Posté: lundi 6 juin 2022 - 16:54
Grâce à un de mes amis, également Summiluxien, j'ai pu essayer un M11 pendant une semaine. Qu'il en soit remercié !
J'ai donc utilisé ce boîtier, venu avec une Visoflex 2, pour "faire des photos", ce qui n'a pas empêché quelques tests rapides, mur de briques inclus en hommage à notre ami JMS.
Le boîtier est bien un M et la version noire, plus légère, s'avère très agréable, facile à garder en main et je me suis même surpris à le porter autour du cou en visitant un bâtiment, ce que ne fais jamais.
L'emplacement des boutons paraît rationnel et ne gêne pas la visée verticale comme cela peut être le cas avec le M10.
L'absence de semelle ne dispense pas de manipulations, enlever la pile pour accéder à la carte car j'ai stocké à la fois sur la carte, par habitude d'utilisation, et sur la mémoire interne.
Sur pied, ce n'est pas plus pratique que la semelle et il faut démonter l'appareil si on veut changer de carte.
Un bon point pour la prise USB C et j'ai rechargé avec mon chargeur de Mac.
La batterie a une très bonne tenue dans le temps, même en mettant le boîtier à toutes les sauces, ce qui est bien agréable.
La nouvelle organisation des menus est assez pratique, mais les sous-menus demandent un peu d'habitude et les intitulés sont parfois déroutants, mais cela se voit aussi chez Fuji...
Le viseur garde un défaut pour moi, porteur de lunettes, n'embrassant pas le cadre du 35, et a fortiori du 28, en entier comme sur le M10. A l'usage, je vise avec la pastille centrale et ma vision périphérique fait le reste, si bien que j'ai très peu recadré. Le cadre du 90 aide aussi à définir les lignes orthogonales... Dommage qu'il faille allumer le boîtier pour voir les cadres.
Il n'en reste pas moins que je me sens plus à l'aise avec mon M6 ou mon MM1, mais c'est aussi une question d'habitude.
Le patch central a changé, avec des bords légèrement arrondis. La précision paraît très bonne si j'en juge par la rareté des flous de mise au point avec des focales de 16 à 90 mm et les ouvertures ad hoc.
Les images ?
Je n'ai utilisé le M11 qu'à 60 Mpix considérant que c'était un avantage primordial. J'utilise occasionnellement un M10-P à 24 Mpix qui donne de magnifiques images à 24 Mpix, dont acte. Mon boîtier de base est le MM1, premier du nom...
Pour certains travaux, j'utilise un Fuji GFX 100 S à 102 Mpix avec des optiques Fuji, Leica R et Hasselblad V. La qualité des fichiers (16 bits) se traduit parfaitement sur le papier avec une richesse des détails, des couleurs, des transitions et des gammes de couleur et des gris.
J'utilise un écran normal Eizo moyenne gamme calibré régulièrement et on ne peut donc évaluer la pleine résolution issue de ces boîtiers riches en pixels. Après avoir hésité, j'ai décidé de me passer des "4k".
Le profil (Leica Pro Std) par défaut dans Capture One Pro 22 ne me convenant pas, j'ai appliqué ma technique habituelle : suppression de la correction des couleurs (no Color effect), courbe linéaire, teinte à +3 et saturation à + 58, majoration de l'expo de 0,40 et luminosité à + 10, ombres à + 10, HL à - 70, contraste à +5, appliqué à l'ensemble de la série, ce qui permet une sélection uniforme des images et des ajustements complémentaires dans un sens ou dans l'autre.
J'obtiens ainsi une Prévisualisation avec des images plus douces et pleines de nuances, y compris dans les verts.
Dans ces conditions, je trouve que les images en couleur sont excellentes. La dynamique est bonne et on récupère des infos dans les ombres sans bruit ni banding.
Leica M11 Summicron-M 28 mm f/2 Asph. - Voir en plus grand
Le travail de l'image couleur me sert à préparer l'image noir et blanc que j'obtiens par conversion simple dans Capture One, ce qui laisse toute possibilité de traitement, y compris des couches RVB.
Je termine dans Photoshop CC avec quelques ajustements. J'ai fait aussi quelques essais avec une vieille version de Silver Efex et cela tient aussi la route sur certains fichiers avec l'avantage des U points, si besoin.
Leica M11 Tri-Elmar-M 1:4/16-18-21 ASPH.
