summilux.net

Quelques mots mots en préliminaire.
J'ai hésité à poster ce qui suit. Un événement tragique ne peut être un prétexte pour s'amuser sur web.
De plus, le sujet mériterait plus de commentaires et plus d'images.
Il faut pourtant se limiter et c'est dans ces contraintes acceptées que je poste mes photos en y ayant joint deux photos prises il y a 50 ans.

J'édite ce supplément d'info.
Suite à une proposition de l'un d'entre vous, voyez au travers de ce lien la cause de la catastrophe.

http://mineshainaut.ibelgique.com/Cazier.htm




Marcinelle en Belgique. Pays de charbonnages fermés et d’industrie sidérurgique à la mort annoncée.
Un charbonnage de douloureuse mémoire : le Bois du Cazier qui fit 262 morts il y a eu tout juste 50 ans ce mois d’août dernier. Commémorations diverses dans un lieu devenu sanctuaire de la mémoire.
Catastrophe qui fit plus pour l’acceptation mutuelle des peuples que 50 années de propagande organisée. En effet, une immense majorité des morts étaient d’origine étrangère. Dont plus de la moitié d’Italiens.
Choc pour la population belge qui vivait à côté de cette population immigrée sans la connaître, d'où remise en question des certitudes.
Assez de paroles. Place aux images dont deux d’époque scannées d’après un catalogue comme annoncé plus haut.


photo prise le 8 août 1956 par Camille Detraux (1)


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(5) La salle des machines.


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Photo Camille Detraux & Raymond Paquay
(7) Les escaliers par où 262 corps sont passés après avoir été remontés du fond.


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(11) Lieu de mémoire pour les visiteurs. Ici, un couple d'Italiens.


(12) Les portraits des 262 victimes du travail sont présents sur le carreau de la mine pour perpétuer le souvenir.

Tout de même un peu de technique : MP, Tri-X, 21 Voigt, Lux 35 pré-asph., Lux 50 asph.

J'apprécie toujours beaucoup tes participations (et photos) sur ce forum.
Tu es quelqu'un d'étonnant que j'ai la chance de connaître.

Amitié

Yousse

Ces paysages miniers sont une source d'inspiration intarissable. Appréhendés de cette manière c'est un bel hommage à ceux qui y ont travaillé, qui y sont morts et qui y ont éprouvé de grands bonheurs, qui y trouvé de grandes amitiés.

Merci pour ce reportage commémoratif.
Les images les plus émouvantes sont (à mes yeux) les n° 6 (lampes de mineurs accrochées au mur - en suspens...) et 7 (échelle condamnée).

"Choc pour la population belge qui vivait à côté de cette population immigrée sans la connaître"...
... qu'en est-il aujourd'hui ? (Question piège).

@ Nathalie: J'adore également celle des lampes. De manière générale, les mineurs accrochaient leurs lampes et leur équipement à une corde qu'ils hissaient en hauteur afin de gagner de la place. Tout était donc stocké au plafond. C'était la salle des pendus...

Oui... Jean-Philippe Charbonnier en avait lui-même rapporté une terrible photo... (redécouverte dans l'album Reporters sans frontières).

Ce douloureux événement a ouvert les yeux à la population qui a réalisé qu'à côté d'elle vivaient des gens de sang, de tripes et de sentiment...autre chose que des étrangers.
Aujourd'hui, les Italo-belges (appelons-les ainsi) sont aussi Belges que quiconque et représentent l'assimilation parfaite. Tout en gardant la fierté de leurs origines et leur côté méditerranéen.
Mais si on sait que le Président de la Wallonie s'appelle Elio di Rupo et que la ministre responsable de tout ce qui est culture et enseignement (entre autres!) s'appelle quant à elle Marie Arena, donc tous deux Italiens de la 2e génération, on aura compris que plus personne ne pense même à faire une différence.

merci pour ce reportage ...

Merci pour tes images et ton commentaire.

L'émotion est grande en effet : tout est resté figé, en place, comme le montrent les judicieuses juxtapositions de photos anciennes et récentes, et cela renforce l'impression que ce site "muséal" est en fait un sanctuaire. Cela donne paradoxalement l'envie d'y aller... Merci pour ce reportage !

Nous en avons déjà parlé ensemble par M.P.
Ce sujet est très émouvant, d'autant plus sidérant par la confrontation passé/présent .
Rappelons-nous aussi le mépris des autorités envers les familles: sur le carreau de la mine, on laissait pénétrer par exemple les journalistes, par contre les familles qui attendaient avec angoisse des nouvelles de leurs proches étaient rejetées en dehors des grilles d'enceinte gardées par la maréchaussée !

Tes photographies sont absolument bouleversantes.

Un hommage aussi beau que poignant.

merci Paradoxal, pour tes images ! un reportage tout sur le silence et autour de la tragédie minière !

je suis particulièrement sensible à la lecture de tes photos, issu moi-même d'une famille de mineurs de Lorraine !
je rêve de faire un reportage sur la fermeture des derniers puits. l'exploitataion est finie mais il faut maintenant 'remplir les boyaux de la terre" !

j'ai vécu la catastrophe minière du puit Simon à Forbach en ...1985, je crois ! 1000 morts après un coup de grizou fatal ! un ami infirmier a contribué à extraire les corps des mineurs, ce qu'il en restait...

j'aime ces GUEULES NOIRES
amitiés
christophe

ps : je pense aussi d'une certaine façon au couple photographe allemand qui a immortalisé nombre d'usines ! isl sont plus connu à travers leur école : la Becherschule.

Merci à Paradoxal pour ce reportage émouvant… La juxtaposition des deux images anciennes avec celles prises récemment au même endroit est une excellente idée.
Dans le même sujet, je rappelle la catastrophe de Courrières (près de Lens, dans le Pas-de-Calais) probablement déclenchée par un coup de grisou, voici un siècle (10 Mars 1906), qui causa 1099 morts. Un mouvement de grève s'étendit à tous les bassins miniers français, suivi jusque dans le Borinage belge. Clémenceau tenta de réprimer ce mouvement en envoyant la gendarmerie et l’armée. La colère des "gueules noires" fut attisée car, 20 jours après l'explosion, 13 mineurs rescapés ressortirent d’une des fosses par leurs propres moyens, et 25 jours après un survivant réapparut également, alors que les secours avaient été abandonnés… Voir ici (entre autres).

Grand post, grand sujet...
Un excellent reportage...

Il fait écho aux images de Reza sur les mineurs chinois...