Nouvelles et anciennes hypothèses de formulation optique sur boîtiers modernes

bob_j
    L’impasse ou comment aller droit dans un mur tagué à l’œuvre du marketing.
Avatar de l’utilisateur
Régulier
Messages : 106
Depuis le 13 juin 2007
Diverses, Afrique surtout
Hélas pas de miracle à attendre dans un usage contre nature…

Ces anciens objectifs photographiques sont en effet taillés pour fournir un maximum de lumière sans compromis à un film sensible naturellement peu résolvant, sans inutiles lentilles de « patchage » correctrices donc ; ils n’ont tout simplement pas été conçus dans une optique -intellectuellement parlant- qui amena à ces appareils modernes ou l’on associera -par le verbe surtout- excessive définition et qualité d’image*.

« Pour un rendu des détails les plus fins » disent nos marchands du temple, encore faudra-t-il qu’ils parviennent au capteur par l’intermédiaire d’optiques dédiées… et accessoirement à quel prix au niveau dégradation de la restitution correcte des niveaux d’intensité en tout point de la surface collectrice avec de si larges surfaces optiques dont le positionnement devient critique et sur toutes les longueurs d’ondes du visible, alors même que selon M. Abbe on ne corrigera qu’en trois points du spectre au détriment du reste pour mériter ce titre d’apochromatique, intéressant, non ? En clair, nous ne sommes pas dans l’absolu mais dans le relatif en terme de performances.

Apochromatique ou pas, telle est la question car à chacun son fardeau…

Vous noterez qu’en générique, on pourra constater une tendance sur des systèmes à haute résolution à une dégradation sélective des niveaux d’intensité, une élimination même de tout ce qui tombera au dessous du seuil discernable du fait de la moindre sensibilité intrinsèque du capteur, elles incorrigiblement destructrices mais qui auraient pu être évitées avec un meilleur ratio surface des transducteurs élémentaires/définition utile, celle de destination, sachant qu’avec 10Mpx vous obtenez déjà un tirage métrique très correct.

Ces dernières optiques que l’on qualifiera à tord de modernes et reconnaissable à leurs adjectifs ne sont ainsi pas meilleures même si elles restent chères dans les deux sens du terme -certains ne peuvent d’ailleurs pas s’en passer pour cette raison-, elles sont tout simplement adaptées sinon intimement liées à l’usage d’un capteur résolvant et la résolution affichée par ces nouveaux appareils force indéniablement à leur utilisation.

Que voulez-vous, on ne peut tout avoir même en y mettant le prix… le M10-R par exemple est déjà tout simplement équipé de surfaces photosensibles trop petites pour assurer un moyennage de ce que lui fournira l’optique non adaptée, avec au résultat un contenu inhomogène conséquence d’une mise en valeur d’aberrations qui passaient inaperçues sur film sensible et qu’il faudra tenter de corriger à un moment ou à un autre avec plus ou moins de succès.

La restitution des aberrations qui n’en étaient pas dans un usage normal sera d’autant plus visible que la scène est fouillée et visualisée dans des conditions autorisées par ces capteurs, celles que l’on ne voit pas tous les jours un tant soit dit, aussi faudra-t-il se méfier de résultats obtenus et défendus contre toute logique à part la sienne par l’amateur désargenté d’art pictural qui après s’être ruiné dans un boîtier luxueux, ne pourra alors que se montrer et ainsi s’estimer satisfait contre vents et marées contraires d’un mariage arrangé avec une optique devenue bon marché.

Le paradoxe du meilleur -entendez coûteux- contraire à l’efficient…

Se méfier donc de ce qui est démontré sur un écran-moniteur bien incapable d’être à ce point fidèle qu’il les révélera et c’est pourtant ce qui vous est proposé tout en parlant de richesse de matière, de rendu particulier, de modelé, de surprenante douceur ou que sais-je d’autre... « malgré le passage sur un produit de retouche commercial », rendant ce dernier responsable d’un mal originel du numérique, ce qui est absurde puisque nous venons de voir que tout est déjà joué en amont de par les caractéristiques physiques des constituants, de l’optique au transducteur.

Plus simplement et avec toute la rigueur qui s’impose, je dirai que le traitement numérique non destructeur peut certes et a contrario de ces dires d’adepte d’un ésotérisme scientifque si courant depuis que le monde est humain, faire beaucoup surtout en post production sur des machines puissantes et j’en ai une belle batterie à disposition pour le démontrer... à seule condition qu’il reste quelque chose à traiter une fois passée la barrière du trio optique-capteur-traitement amont.

