Des champignons sous les tropiques

libmig
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Depuis le 17 nov 2008
Le Francois
Bonjour,
Je suis très déçu de ces achats de plusieurs milliers d’euros qui voient leurs valeurs réduites au minimum et mon admiration pour la marque LEICA s’en trouve réduite d’autant. Je ne saurai trop conseiller aux habitants ou aux personnes se déplaçant dans les DOM et ou sous les tropiques de ne pas acheter cette marque, s’ils ne veulent pas subir cette désagréable expérience qui suit :
Utilisateur d’un M8 et d’un Summicron 2/50 achetés dans les années 2008-2009.
Vivant depuis 2010 à la Martinique, j’ai très peu eu l’occasion d’utiliser ce matériel qui me servait surtout quand j’habitai Paris à faire des photos de rue et désirai m’en séparer. A cette fin, j’ai profité d’un voyage en métropole pour laisser cet ensemble en dépôt-vente chez Photo-Suffren, professionnels reconnus et pour qui j’ai une estime certaine. Bien ou mal m’en à pris car ces professionnels, chez qui j’avais à l’époque acheté la majorité de mon matériel on procédé, comme il se doit, à une expertise du-dît matériel pour en déterminer la valeur.
Après cette analyse, il se trouve que l’ensemble de ce matériel est contaminé par des micros-champignons dû au séjour de 3 années dans un pays tropical et sa remise en état à l’usine, dans les normes strictes du constructeur, aurait un coup prohibitif. Malgré les précautions que j’ai pu prendre pour éviter ce genre de problème. Le matériel n’a jamais pris l’eau et était stocké avec des sacs de Silicagel.
Suite à cette constatation, Photo-Suffren a pris la décision (et je les approuve) de ne pas mettre ce matériel en dépôt-vente pour éviter d’engager leur responsabilité en cas d’achat par un tiers.
Je me retrouve donc avec un lot de matériel quasi invendable.
Cordialement
Libmig
schuller
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le Luc en Provence(83340)
Bonjour!
Pas normal pour ce matériel vu le prix et la réputation de la marque....J'ai résidé pendant deux ans en Guadeloupe(7/83 à 7/85).
J'etais équipé d'un Nikon(Nikkormat FT 3) acheté en 1977 avec 2 optiques.Sans prendre de précautions particulieres...sans aucun souçis.
Je remarque que la laque de ce boitier est à peine entamée alors que celle des M8 et 9 que je vois est bien attaquée.
J'ai l'impression que les normes de fabrication ont bien changé.Ce boitier ne sert plus depuis longtemps mais fonctionne encore,il a
sans doute besoin d'une révision.C'était un super boitier,mon premiers Nikon avant d'autres de la marque mais qui eux m'ont posé,
pour certain,quelques problémes.
Clic
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Besançon
Il faut comparer 2 boîtiers de fabrication actuelle.
Chez Nikon le revêtement se transforme en guimauve à l'utilisation, et aucune amélioration depuis 20 ans.
Si, remplacement du revêtement par la même cochonnerie.
Régulièrement sur les forums des utilisateurs se plaignent.
Pour ce qui est des champignons, il n'y a qu'une solution pour ne pas en avoir c'est le déshumidificateur électrique. :content-anim:
"Lorsque vous photographiez des gens en couleur, vous photographiez leurs vêtements.
Mais quand vous photographiez des gens en noir et blanc, vous photographiez leurs âmes"
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osterblitz
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On peut traiter les objectifs avec des vapeurs de formol qui détruisent les champignons et leurs spores.

Pour les boîtiers je ne sais pas (risque de corrosion ???).

Il y a aussi la lampe de Wood (lumière noire UVa qui traverse le verre contrairement aux UVb et UVc) qui avec une exposition prolongée détruit les champignons..
libmig
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Le Francois
Bertrand,
Merci pour ces conseils.
Cordialement
Clic
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Besançon
bertrand.C a écrit :
D'accord avec toi pour les UV sur les optiques mais sans doute insuffisant (spores qui jouent à cache-cache)

En mode "curatif"
Le problème c'est l'encapsulage du capteur: tu ne peux agir à l'intérieur avec des vapeurs même si ce sont des cov, et je pense aussi que la dégradation du formaldéhyde ne va pas arranger les choses (oxydation & réactions avec d'autres composés organiques ou synthétiques du boitier), surtout si l'usage est répété en préventif.
Je n'ai pas de solution non plus (un traitement à l' O3 en hyperbar (pas moins de 10atm)) me semblait une bonne solution mais les facteurs d'oxydations sont multipliés, si on ajoute l'humidité ambiante, la condensation prévisible de la compression/décompression...on arrive à une mort plus que probable du capteur

En mode "préventif"
- boite hermétique + dessicant
- Uv sur les optiques
un générateur d'O3 et une petite séance en temps en temps en boite étanche pour boitiers et optiques, si la boite est isobare, çà ne devrait pas endommager le matériel et même accentuer sa désinfection (taux d'humidité)...à tester



bertrand.C a écrit :
D'accord avec toi pour les UV sur les optiques mais sans doute insuffisant (spores qui jouent à cache-cache)

En mode "curatif"
Le problème c'est l'encapsulage du capteur: tu ne peux agir à l'intérieur avec des vapeurs même si ce sont des cov, et je pense aussi que la dégradation du formaldéhyde ne va pas arranger les choses (oxydation & réactions avec d'autres composés organiques ou synthétiques du boitier), surtout si l'usage est répété en préventif.
Je n'ai pas de solution non plus (un traitement à l' O3 en hyperbar (pas moins de 10atm)) me semblait une bonne solution mais les facteurs d'oxydations sont multipliés, si on ajoute l'humidité ambiante, la condensation prévisible de la compression/décompression...on arrive à une mort plus que probable du capteur

En mode "préventif"
- boite hermétique + dessicant
- Uv sur les optiques
- un générateur d'O3 et une petite séance en temps en temps en boite étanche pour boitiers et optiques, si la boite est isobare, çà ne devrait pas endommager le matériel et même accentuer sa désinfection (taux d'humidité)...à tester




"Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué." :eek: :wink:
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Clic
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Besançon
bertrand.C a écrit :
@ clic :très bonne synthèse :content:
ta signature...Durst ou Fr-F2?

