Bonjour,
Je réveille ce fil (qui n'est pas le seul sur le Leica 0, il y en a
même un qui fait 6 pages mais avec beaucoup de messages sans rapport) pour rappeler une information
que je donnais ici : l'ouvrage de Hans-Günter Kisselbach sur le Leica 0
La traduction anglaise n'est disponible qu'en version électronique sur
http://www.barnacksfirstleica.com ; la version imprimée n'est qu'en allemand, mais elle est tellement splendide que cela vaut le coup d'apprendre la langue de Goethe (qui, rappelons le, a séjourné à Wetzlar).
On apprend plein de choses dans cet ouvrage, sur l'histoire de l'appareil, ses différentes versions, les questions techniques ; Hans-Günter Kisselbach possède un Leica-0 d'époque, qui lui a été transmis par son père Theo Kisselbach, pas la copie qui a été sortie il y a une douzaine d'années, et cet appareil bientôt centenaire est parfaitement fonctionnel : plusieurs photos contemporaines, en couleur, sont reproduites dans l'ouvrage, en contrepoint à de nombreuses photos d'époque.
Plus émouvant : les reproductions de croquis et de notes d'Oskar Barnack ; l'auteur a eu accès aux négatifs d'Oskar Barnack pris avec cet appareil (dont certains sont reproduits dans l'ouvrage) et les a étudiés d'un double point de vue, celui de l'historien et celui du technicien. Et on apprend bien des choses.
D'abord, que le format de l'image ne mesure pas 24x36 mm mais 25x37 ; qui a dit que Barnack est l'inventeur du 24x36 ? Cela dit, la fenêtre image de mon IIIf de 1956 mesure également 25x37 et celle de mon M2 de 1963 24,5x36,5. C'est un débat qui est régulièrement repris ici.
Ensuite, que le film utilisé n'avait pas une largeur de 35 mm mais souvent de 33 mm ! Les tolérances de fabrication des films étaient approximatives.
Et puis d'autres problèmes techniques qui ont été résolus les uns après les autres pour arriver au Leica I présenté à la foire de Leipzig en 1925 : concevoir un obturateur étanche pendant l'armement, ce qui a permis de supprimer le bouchon que l'on mettait devant l'objectif pendant cette opération ; faire en sorte que l'espace inter images se présente entre deux perforations du film ; concevoir une molette des vitesses lisible directement et non après un savant calcul ; concevoir un viseur plus petit et plus précis (et simultanément mettre au point un télémètre qui se fixera sur la griffe d'accessoires du Leica I).
Bref, un ouvrage essentiel. Pensez-y, c'est bientôt les fêtes !