Page 2 sur 3

MessagePosté: jeudi 8 octobre 2020 - 20:04
par julius23
JFK a écrit :
Entre les extrêmes de l'agro-business, diligent fournisseur de la malbouffe, et la nostalgie pour le tracteur "petit gris" il doit bien exister une gamme de possibles.


je ne suis pas nostalgique du "petit gris", et j'espère qu'une autre voie est possible. J'habite dans une région agricole d'élevage, et je vois l'agriculture et les paysages se transformer en mal. je suis en Creuse et on a un train de retard sur les évolutions agricoles, malgré ce retard, on refait exactement les mêmes conneries qui ont été faites dans des départements avant-gardistes : antibio ++ pour les bovins et épandage (du coup les sols sont contaminés aux antibios), culture de maïs pour nourrir le bétail en céréales, coupes rases dans les forêt avec les terrains qui ravinent au moindre orage, labourd trop profond qui retourne la terre, fin des jachères, tracteurs de plus en plus gros et lourds, et dès que certains le peuvent, ils rasent une haie, ... je pourrais te trouver pleins d'autres exemples autour de chez moi. Ce qui m'attriste, c'est que ce sont souvent de "jeunes" agriculteurs qui font ça ...

Ce que je regrette, c'est ça et le côté fermé qu'on rencontre par chez moi, on a même eu une manif l'année dernière au lycée où je travaille lors de la mise en place du menu végétarien hebdomadaire ...

MessagePosté: vendredi 9 octobre 2020 - 7:58
par countryboygil
Ce qui est sûr, c'est qu'au temps (pas si lointain) du tracteur "petit gris, il y avait moins de suicides chez les jeunes et moins jeunes paysans!

Pas besoin de faire de grandes études de sociologie pour savoir d'où vient ce "mal-vivre"....

MessagePosté: vendredi 9 octobre 2020 - 15:12
par Paradoxal
Merci à tous. :content-anim:
Concernant un petit gris dont on parle, le tracteur visible sur la photo 5 n'en est pas un.
C'est un Lanz classique, pas à "boule chaude".
Les petits gris sont de marque Massey Ferguson.

MessagePosté: vendredi 9 octobre 2020 - 15:43
par Alesane
JFK a écrit :
...l'un des tracteurs les plus vendus des années 50... (fabriqués à Coventry)


... puis à Beauvais :wink:


Paradoxal : beau reportage empreint d'humanité et de bienveillance comme tu sais si bien les faire :applaudir:

MessagePosté: vendredi 9 octobre 2020 - 16:01
par Paradoxal
Tiens au fait, la moissonneuse de Marcel (photo 7) est une Massey Ferguson... made in France. :smile:
Merci Alesane.

Re: Marcel et Marie-Josèphe

MessagePosté: samedi 10 octobre 2020 - 14:26
par José
J'accroche pas du tout au reportage qui me semble faussé des la première image avec cette vache qui semble en matière plastique au milieu de la cour, puis cela continue, tout est trop propre trop posé. Il manque la poésie du reportage sur Paul et surement de l'acceptation du photographe.

Re: Marcel et Marie-Josèphe

MessagePosté: samedi 10 octobre 2020 - 16:56
par Polo
J'aime toujours autant le regard de Paradoxal sur le monde et sur les humains. Cela nécessite du dialogue et du temps.
Merci Paradoxal
Polo

MessagePosté: samedi 10 octobre 2020 - 23:24
par arjouna
Très beau reportage.
Regard à la fois aigu, respectueux et bienveillant.
Bravo et merci Paradoxal.

MessagePosté: lundi 12 octobre 2020 - 8:19
par Paradoxal
Polo et arjouna, merci à vous.
José, avant d'y retourner une prochaine fois, il faudrait donc les prévenir et leur demander de foutre le bordel chez eux pour avoir des photos plus poétiques ? :lol:
Merci également pour les +1 que vous avez donnés : Piga, Bouboudialo, Mezenc et niklaus. :content:

Re: Marcel et Marie-Josèphe

MessagePosté: lundi 12 octobre 2020 - 8:40
par José
Ce n'est pas ce que j'ai dit , je souligne le manque de poésie, de chaleur, dans le reportage chez Paul il y a tout cela et plus encore, surtout l'acceptation de l'autre qui jette un regard dans une certaine intimité, qui plus est avec un appareil photographique , ils ne se mettent pas en"scène ".
Pour avoir vécu en Basse Normandie je sais ce que cela signifie, Il y a une chaleur humaine PARTAGÉE dans "Paul et sa vie" qui n'est pas donnée a tous.

