Jean D. a écrit :
D’autre part… Si l’objectif est "recalibré" pour f:1,5 cela signifie donc qu’à cette ouverture il ne se produira pas de
focus-shift et que la mise au point sera parfaitement exacte à pleine ouverture ; j’en déduis qu’en revanche le
focus-shift se produira lorsque l’objectif sera diaphragmé : qu’en est-il ? La profondeur de champ "absorbe"-t-elle alors ce
focus-shift ?
Là encore, le problème a été battu et rebattu ici
Ekreviss devient tout rouge à force de répéter que le rendu est au moins aussi important que les courbes FTM, qu'un vrai sujet, tridimensionnel, n'est pas une mire et que des générations de photographes ont fait, et font toujours, d'excellentes photos avec le Sonnar, son clone Jupiter, le Summilux pré-asph de 50 et de nombreuses autres optiques affligées de ce
focus-shift telles que les Summilux de 35 (ASPH compris), le(s) Noctilux, etc.
Des éléments de réponse à la question posée se trouvent dans un
article d'Erwin Putt sur le Noctilux qui a été cité ici même dans un autre fil : le Noctilux a un glissement de mise au point de 74 microns de f/1 à f/2 et 120 microns de f/1 à f/5,6, l'objectif est visiblement calé pour f/1 donc en résultats "bruts" la FTM est mauvaise à f/2, remontant à f/5,6 à des niveaux justes comparables à la pleine ouverture
Une fois la mise au point recalée, les résultats croissent uniformément de f/1 à f/5,6, comme normal.
Le C-Sonnar étant calé sur f/2,8, le glissement en fermant le diaphragme doit être moindre que celui du Noctilux, et très probablement absorbé par la profondeur de champ; au pire, je m'attends à ce que la FTM stagne entre f/2,8 et f/5,6 au lieu de monter encore un peu plus. En ouvrant, le glissement doit être plus gênant sur mire qu'en fermant — mais moins gênant sur un sujet réel, et masqué par le rendu doux. En recalant le C-Sonnar pour f/1,5, on risque de retomber sur la configuration du Noctilux : bon à pleine ouverture, médiocre ou mauvais à f/2,8 à cause du glissement, puis de nouveau bon à f/5,6 (mais pas excellent) quand la profondeur de champ absorbe le problème.
Les choix différents de Leica et de Zeiss sont tous deux compréhensibles : le Noctilux est un objectif d'exception, acheté pour être utilisé à pleine ouverture, et il n'est pas aberrant pour le photographe d'avoir aussi un "humble" Summicron de 50 dans son sac pour les situations plus ordinaires; alors que le Planar 50/2 comme le Sonnar 50/1,5 sont a priori
le 50 du photographe — il peut choisir l'un pour l'excellence de ses corrections ou l'autre pour son rendu en portrait, mais il ne prendra probablement pas les deux —, donc il est utile de caler le Sonnar pour un meilleur piqué aux ouvertures moyennes, quitte à affaiblir la pleine ouverture.