Ce qui est perdu n’est par définition pas récupérable…

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de dire qu’une optique ancienne donnerait de moins bon résultats qu’une moderne et inversement, mais de constater une incompatibilité qui rend une association particulière contre-productive ; dès lors s’ensuivrait un possible résultat plus mauvais sur M10-R que sur un autrement exécrable M8 avec ses .dng taillés à la serpe puisque basés sur le codage couleur le plus basique connu, pardon possible… un comble certes et triste résultat mais une réalité qui devrait marquer l’amateur d’économie après qu’il eut alors imprudemment, mais en confiance j’en conviens, jeté son dévolu sur un autrement capable M10-R et comprenez tout M ou SL numérique dans le lot.

Que les possesseurs de tels boîtiers se rassurent, dans l’actuelle gamme Leica et en prévisionnel, aucun appareil numérique n’est prévu pour être compatible avec les optiques anciennes « sans adjectif »…

Une affaire de compatibilité qui n’admet pas le compromis dans ce cas et dans tous les cas il faudra choisir judicieusement dès le départ quel couple convient le mieux à la mission sachant que partir de l’optique « adjectivée » sur un boîtier au capteur moins dense en structures réceptrices reste un moindre mal puisque le moyennage se fera naturellement.

C’est ce qui n’est pas bien compris par ceux qui veulent encore croire au qualitatif partiel sans soucis du ratio évoqué plus haut dans ce qui reste une chaîne dont la cohérence doit être plus que jamais imposée, pardon respectée ; autrement les seuls appareils -à défaut de ceux qui usent de films- qui actuellement conviennent peu ou prou aux optiques dont il est au départ question et que l’on utilisera alors à dessein sont ceux dont les capteurs possèdent des transducteurs à large surface photosensible, ce qui devient dur à trouver malheureusement puisqu’ils rognent sur le nombre d’or tant prisé par les gourous du marketing.

L’oubli d’un passé récent…

Pourtant rappelez-vous le format de capteur du Leica S, était-il de grande taille rien que pour l’augmentation du nombre des « pixels » ? Etonnant sinon compréhensible et révélateur que l’on puisse maintenant passer sous silence les bases d’un principe pourtant évident, celui qui lie surface photosensible et fidélité de restitution en, pardon dans les zones de basse lumière ; ainsi une course aux pixels justifiant paraît-il un surcoût tout en forçant au mariage du couple boîtier-optique est-elle une vue à l’étrange perspective qu’il faut bien... recadrer même si le principal intérêt est alors le possible recadrage -l’autre- à grande échelle.

Dans cette course... au doublé financier boîtier-optique, le M10-R comme le SL2, appareils spécialisés sur-pixellisés en usage général et vous me pardonnerez l’expression, ne sont pourtant pas équivalents aux moyens-formats qui deviennent eux aussi victimes de cette course à l’improbable résolution qui n’a de véritable raison d’être que dans la perspective du profit que génère un argument publicitaire si simple à faire admettre au jobard.

C’est l’évidence et je dirai pour être concret dans le souhait que c’est aussi un M-S -mais attention avec la confusion avec le SL2-S qui n’est qu’un rétropédalage économique- ou bien un S revisité mais toujours avec ces grandes surfaces photosensible dont on adaptera sans exagération le nombre et qui constitueront un capteur à grande dynamique qu’il nous aurait fallu, variant en cela de ceux des téléphones savants à la place de leur possesseurs dans un usage qui doit aussi fait la part belle aux optiques dont le seul but est de collecter la lumière, devrait-on alors s’orienter vers une partie correction logicielle plus élaborée mais ceci est une autre histoire… imaginez que l’utilisation de ces anciennes optiques ne soient plus aussi aberrante qu’elle l’est aujourd’hui sur l’essentiel des boîtiers numériques, à qui nos marchands vendraient-ils leurs précieux « cailloux » rémunérateurs maintenant si simples à produire ?

Dans d’autres domaines comme le traitement du signal en radioélectricité -le visible n’est qu’une plage de longueurs d’ondes parmi tant d’autres- l’implémentation logicielle des fonctions, le « Software Designed » est pourtant bien ancré dans les esprits même si un DMR -non, pas celui-là, l’autre, celui de General Dynamics- coûte aussi un bras, avant et après sa « démocratisation » avec le Badger, lui-même rattrapé par des produits de grande diffusion, tout comme le SL2 de Leica donna le SL2-S toujours incapable d’infléchir la tendance vers la vraie performance donc de supporter d’autres optiques que celles pour laquelle il reste conçu, sous certains aspects alors concurrencé voire surclassé par un « consommable » mais efficace V-LUX 5 et sa conception monobloc avec l’optique en accord symbiotique ; nonobstant le fait que le côté financier signe de profit allant de concert avec l’ésotérisme soit souvent obstacle au progrès véritable, cette hypothèse mettant sur le devant de la scène un travail en aval dans le domaine du traitement photographique serait-elle envisageable ? Je crois que oui, pardon j’espère que oui.