MessagePosté: lundi 12 octobre 2020 - 10:14
par rax
Pas facile de rentrer dans la vie des gens, cela demande beaucoup de qualités : du culot d'abord, le sens de l'échange, de la persuasion j'imagine, de l'empathie. Paradoxal, je ne doute pas que tu possèdes toutes ces qualités. Photographier l'intimité doit requérir des jours et des jours d'approche : il est probable qu'il te fallait agit dans un temps plus limité.

Cette intimité, je la ressens particulièrement dans quelques photos : la troisième tout d'abord. C'est un magnifique portrait, le regard est ailleurs... J'ai presqu'envie de dire que Marcel a oublié ta présence. Et puis, j'aime ces photos d'intérieur, chiche sans fioriture, rempli d'objets utiles hérités de générations antérieures ou amassés le temps d'une vie : par exemple, cette pendule dont on entendrait presque le tic-tac.

Pour moi, ce reportage ne fait pas l'apologie d'une agriculture à l'ancienne mais davantage d'une vie simple tournée essentiellement vers le labeur.

MessagePosté: lundi 12 octobre 2020 - 11:46
par Paradoxal
rax a écrit :
Pas facile de rentrer dans la vie des gens, cela demande beaucoup de qualités : du culot d'abord, le sens de l'échange, de la persuasion j'imagine, de l'empathie. Paradoxal, je ne doute pas que tu possèdes toutes ces qualités. Photographier l'intimité doit requérir des jours et des jours d'approche : il est probable qu'il te fallait agit dans un temps plus limité.

Cette intimité, je la ressens particulièrement dans quelques photos : la troisième tout d'abord. C'est un magnifique portrait, le regard est ailleurs... J'ai presqu'envie de dire que Marcel a oublié ta présence. Et puis, j'aime ces photos d'intérieur, chiche sans fioriture, rempli d'objets utiles hérités de générations antérieures ou amassés le temps d'une vie : par exemple, cette pendule dont on entendrait presque le tic-tac.

Pour moi, ce reportage ne fait pas l'apologie d'une agriculture à l'ancienne mais davantage d'une vie simple tournée essentiellement vers le labeur.


Merci rax. :content-anim:
Tu mets le doigt sur la façon de procéder et la difficulté qu'elle implique.
D'abord oser, se faire violence et en arriver à aborder les gens, parler avec eux de tout, de leur vie avant de montrer un appareil photo.
Se faire accepter et oublier en tant que photographe.
Ensuite les choses s'enchaînent assez naturellement.
La photo de l'horloge est peut-être ma préférée.

MessagePosté: lundi 12 octobre 2020 - 18:25
par stephane_marco
Paradoxal a écrit :
La photo de l'horloge est peut-être ma préférée.

Moi aussi j'aime cette photo.
Pour la série, je suis moins convaincu. J'ai l'impression que tu n'es pas oublié et que tout le monde pose devant ton objectif.
Mais c'est ton style. Ici, c'est trop évident.

MessagePosté: mardi 13 octobre 2020 - 18:36
par AAA
Du Paradoxal pur jus !
Je pense toutefois qu'il est injuste de vouloir comparer cette série avec celle de Paul.
Oui ceux-ci prennent la pose mais Paul et ses proches le faisaient aussi, c'est juste qu'ils le faisaient différemment et d'une manière plus simple à leur image finalement.
Ce n'est de toute évidence pas le même monde socialement parlant et surtout pas la même attitude devant la démarche du photographe.
Ca n'enlève rien au mérite de celui-ci, dont le travail a parfaitement mis en valeur la différence entre les uns et les autres.
Donc à mes yeux deux séries complémentaires.
Bravo Daniel.

MessagePosté: mercredi 14 octobre 2020 - 8:08
par Paradoxal
Des commentaires en sens divers. :smile:
Merci stephane_marco, merci AAA.
Et encore un +1 reçu. Merci Jean-P. :content-anim: