Week-end brumeux à la mer

LaurentT
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Ile de France, petite couronne
en fait ces images m'évoquent le voyage selon Cendrars :

Iles
Iles
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Iles où l'on ne decendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par dessus bord
car je voudrais bien aller jusqu'à vous

Qui a de quoi illustrer ce texte ?
villegas juan carlos
    peut-être
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buenos aires argentine
Avec beaucoup d'imagination (et d'indulgence), ce cliché pourrait peut-être coller à ce texte.

Leica R4 + summicron 50 (ektachrome?)


amicalement
La photographie est la discipline de l'évidence en un millième de seconde de délire. Bernard Plossu
http://barnackla404.blogspot.com/
MMP
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Sainte Victoire
Les voyages et…

Nous n'arriverons plus, les villes ne sont que détails de brumes. Ecoute ; la mer dissimule tes pas. Un peu de soleil sur le parapet que tu franchiras, et une île lointaine enivrera ton cœur.
villegas juan carlos
    les voyages...
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Ah! les voyages. Tout ça me fait penser à un photographe (Bernard Plossu) que j’ai cité sur un autre fil hier matin, et à Michel Butor qui parlait des “Paysages Intermédiares” qu’on voit par la fenêtre du train, qui ne sont déjà plus là...(je cite) Souvent, les paysages contemporains ne font que passer, par les fenêtres des trains, des autos, des métros, des bus des avions. Rencontre entre la vitesse et l’immobilité des choses, entre le mouvement et le poids du temps, figé. Ce sont des paysages qu’on voit sans voir, sans les regarder, croit-on, mais qui sont là et s’accumulent dans la mémoire, et réapparaissent un jour inattendus. Mélanges d’architectures de toutes les époques , de béton et de terre...
Dans la photographie des “Paysages intermédiaires” de la vie contemporaine, il faut être incisif, d’une rapidité extrême, au 1/1000, double vitesse du temps et de la photographie.
L’écriture aussi avance et passe...la vie se déroule...
“Le temps coule comme du sable fin, sans fin. Et les paysages qui changent n’y changent rien” (Bernard Plossu).

Moi photographié par ma femme au leica R (ektachrome)

La photographie est la discipline de l'évidence en un millième de seconde de délire. Bernard Plossu
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alain.b
    eh bé
Dîtes donc Juan Carlos ... elle vous met dans un drôle d'état !!! mes félicitations, veinard!
Alain
MMP
    ... et d'autres voyages (sur la photo d'un compartiment)
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Sainte Victoire
Paysages. Et d'autres voyageurs… Qu'images-tu, voyageur, à l’interrogation que ne manque pas de susciter en toi, malgré toi, en face de toi une présence, un voyageur dont la destination pour un temps que tu peux augurer plus ou moins long c’est la tienne, alors qu’en toi tout de lui se dérobe, malgré cette simultanéité, ou en raison même de cette simultanéité, un espace clos d’où ne surgit que le plus impénétrable anonymat et il te semble que cet espace clos immobile et tendu vers une commune destination en aggrave le poids à chaque instant, que cet anonymat de voyageurs figure démultipliée de voyageurs pressés l’un contre l’autre avec à chaque fois ce faible interstice entre chacun d’eux qui fait que nul ne peut se rejoindre rend plus sensible et douloureuse la confrontation anonyme monologuant ses cahots infinis sur la buée des vitres dans un train lancé à plus de cent kilomètres à l’heure où seule importe la destination avec son fracas de ferrailles écrasées qui cogne la vitre à intervalles réguliers et tu pourrais t’assoupir t’assoupir t’assoupir à peine un 1/1000 de seconde d’obscurité à plus de cent kilomètres à l’heure flashes d'un silence chaviré d’intonations rauques le fracas métallique à intervalles réguliers cogne ébranle une respiration sans laquelle le silence demeure impossible mais comment comment échapper à cet envoûtement les voyageurs contemplés hachés non tu ne peux oui assoupir t'assoupir s'assoupir au 1/1000 de seconde rêveur
villegas juan carlos
    ...le train continue à rouler...
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...Et le train continue à rouler à plus de 100 à l'heure, et moi à fixer à 1/1000s. au leica R ces paysages intermédiares, Rochefort, Pons, Jonzac...destinaton finale; Bordeaux?
...et cet après-midi je serai dans un autobus qui remonte un vieux boulevard de Buenos Aires, mon R4 fixera d'autres paysages jusqu'au dernier arrêt...le temps n'est peut-être qu'une illusion.

amicalement
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niala
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Paris
Qu'est-ce qui vous arrive, les gars ?

Amis de la poésie, Bonjour !

Une nostalgie ? une jeunesse perturbée ? des fantasmes inassouvis ?
des désirs inavoués et enfouis ?