Je m'emballe, le problème des champignons me tient à cœur en fait (la Bretagne est malheureusement un bon terrain* pour eux: j' y ai vu circuler pas mal de belles optiques foutues à cause de çà. Il y a 12ans, une location de 2ans en longère mal ventilée a altéré tout mon parc optique, y compris un Rolleiflex neuf :evil: )

*Un indice sur cette carte? On y parle de Mérule mais je pense que les stats sont assez similaires (tout dépend évidement de l'état de l'habitation, du stockage,...mais les champis semblent apprécier ces zones).

http://www.maisonapart.com/zoom.php?pho ... edito=3712


Je crois qu'ici peu de monde connait l'efficacité d'un déshumidificateur.

https://www.google.fr/#q=d%C3%A9shumidificateur

Dommage ! :sad:
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Hertbert9
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Les spores organiques sont partout présentes dans l'air, donc dans les objectifs. Si le milieu est chaud et humide, elles trouvent à l'intérieur des objectifs un milieu favorable à leur développement du fait de l'effet de confinement combiné avec l'exposition à la lumière. Il en résulte ce qu'on appelle "champignons du verre".

Il est inexact de dire que le matériel optique de telle ou telle marque est plus ou moins sensible aux "champignons"; il est vrai, en revanche, que certains types de lubrifiants, particulièrement de lubrifiants organiques, peuvent favoriser le développement des champignons, ce qui peut expliquer pourquoi certaines générations d'objectifs (ou de jumelles) sont plus souvent attaquées que d'autres.

Pratiquement, le problème qui se pose n'est pas la présence -- inévitable -- de ces spores, mais (a) celui de leur développement et (b) celui de leur mode de croissance puisque certains d'entre elles attaquent le verre en profondeur, tandis que d'autres restent en surface. Dans le premier cas, il n'y a rien à faire (on se rend compte des dégâts quand il est trop tard), dans le second, un nettoyage spécialisé suffit à remettre les choses en ordre.

Ce qui est certain est que, comme l'on montré toutes les études sur la question (notamment militaires, les marines dépensant beaucoup d'argent en matériels optiques coûteux), aucune éradication préventive n'est possible quand on est en milieu tropical humide; l'exposition au substances fongicides, vaporisées ou parfois contenues dans les peintures internes des fûts, comme le stockage au frais ne fait que déplacer le problème, lequel revient dès que le matériel est utilisé en milieu ambiant (par définition, le matériel optique est utilisé en milieu ambiant).
Gilles T
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Paris
Belle illustration du propos dans le dictionnaire en cherchant "champignon"
Gilles T
libmig
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Depuis le 17 nov 2008
Le Francois
Merci Herbert9 pour cette savante réponse.
Les boîtiers et objectifs dits tropicalisés évitent-ils ou au moins retardent-ils ces problèmes? Ou pour les objectifs au moins faudrait-il qu'ils soient traités comme le jumelles marines comportant des gaz en leur intérieur?
Merci encore
Libmig
Hertbert9
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Depuis le 3 sep 2010
Lyon
L'article du "dictionnaire" est effectivement très bien.

Je ne saurais répondre à votre question, n'ayant pas mené d'enquêtes sur la question, mais ce que j'ai lu dans un rapport de la marine suggère que les traitements antifongiques ont une efficacité préventive qui sans être nulle est plutôt limitée... Dans mon souvenir, le plus efficace (le moins inefficace) est de mélanger un antifongique à la peinture noire recouvrant la surface interne du fût des objectifs/jumelles/viseurs, etc.
Le rapport surface peinte/surface des verres dans de gros matériels peut justifier l'opération, mais dans le cas d'objectifs pour format 24x36 ça semble plus discutable.

Seule critique au 'dictionnaire" qui déclare:

"(...) les graisses et huiles modernes sont des composés organiques dérivés du pétrole, ce qui était vraisemblablement le cas de leurs homologues voici un demi-siècle..."

Justement non: les lubrifiants qui étaient réputés être de la meilleure qualité en horlogerie et ailleurs étaient d'origine animale (particulièrement l'huile de foie de baleine rafinée), donc organiques.
De là à estimer qu'ils favorisent le champignonage du verre par rapport aux lubrifiants synthétiques, c'est que qu'on pourra vérifier dans 50 ans...

Les graisses et huiles sont un domaine extrêmement complexe, en évolution constante, au sujet duquel la masse des publications est vertigineuses. La complexité des lubrifiants utilisés dans le matériel photo est quelque chose qu'on ne soupçonne pas: dans le manuel de réparation du Nikon F de 1959, on ne mentionne pas moins de 45 graisses différentes (viscosité, densité, fluidité) sur 280 points... Dans un même objectif, il peut y avoir 5 ou 6 graisses différentes.
Dans ces conditions, les explications simples sont difficiles.

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