Retour aux sources de l’optique…

Il est pourtant indéniable que le choix d’une correction optique à la fonction de transfert figée donc potentiellement destructrice d’informations doive se faire a minima de perte en corrélation avec celle obtenue par implémentation logicielle de la formule mathématique qui offrira solution, celle qui ne devra pas seulement se contenter de tenter d’effacer tant bien que mal des aberrations que l’on aurait pu éviter mais d’effectuer un transfert de fonctions d’amont en aval lorsque cela est possible ou plutôt dès que cela le sera, remplaçant un « patchage » optique qui nous amène droit dans le mur d’un simple figuratif mode devenu succès marchand avec la surconsommation de pixels.

Je vais résumer : bien transmettre l’information fut-elle un tantinet en vrac dès l’instant où elle sera mieux récupérable par l’algorithme, cette hypothèse qui remet tout à plat sera-t-elle enfin admise ou continuera-t-on encore longtemps a « patcher » pour l’amour du moindre risque financier ?

• Pour terminer sur une note humoristique, dans certains milieux de gens très pragmatiques, il se dit que la sur-pixellisation a été spécifiquement élaborée contre toute logique et logiquement pour ceux qui ne connaissent rien à rien mais sont au moins capables de compter jusque là pour tout gober et alors allonger l’oseille pour l’amour du chiffre dès qu’il est question de modernisme -badinerie ou taquinerie de jaloux assurément, mais dans le fond, il y a bien une part de raison là-dedans...- ainsi cette phrase : « Panasonic admits that they had to go above 16MP because of pure “marketing” request. » a-t-elle fait couler beaucoup d’encre mais n’a toujours pas convaincu notre jobard, si peu visionnaire, qu’un autre monde existe où l’ancien serait prophétique.
GUIRAUD
    Rep : L’impasse ou comment aller droit dans un mur tagué à l’œuvre du marketing.
Avatar de l’utilisateur
Membre des Amis
Messages : 968
Depuis le 24 oct 2017
01700
"tout comme le SL2 de Leica donna le SL2-S toujours incapable d’infléchir la tendance vers la vraie performance donc de supporter d’autres optiques que celles pour laquelle il reste conçu, sous certains aspects alors concurrencé voire surclassé par un « consommable » mais efficace V-LUX 5 et sa conception monobloc avec l’optique en accord symbiotique ; "

je ne comprends pas cette comparaison, opposition presque entre deux modèles grandement différents ; le V-Lux surclasse le reste ?
la mort est une maladie qui s'attrape à la naissance
Frédéric Dard
mcintosh
Habitué
Messages : 335
Depuis le 6 juil 2021
Le Tholonet
Message fort long pour ne pas dire grand chose.
"+1" de la part de : FRISCO
discus64
Habitué
Messages : 338
Depuis le 23 avr 2009
Pau - France
mcintosh a écrit :
Message fort long pour ne pas dire grand chose.

Peut être pas. Le propos peut être intéressant, mais probablement surpixellisé...
Dura Lux Sed Lux
JFK
Avatar de l’utilisateur
Spécialiste
Messages : 1394
Depuis le 29 jan 2006
Orient breton
discus64 a écrit :
mcintosh a écrit :
Message fort long pour ne pas dire grand chose.

Peut être pas. Le propos peut être intéressant, mais probablement surpixellisé...

