Salgado et son dernier reportage.

igemo
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Malgré toutes les critiques qu'on peut lui adresser (« Exodes » s'était déjà fait étriper dans « Le Monde » en 1995 sous la plume de JF Chevrier), malgré certains aspects TRES problématiques de son oeuvre récente (on voit que certaines photos ont été "améliorées" en post-prod avé l'ordinateur) hé bien le paquebot Salgado insensible aux critiques continue sa petite route, sans problèmes...

Ca me fait penser que, en quelque sorte, Salgado ne serait-il pas devenu le BHL de la photo? Les hommes ont de nombreux points communs :

ils sont vilipendés par la critique
descendus par leurs collègues (mais mezzo voce car ils sont puissants et font peur)
adulés par le grand public... qui souvent ne connaît rien ou pas grand chose au domaine en question (comme les lecteurs de BHL ne connaissent souvent rien à la philo)
et enfin ils ont un rapport plus que problématique avec l'argent : le "green-washing pour l'un, la Françafrique pour l'autre.

Avouez que le rapprochement est troublant...

M'enfin de Salgado on peut sauver ce qu'il a fait lorsqu'il était encore chez Magnum, après ça se gâte amha...
"In the future, Russia will be the military center of the world, Iran the scientific center, and China the economic center."
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robind75
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IDF
"BHL"? Tu y vas fort dans ta critique... Au moins Salgado est réellement allé sur les lieux qu'il prend en photo :wink:

Avec le recul, c'est vrai que Salgado aurait pu être plus activiste et faire une exposition sur les tribus menacées par la déforestation (et le projet de barrage de Belo Monté). On a vu le chef Raoni plaider la cause des tribus autochtones dans les capitales occidentales.

Néanmoins, je crois que c'est donner trop d'importance à Salgado que de penser qu'il va améliorer l'image des compagnies exploiteuses. C'est comme penser que le meeting d'athlétisme Areva va donner envie d'acheter un pavillon à Fukushima ou La Hague...

Pour ma part, Je n'ai jamais imaginé qu'un photographe aux bouquins tellement démesurés qu'on ne peut pas les ouvrir (700 pages, 70 cm) soit un écologiste pur-jus. Quel paradoxe pour celui qui veut replanter son ranch familiale.

Si on veut de la photo ethnologique et éthique, il faut plutôt chercher du coté de personnes comme Pierre de Vallombreuse. Tout de suite, ça fait moins fantasmer les grands média.
Robert
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Vallombreuse : merveilleux photographe, en effet.
Lévo
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igemo a écrit :
Ca me fait penser que, en quelque sorte, Salgado ne serait-il pas devenu le BHL de la photo? Les hommes ont de nombreux points communs :

ils sont vilipendés par la critique

Pas par toute la critique...

descendus par leurs collègues (mais mezzo voce car ils sont puissants et font peur)

Le succès fait toujours des jaloux.

adulés par le grand public... qui souvent ne connaît rien ou pas grand chose au domaine en question (comme les lecteurs de BHL ne connaissent souvent rien à la philo)

Réflexion du plus pur snobisme. Le "public", "la masse", aime et n'y connais rien; alors que nous, grands artistes photographes, avons un goût bien plus sûr !!! :exaspere:

M'enfin de Salgado on peut sauver ce qu'il a fait lorsqu'il était encore chez Magnum, après ça se gâte amha...

Moi, comme d'autres, ai beaucoup aimé Genesis. De la très belle photo. Mais bon, désolé, je fais partie du grand public, je n'y connais pas grand chose....
Blacker
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Vannes
Moi j'avoue que je reste admiratif devant le parcours de ce type.
Il n'est parti de pas grand chose et a changé de vie pour finalement devenir l'un des photographes les plus connus de la Terre.
Et oui j'ai trouvé certaines de ses photos très dures, et en même temps profondément emplies d'humanité (ex. : sa série au Sahel).
Quoique l'on pense de son financement, il l'a utilisé pour un projet que je trouve louable. Je me garderais bien de donner des leçons de morale. Le monde n'est pas toujours binaire.
Lorsque je me retourne sur mes 40 dernières années, je m'aperçois que je n'ai rien fait de tel dans ma vie. Comme beaucoup d'entre nous.
Et pourtant je ne suis ni jaloux ni ne regrette ce que j'ai fait de ma vie, bien au contraire.
Après personne n'est obligé d'aimer ce qu'il fait, mais qui sommes-nous pour le juger ? Restons modestes.
Photographier, c'est mettre sur la même ligne de mire la tête, l'œil et le cœur (Henri Cartier-Bresson).
Robert
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J'ai eu la chance de rencontrer Salgado et sa femme. Ce sont des gens chaleureux et intelligents.
J'admire le travail de Salgado et si je comprends les critiques, je ne les partage pas. Il y a toujours eu des financeurs pour les explorations scientifiques de toutes sortes, dont certains étaient des tyrans ou des investisseurs à la recherche d'un profit, sinon du profit.

Comme entomologiste et botaniste amateur, je suis parfaitement sensible à la cause qu'il défend.
Si ces travaux, plébiscités par le grand public, aboutissent à une sensibilisation, même si on peut ironiser sur l'empreinte carbone de chaque pavé sorti de chez Taschen, cela sera un grand progrès.

J'aime aussi beaucoup le travail de Pierre de Vallombreuse que je ne connais pas sauf par personne interposée.
Les photos sont très belles, différentes, mais défendent les mêmes causes et les mêmes idées.
Le charisme du personnage en moins, peut-être.

Enfin, il reste à démolir YAB :razz:

Au bout du compte, que va devenir notre petite planète ???
le nono
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Depuis le 16 jan 2011
De Pierre de Vallombreuse.
Je conseille l’excellent "Hommes Racines".
http://www.hommes-racines.fr/
Robert
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Depuis le 21 déc 2006
Ile de France
C'est un très beau livre avec de magnifiques images en noir et blanc argentique en format panoramique.
Il ne faut pas oublier "Peuples" avec son "Indigène" d'allure très nostalgique en couverture, en grande tenue dans un bar, tenant un verre issu du monde moderne.

Voir http://www.pierredevallombreuse.com/
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