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MessagePosté: samedi 2 mai 2020 - 13:48
par Paradoxal
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Bonjour. :content-anim:





J'ai eu l'occasion en son temps de poster deux fils que j'évoquerai plus bas. Ils concernaient des moulins à eau.

Je continue avec des photos purement documentaires qui concernent cette fois un moulin à vent.

Ce moulin à vent fait partie de mon environnement depuis des dizaines d’années et je désespérais d’y pouvoir pénétrer un jour.

Il s'appelle "Le Moulin du Tiège".

Endormi depuis bientôt 80 ans, il est néanmoins en bel état.

En bel état peut-être mais non susceptible de redémarrer rapidement.

C’est donc un moulin de la Belle au Bois dormant que j’ai visité.






1.



Signification de “Tiège” selon Wikipédia :

“... Son nom vient du wallon tiège ou tîdge (du latin *terreus), un terme qui désigne un vieux chemin de terre longeant généralement une crête, voire la crête elle-même...”.

Les ailes doivent être orientées, face au vent.
Première possibilité : il peut s’agir d’un moulin en bois qui tourne en entier car il repose alors sur un pivot.
Deuxièmement, c’est seulement la partie supérieure et les ailes qui pivotent.

Celui dont il est question ici est du deuxième type.

A noter, les deux entrées permettant d’y accéder en évitant les ailes tant elles représentent un danger réel quand elles tournent !




2.





Nous avons pu le visiter avant sa vente car compromis signé, le départ de Patrick, le propriétaire n’est plus qu’une question de mois.




3.






4.





Bien qu’il ait arrêté ses ailes en 1946, nous l’avons trouvé comme déjà dit en assez bon état et sans capharnaüm à l’intérieur.
Au rez-de-chaussée cependant, quelques bricoles et le blutoir, à remplacer par un nouveau en cas de redémarrage.

Bien sûr, vu que beaucoup d’engrenages sont en bois, il serait suicidaire de le remettre en route sans une rénovation profonde.




5.





On accède aux deux étages supérieurs via des escaliers très raides. Des escaliers de meunier selon l'expression bien connue.




6.
Merci à Françoise pour la photo ci-dessus.





Le mouvement rotationnel horizontal de l’axe des ailes est transformé via des engrenages situés tout en haut du moulin en un mouvement rotationnel vertical.

Il n’y a qu’une seule paire de meules qui peut fonctionner à la fois et c’est en-dessous de celles-ci que le meunier ajuste les engrenages selon la paire choisie.

Tout comme dans les moulins à eau !

C’est par un axe impressionnant, un vrai tronc d’arbre que le mouvement rotationnel est transmis aux engrenages situés sous les meules.

Trois paires de meules traditionnellement, chacune dans son carter, surmontée de la trémie dans laquelle le grain à moudre est déversé.



7.





Et comme dans tous les moulins, la roue principale agissant sur de plus petits engrenages a des dents en bois destinées à céder les premières en cas de coup dur.



8.




Ces dents d’engrenage en bois sont amovibles et simplement chassées dans des trous de la roue en fonte.


Reportez-vous à mes deux fils : "Le Moulin d'Odon" et


"Farines de Gentinnes..." pour retrouver des techniques identiques.





9.




On ne voit malheureusement sur les images aucun meunier à l’œuvre comme dans les deux reportages cités ci-dessus.

Ni sacs de blé, d’épeautre, ni sacs de farine. Pas de sol blanchi par la farine non plus.

Je suis bien conscient de ce manque et d’ailleurs, dans toutes mes publications précédentes, j’ai toujours privilégié cet élément humain.

Je serais fort étonné qu’à moyen terme un propriétaire ou les pouvoirs publics financent une remise à neuf de ce moulin classé pour permettre une production de farine.

