai ci-dessous quelques images de ce voyage. Avec bien sûr les textes écrits dans mon carnet, comme pour le Japon.
A bientôt !
JY




Naples.- Quartier chinois. A deux pas de la grande esplanade de la gare, où s’entassaient entre quatre planches les miséreux de toute provenance, d’autres immigrés faisaient du commerce. Nous y avons vu les premières trottinettes électriques, qui semblaient se vendre comme des petits pains, dans des souks où elles côtoyaient des jouets en mauvais plastique. Ce marchand s’octroyait la pause de midi, ne pouvant pas se dispenser d’indiquer par sa présence sur le trottoir que sa boutique demeurait néanmoins ouverte en cas d’urgence. A l’opposé de l’avachissement, sa main bien tirée sous son visage, au sommet du triangle de son bras, rappelle une célèbre attitude du Bouddha endormi.
mektoub
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Vieux briscard
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S U P E R B E


ça commence bien :wink:
Jean-Yves
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Je me rends compte que les scans sont dégueulasses. Je recommence. J'ai rogné mon passe-vue et maintenant je peux numériser plein cadre...

Un peu mieux défini :


Jean-Yves
    plage côte amalfitaine
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Sur la plage à l'heure de la sieste...

Presqu'île de Sorrente.- Au terme d’une joyeuse chevauchée en scooter, nous étions arrivés sur cette plage de galets. A en juger par la longue file de voitures garées en amont, dans l’ombre maigre des pins, c’était le Saint Trop’ local. Mais en Italie la plupart des belles plages sont privées et il faut payer son parasol. Qu’à cela ne tienne, les villageois avaient gaiement colonisé l’entresol des terrasses sur pilotis, où s’entassaient également les barques des pêcheurs.
Jean-Yves
    Ravello, cour intérieure
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Bon, je crois que ça va être un monologue ! :wink: (pardon pour ceux qui ont déjà réagi, ici ou là :wink: ).

On continue la vadrouille en Italie du sud :



Ravello.- Dans ce village presque désert, aux surplombs impressionnants, on retrouve une ambiance feutrée très sélect, largement due à son célèbre passé cinématographique et au festival qui s’y tient. Ce n’est qu’en regardant chez les gens, à l’intérieur des cours, que l’on retrouve les éléments d’une vie campagnarde, avec des chats, un cellier et une treille, bien disciplinée comme il se doit.
mektoub
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Vieux briscard
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Jean-Yves,

je reconnais cette plage: ce n'est pas Marina del Cantone? J'en garde un bon souvenir: pas top classe mais peu fréquentée et paisible

Tout ceci me rappelle un voyage dans la même région l'an dernier
j'en avais posté quelques unes ici:

http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... malfitaine

http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... malfitaine

Effectivement, beaucoup de chats à Ravello, j'en ai photographié quelques uns pour le fun ...
phipessac
    Attitude
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Sud-Ouest
Excellent Jean-Yves ! J'apprécie particulièrement la seconde,
"la sieste de pablo".

Tout-à-fait d'accord avec ta philosophie "un seul boîtier, une seule
focale". J'ai expérimenté à Tokyo la combinaison M4-2 (noir) +
35mm (Summaron chromé) - je confirme l'esthétique de la
combinaison -, avec une mesure de lumière au départ de la
ballade pour caler l'exposition (et l'hyperfocale) une fois pour
toutes. On oublie ensuite ces aspects "réglages" pour se consacrer
totalement à la prise de vue. Très agréable et très efficace.

Mon rêve : faire la même chose à La Havane, cigare au bec...
Philippe
Joseph
    Bravo
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Elles sont très bien, et j'aurais vraiment aimé prendre la deuxième (la sieste) pour laquelle tu as très bien ordonné dans ton cadre le désordre apparent ! Quelque chose que je ne sais pas (encore) faire... Elle mérite un 30X40 baryté tiré aux petits ognions (ça commence à me manquer moi le tirage...).