Résurgence de vos pulsions adolescentes ?

Souvenez-vous, vos 15 ans... la cousine de province en visite chez votre tante, combien de fois pourtant avez-vous essayé, mais en vain, tout en lui offrant un gentil bouquet de muguet cueilli le matin au lever du jour, dans le petit bois près de chez votre tante, et au retour, la tenant par la taille, lui disant tout en sentant la chaleur envahir votre ventre : tiens, j'ai cueilli ce muguet pour toi... et elle de répondre : il faut que je m'en aille, ma tante m'attend...

ah... ces mots si souvent revenus : il faut que je m'en aille, ma tante m'attend, qui ne les a pas entendus ?

Ils sonnent encore, là, ces mots, à mon oreille, c'est la cousine Thérèse qui les disait souvent, en tous cas elle riait bien Thérèse, et l'echo répondait : c'est Thérèse qui rit...

Et Thérèse partait en riant, vous plantait là, avec votre désir inassouvi, et si vous suiviez Thérèse, discrètement, vous découvriez qu'elle s'en allait, riant toujours d'un rire insolemment sensuel, à travers les bois, vous savez ? le petit bois au muguet ? elle s'en allait vers une petite cabane pour retrouver votre meilleur ami?... et oui, sacré Thérèse qui riait tout le temps, et de la petite cabane, on entendait de loin son rire provoquant envahir tout le bois, et vous, torturé par ce qui vous apparaissait comme une totale trahison, vous n'aviez plus qu'à rentrer chez votre tante, laquelle, ne se doutant pas de ses mots inapropriés : Tu as passé une bonne journée ?

Ah... Thérèse, Thérèse qui rit quand...

Oh douleurs adolescentes, que nous laisserez-vous un jour en paix ...

----------------

Pardonnez-moi, revenons sur terre ou sur mer ...et bonne fête du muguet à tous et... à vos boitiers !

"Au cul la vieille, c'est le printemps ! "...

Une histoire cochonne ? NON, PAS DU TOUT I Désolé !

Cette expression, si souvent entendue et toujours déformée est la suivante : Sur les bateaux de pêche, autrefois, il était de coutûme, au printemps, de réparer les filets, et celà se passait au "cul" du bateau, tâche réservée aux femmes des marins (tjs machos, bien sur) d'où l'expression "Au cul la vieille, c'est le printemps!"

Vous auriez préféré une histoire coquine ?

Ah... Sacré Thérèse...

Niala
MMP
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Sainte Victoire
He visto, como el griego, las urbes de los hombres,
Los trabajos, los dias de varia luz, el hambre ;
No corrijo los hechos, no fal seo los nombres,
Pero el voyage que narro, es… la plus douce illusion,
Un voyage sensible tout autour du monde, le temps d'une image

(avec l'aimable particpation de J.L. Borges, qu'il me pardonne le décalage)

Amicalement

P.S. : poésie est lumière, photo est poésie :wink:
villegas juan carlos
    merci pour votre histoire
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buenos aires argentine
Niala,
Merci. Elle est sympa votre histoire.
Qu'est-ce qui m'arrive?
Le goût de la nostalgie? Oui
Une jeunesse perturbée? Crois pas.
L'amour de la poésie? Bien sûr.
du leica? Of course!

Mais surtout, l'envie de vivre dans un monde moins moche.

amicalement
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villegas juan carlos
    merci infinement
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buenos aires argentine
Strovoï,
Bravo!
Merci infinement. Vous venez de citer (dans un espagnol "impec") mon écrivain favori...

amicalement
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niala
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Paris
La traduction, if you please...
herisson
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Le Mans
J'empêche en respirant certaines gens de vivre
Je trouble leur sommeil d'on ne sait quel remords
Il paraît qu'en rimant je débouche les cuivres
Et que ça fait un bruit à réveiller les morts

Le titre du Poème est "Plus belle que les larmes", in "Les yeux d'Elsa", d'Aragon.
Je sais que ce poème "de contrebande" ne concerne en rien la photo ; je sais aussi que la photo engagée peut avoir la même fin que la poésie, ici thème principal.

Merci pour un forum qui vole par dessus la plupart des autres, aussi bien en sérieux qu'en savoir-vivre.

Hérisson

PS : Ce n'est pas la traductions des vers précédents...
villegas juan carlos
    traduction...
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Depuis le 26 mai 2003
buenos aires argentine
Traduction (approximative)
Je vis, comme le grec, des cités et des hommes,(plutôt, les cités des hommes)
je vis les travaux, les jours sous différentes lumières,
Je vis la faim;
je ne change pas les faits, je respecte leurs noms,
Mais le voyage que j'ai décrit est la plus douce illusion...

amicalement
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herisson
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Le Mans
Et c'est de qui, quel oeuvre ?
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