Rêvons néanmoins…






Données techniques :

Photo 1 : :iboitier: M5, :iobj: Summicron 50 III, :ifilm: Kodak Tri-X 400

Photos 5 et 7 : :iboitier: M6, :iobj: Summilux 35 préasphérique, flash, :ifilm: Kodak Tri-X 400

Photo 6 : :iboitier: Sony Alpha 7 II, :iobj: Super-Angulon-R 1:4 21 mm

Photos 2, 3, 4, 8 et 9 : :iboitier: M6, :iobj: Elmarit 21 mm, :ifilm: Kodak Tri-X 400




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MessagePosté: samedi 2 mai 2020 - 19:05
par stephane_marco
Un joli reportage que tu nous montres. Comme à ton habitude, c'est soigné et bien raconté.
Merci à Françoise pour sa participation :cool:

MessagePosté: samedi 2 mai 2020 - 20:30
par punkrocker
Belle trilogie !

J'ai profité de ce reportage pour me plonger dans tes précédents travaux sur les moulins à eaux.

Tout cela forme un très bel ensemble, très bien documenté et mis en image.

Ici, je retiens la première pour son beau cadrage, la quatrième pour son dynamisme et la dernière pour sa majesté.

MessagePosté: dimanche 3 mai 2020 - 8:03
par Paradoxal
stephane_marco, punkrocker, merci pour vos commentaires agréables.
Merci à vous tous pour vos +1. :content-anim:

MessagePosté: mercredi 6 mai 2020 - 12:21
par jm92
Comme d'habitude, c'est un très beau reportage. Bravo. :applaudir: :applaudir:

MessagePosté: mercredi 6 mai 2020 - 13:00
par Robert
Paradoxal a écrit :
stephane_marco, punkrocker, merci pour vos commentaires agréables.
Merci à vous tous pour vos +1. :content-anim:


Trop bien :cool: Histoire et images dans le style Paradoxal. Merci +++

MessagePosté: mercredi 6 mai 2020 - 17:39
par Symphorinois
J'adore. Bien montré et bien narré :applaudir:

MessagePosté: mercredi 6 mai 2020 - 19:44
par Paradoxal
Merci beaucoup à vous.
Vos marques d'intérêt ainsi que vos +1 me font plaisir.

MessagePosté: mercredi 6 mai 2020 - 21:01
par arjouna
Merci pour la précision et la sobriété des images et de la présentation. Une très belle série.

MessagePosté: dimanche 17 mai 2020 - 8:32
par Paradoxal
Merci beaucoup arjouna. :content:

MessagePosté: lundi 22 février 2021 - 9:40
par Paradoxal
Bonjour. :smile:


Une heureuse découverte au hasard d'internet me permet de réveiller mon fil.
Il s'agit des portraits de la dernière famille de meuniers ayant travaillé au Moulin du Tiège.

Jean-Joseph Lorgé et ses enfants.
Et puis sa femme, née Gilson.

Ces deux images datent de 1946, année de cessation des activités meunières et d’arrêt définitif du moulin.
Date déjà précisée plus haut.
Le format de ces portraits est assez réduit, à cause sans doute du fait qu'il s'agit de photos d'amateur issues d'un procédé contact à base de négatifs 6 X 9.
Impossible de donner un copyright à leur sujet, malheureusement.
J'aime vraiment ces photos, spécialement celle du père et de ses enfants.
















:leica:

Le Moulin du Tiège et la dernière famille de meuniers

MessagePosté: lundi 22 février 2021 - 12:48
par Jean D.
Bonjour !

Merci pour ce nouveau fil sur la meunerie : belles photos descriptives et texte fort instructif !
Les images de la dernière famille ayant travaillé dans ce moulin sont émouvantes : le regard du grand-père (plutôt que du père ?), son vêtement et sa longue pipe, le sourire malicieux de la fillette, la femme au soir d'une vie de labeur…

Jean D.

MessagePosté: lundi 22 février 2021 - 13:58
par Paradoxal
Merci JOEL, merci Jean D.
Cette idée du père ou du grand-père ne m'avait pas effleuré.
Je ne sais pas en fait.
Une vie de labeur lourd, porter des sacs de grain ou farine de 50 Kg et plus, ça use un homme.
Il pourrait donc être plus jeune qu'il ne paraît sur la photo.
De plus, dans les temps passés, on s'habillait "vieux" assez tôt.
A mes yeux, la question reste ouverte.