Pour ce qui est de Cuba les amis (Phipessac) c'est le paradis du photographe. Voici un exemple qui je l'espère ne perturbera pas les commentaires sur les superbes photos de Jean-Yves.



C'était à Santiago. M7 =2/35 Asph et Trix à 200.

Jean-Yves: il ouvre quand le forum "Voyages"?!
phipessac
    Aaaargh
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Sud-Ouest
Superbe Joseph, tu n'en as pas d'autres pour ouvrir un fil
sur le sujet ?

Quelques belles photos de D. Harvey sur le sujet :
http://www.magnumphotos.com/cf/htm/FramerT_MAG.aspx?Stat=Portfolio_DocThumb&V=CDocT&E=2K7O3RDOAM4&DT=ALB
Philippe
Jean-Yves
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Oui, Joseph, bravo, très dynamique, à tout point de vue ! :D La verticale du slogan impeccablement collée au bord de l'image, dirigeant le regard sur le personnage, dont la rotation du torse amorce en aval de ce texte fort exprime le sursaut de tout un peuple 8) !!!

J'arrête la session grand lyrique sinon je vais me faire charrier par Nathalie... :lol:
Jean-Yves
    Positano - côte amalfitaine
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On continue : deux photos, souvenirs d'une ballade en scooter sur une des corniches les plus célèbres de la Méditerranée (ma femme, derrière, avait peur, les Italiens déboitent comme des dingues dans les virages, je voyais le moment où il y en aurait un qui m'embarquerait l'Elmar, coincé en bandoulière, mais dépassant du rétro... :lol: ).



Positano.- Sur la côte amalfitaine, les seules voies d’accès à l’intérieur des terres sont les canyons, au relief impressionnant mais heureusement secs. Leur façade maritime sont autant de ports, célèbres depuis le Moyen Age. Les exigences du relief expliquent l’imbrication extrême de cet habitat aux perspectives et aux cheminements improbables. Comme si tout cela tenait par un effet de grappe. L’horloge se dresse au centre, comme un avertissement de la précarité de l’édifice.






Positano.- Dans ce village, on est cerné par les fenêtres et il est très difficile aux amoureux de dissimuler leurs baisers. En découvrant le grand-père, qui avait silencieusement fait irruption quelques secondes plus tôt et qui les observait, ces deux-là venaient de s’interrompre. C’est du moins ce que je me plais à imaginer, car la cause n’a photographiquement aucune importance. Seul demeure le flou de la situation, et le flou de l’image qui atteste de la fugacité de cette scène.
Jean-Yves
    Naples - zoophilie
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Naples.- Musée archéologique. Cabinet érotique. Outre les centaines de phallus en terre cuite et quelques mosaïques intéressantes, il y avait là cette prodigieuse scène de zoophilie. Passons sur l’architecture, très habile, qui permet à l’ensemble de tenir malgré les évidements importants. Le plus important c’est que j’ai réalisé que monsieur Seguin avait été cocufié par un faune, juste avant que blanquette ne vît le loup. Dans ma chambre noire, il fallait tirer assez doux, d’abord pour voir le sujet et ensuite pour ne pas que la chèvre se cabre…
Jean-Yves
    Naples - musée archéologique : les rebuts !!
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Naples.- Musée archéologique. Frustrés de ne pas avoir pu entrer dans la section égyptienne, nous déambulions dans la cour intérieure, jonchée de rebuts deux fois millénaires. Témoins ces socles magnifiques, mais probablement si communs dans les dépotoirs du sous-sol italien. La tristesse de cette cour à l’abandon et de ces piédestaux en déshérence s’écoulait lentement de l’intestin des tuyaux qui descendaient du mur, en arabesques.
mektoub
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Vieux briscard
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Jean-Yves,

cette dernière est impressionante: un super cadrage (au 50 ?), une belle lumière pas trop dure, et de la matière en veux-tu en voilà, quelles textures, magnifique
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