Shanghai

Jean-Yves
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Ah ! Merci !!! C'est effectivement une balade qui me donne immédiatement envie de retourner en Asie ! :D 8)
"La perfection des outils et la confusion des objectifs sont deux grandes caractéristiques de notre temps." Albert Einstein.
Inthebox
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Voilà, c'est fait.
Coignet
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Merci !
Je ne connais de toutes manières pas ces architectes chinois !

Voir sur le site d'un ami, des pages de croquis de voyage en chine.
Chaki
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Régulier
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Inthebox,

Belles photos, commentaires très intéressants.
Le vertige est bien le sentiment que l'on ressent à Shanghai, littéralement au Hyatt, et aussi devant le grouillement de la foule, la taille des immeubles.
Très bien vu et très bien rendu.
Chabada
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Vieux briscard
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Paris / Saint Martin
Paradoxal a écrit :
Chabada a écrit :
Paradoxal a écrit :
Malraux, bien sûr.


Non ? :wink:


Malraux est bien trop sérieux que pour que l'on charrie (me charrie ?) à son sujet.


Extrait :
«Entre ici, Jean Moulin!» Je me demande si ce discours, ce remarquable discours, n'a pas germé dans la tête de Malraux grâce à un calembour: «On entre ici comme dans un moulin.» Victor Hugo rappelle dans Les Misérables que les institutions les plus sérieuses ont souvent commencé par un jeu de mots: «Tu es Pierre et sur cette pierre j'élèverai mon église.» On pense à beaucoup de choses quand on pense à Malraux: la politique, l'aviation, le général de Gaulle, Louise de Vilmorin, mais pas à l'humour. Il faut croire que ses admirateurs, pleins d'esprit de sérieux, l'admireraient moins, s'admireraient moins, si cet humour était révélé. A cause d'eux, nous ne voyons de Malraux qu'une image en noir et blanc, le front baissé, le nez ronflant, jamais l'œil malicieux.

L'humour de Malraux se trouve dans tout ce qui n'est pas ses romans, où il prenait trop la posture du reporter prodigieux: dans l'extraordinaire inédit que constituent les Carnets du Front populaire, par exemple. Il ne leur manque que huit cents pages pour égaler les Choses vues. Malraux y collectionne des faits, des dires, des détails, comme Hugo, mais aussi comme Voltaire dans le Sottisier ou Montesquieu dans le Spicilège, comme les meilleurs en un mot, qui sont aussi de grands picoreurs littéraires. Comme eux, il a le raisonnement pratique, car le lyrisme pour être intelligent doit se garder d'être dupe: la vision tragique du monde qu'a le théâtre grec? Les acteurs portaient un masque de deux kilos: le poids joint aux deux trous à la place des yeux créaient une tension et une émotion qui contribuaient à engendrer le pathétique.

Le fond de l'affaire est le style: son analyse du discours de Léon Blum s'adressant au peuple après son élection (acte qui, rappelle Malraux, ne s'était pas vu depuis la Deuxième République: les élus s'empressant généralement de ne plus jamais parler à leurs électeurs) pourrait être enseignée dans les cours de rhétorique, s'il y en avait. Il y observe que «l'applaudissement est bien plus la voix de la foule que celle de son admiration». Lorsque Blum va à la Chambre présenter les «lois socialistes», Malraux observe les députés entrant en rangs serrés d'un pas de procession, «l'air de suivre l'enterrement de la Chambre». Le passage génial, qui se trouvera peut-être un jour dans une anthologie non guindée, ce sont les pages 45 à 48: le monologue d'un garçon de café d'Avignon qui a fait son service militaire au Palais des papes et explique à Malraux sa philosophie de la vie. Il compte sa pension de guerre en nombre de pastis par mois, dit: «Si j'avais été gravement blessé ou gravement tué», assure que les papes, «Jeun Vinte-Deux ou Innocint VI», s'ennuyant dans leur palais, «se pendaient aux fils de fer» pour se distraire. J'ai éclaté de rire à cette scène de Molière ou de Beckett. C'est rare quand on lit.

Finalement, Malraux, c'est toujours Tintin chez les grands hommes. Tintin: un adolescent moqueur qui réfléchit. Les grands hommes sont à côté. Et ne servent à rien, sinon à produire de la littérature, comme dans les Antimémoires, les Hôtes de passage, ou ces Carnets du Front populaire. Malraux, et c'est peut-être le seul moment où cet homme intrépide doutait, restait petit garçon, levait le doigt vers les adultes. Dans l'espoir qu'ils lui apporteraient de la pompe et du sérieux, car, pour les réflexions, c'est lui qui les avait, et plus intelligentes qu'eux.


Carnet du Front populaire 1935-1936

d'André Malraux

Gallimard, 108 p., 15 €. :wink:
Paradoxal
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Merci pour cette intervention Chabada. Tu m'impressionnes, et là, je ne charrie pas.
Paradoxal
Chabada
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Vieux briscard
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Paris / Saint Martin
De ta part :oops: :oops:
Vive internet !
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