C'est poliment dit... :lol:
"+1" de la part de : discus64, FRISCO
Richard
Avatar de l’utilisateur
Vieux briscard
Messages : 10757
Depuis le 27 mai 2003
bigoudénie en Pen ar Bed (29120)
Bel euphémisme...
"c'est avec le coeur que l'on fait des photos"
"la photo c'est le regard"
Willy Ronis

http://www.summilux.net/r_system/fondsRV.htm

http://www.summilux.net/expos/voir.php?auteur=19&page=2
Blowupster
Avatar de l’utilisateur
Membre des Amis
Messages : 6120
Depuis le 5 juin 2007
Genève Suisse
Je tique déjà aux 2premiers paragraphes: Dans les années 50/60 on photographie en' noir et blanc et on trouve des films très fins pour lesquelles on cherches d'excellentes optiques et lourd trépied. Les abérations chromatiques sont traités par les ingénieurs car il fond perdre de la définition si on utilise pas de filtres. On trouve donc des objectifs complexes et très cher comme le Summicron 35mm V1. Ces objectifs contiennent beaucoup de verres donc on développe des traitements se surface qui coûtent cher en contraste. En noir et blanc on peut régler ce problème au labo.
Dans les années 70 et après, on photographie en couleurs donc faible résolution mais grosse demande en contraste. Les formules optique sont simplifiées et la demande d'optique lumineuse rencontre des solutions de compromis avec une exigence de qualité moyenne en résolution. Bref avec le numérique actuel il est plus sensé d'essayer des objectifs optimisé pour l'époque n/b que early color.
"+1" de la part de : BigSteve
perkins231
Messages : 89
Depuis le 8 août 2017
26700 pierrelatte
pour établir la définition d'une optique on ramene cela a des petit cercle que l'on appelle cercle de confusion
si les cercles sont plus grand ou plus petit que la taille d'un pixel du capteur il y a chevauchement donc perte de définition
le objectifs argentique etaient adapté la taille du film et c'est pour cela que les plan film 4x5 ou 8x10 n'avait pas la meme definition que les film 35mm, les objectifs etaient moins performant
PASQUIER
Spécialiste
Messages : 1041
Depuis le 23 oct 2009
BOURGES
Je crains que se perde dans toutes ces considérations.
Que le capteur numérique soit plus pointu que le film argentique, sans doute et après ?
En pratique, ça se traduit par une exigence suplémentaire sur le plan mécanique ( vis ou baillonette sans jeu, bagues sans jeu, lentilles bien calées...) et pour le photographe ( optimiser sa mise au point, choisir une vitesse suffisante, pas bouger au déclenchement hors stabilisation embarquée, pas trop fermer le diaphragme...)
Mais pour le reste, un vieil 3.5/50mm Elmar peut offrir une très belle image avec un boitier M numérique via sa bague d'adaptation, c'est juste que l'image offira une ambiance très éloignée de ce qu'offre un 50mm contemporain.
Différent ne veut pas dire moins bien, ni mieux d'ailleurs.
Il faut bien préciser la démarche engagée : celle du geek, du photographe de résultats et du photographe instinctif-contemplatif.
Et toutes ces optiques R qui donnent de si beaux résultats avec les boitiers S Panasonic ou SL Leica...
Laissons le dernier mot à l'émotion visuelle.
FRISCO
Avatar de l’utilisateur
Membre des Amis
Messages : 4670
Depuis le 20 nov 2008
CARRÉMENT À L'OUEST
C’est ni plus ni moins que de la masturbation mentale. Et c’est poliment dit ;)
LE PLANAR C'EST LE PANARD
Xenophon
Avatar de l’utilisateur
Habitué
Messages : 335
Depuis le 27 oct 2014
Val d'Oise
La notion de cercle de confusion est liée à la netteté. On l'utilise notamment dans le calcul de la profondeur de champ, en employant une valeur commune à toutes les optiques dédiées à un format donné.

La définition, ou pouvoir séparateur, c'est autre chose : il s'agit de la capacité d'une optique à rendre les détails les plus fins. Elle s'exprime en paires de lignes/mm. Une paire de lignes = une ligne blanche et une ligne noire. Plus les lignes sont fines, plus l'optique tend à les rendre comme un gris moyen, jusqu'à ne plus être capable de les discerner.
Xenophon
Avatar de l’utilisateur
Habitué
Messages : 335
Depuis le 27 oct 2014
Val d'Oise
Blowupster, je ne parlerais pas d'"early color" pour les années 70, l'autochrome Lumière ayant été commercialisé dès 1907. Pour le reste, je suis d'accord avec vous !

Je constate aussi que, comptant sur les capacités logicielles à corriger la distorsion, certains fabricants d'optiques modernes ne portent guère d'attention à ce défaut. Certains grands angles présentent une distorsion en barillet dont on ne sait s'il faut rire ou pleurer ! Pour comparer, voir sur un sujet récent de ce forum l'absence totale de distorsion d'un Russar MR2 20mm 5.6. Cette optique soviétique est sortie en 1958.

Retourner vers Leica M : objectifs

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant cette section : Aucun utilisateur enregistré et 8 invités