Leica M11 uncoded lens
L'exposition m'a dérouté en mode "multi-zone" et je suis revenu au mode "pondéré central" qui correspond à mes habitudes (M6 et MM1).
J'ai eu de bons résultats avec le mode "Priorité aux zones claires".
Leica M11 uncoded lens
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Priorité zone claire/pondéré central/multi-zone
Le mode auto fonctionne plutôt bien et j'ai peu utilisé le mode manuel qui est pourtant mon habitude avec le M6 ou le MM1, voire le M10-P.
J'ai eu quelques flous de bougé, y compris à des vitesses un peu élevées, et des photos bien nettes à des vitesses "à risque", type 1/45° avec un 35. Pas de grande valeur statistique !
Le bruit "à ozizo" paraît contenu à condition d'exposer juste, ici à Iso 1600, sans perte évidente de netteté en rapport avec le traitement par défaut.
Je n'ai pas fait de photos de nuit.
Leica M11 Summicron-M 28 mm f/2 Asph.
Le test sur pied jusqu'à Iso 6400 montre l'apparition de bruits de luminance et de chrominance dès Iso 1600, plus nets à 3200 et a fortiori à 6400, notamment dans le rouge et dans le noir.
Bien sûr, toutes sortes d'outils existent pour "dénoiser".
La diffraction se devine à f8, mais a surtout un impact à f11 et au-delà
Au Lux 1,4/50 Asph
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Au WATE, jusqu'à 22
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(NB l'affichage des diaphragmes est hautement fantaisiste, comme le veut la Tradition).
Les optiques : j'ai utilisé le WATE, à 16, 18 et 21, qui garde des petites faiblesses en périphérie, mais n'oublions pas que le fichier natif à 60 Mpix donne un tirage de 53 x 80 cm en 300 dpi.
Il faut donc avoir le nez dessus pour voir une légère perte...
Pas de problème avec le 2/28 (version précédente), le 35 FLE, le Lux 1,4/50 ASPH, LE 2/50 Summar (1937) et le 90 AA.
J'ai aussi utilisé le R 60 avec la bague R vers M :
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Pas de surprise...
Comparaison 18/36/60 (50 Lux Asph) : plus de détails à 60 Mpix.
Et la Visoflex 2 ???
La comparaison à la Visoflex précédente montre deux choses, une évidente et c'est la forme carrée, à peine moins encombrante.
L'autre est la résolution, effectivement supérieure.
L'apparition du "live view" et de la Visoflex plus résolue est en soi le sujet philosophique numéro 1.
J'avoue ne pas aimer ni le "live view" car j'ai l'impression de transformer mon Leica en APN ni la "Visoflex", mais cela est en partie dû à mes défauts visuels (cataracte opérée, myopie résiduelle et presbytie, donc Varilux). Le "focus peaking" et la loupe ont leurs limitations comme aide à la mise au point avec des optiques M comme des optiques R.
Notons que l'utilisation du "live view" et de la Visoflex fait chauffer le boîtier.
Je me suis surpris à utiliser le télémètre pour la mise au point et la Visoflex pour viser : autant avoir un appareil hybride performant sans télémètre (cf GFX !).
L'idéal serait, à mon sens, de réserver la Visoflex aux cas où il est impossible de faire autrement et d'utiliser le M 11 comme un M classique !
Quelques bugs : boitier gelé, exposition et balance des couleurs variables dans une série de prise de vue sans rafale.
Contrairement, à ce que je craignais, le capteur ne s'est pas encrassé. Changement d'optique sur boîtier éteint, bien sûr.
Conclusion :
Le M11 est un "superbe boîtier" qui apporte quelques innovations fonctionnelles avec une très belle qualité d'image.
Chacun jugera...
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R 60
J'ai donc utilisé ce boîtier, venu avec une Visoflex 2, pour "faire des photos", ce qui n'a pas empêché quelques tests rapides, mur de briques inclus en hommage à notre ami JMS.
Le boîtier est bien un M et la version noire, plus légère, s'avère très agréable, facile à garder en main et je me suis même surpris à le porter autour du cou en visitant un bâtiment, ce que ne fais jamais.
L'emplacement des boutons paraît rationnel et ne gêne pas la visée verticale comme cela peut être le cas avec le M10.
L'absence de semelle ne dispense pas de manipulations, enlever la pile pour accéder à la carte car j'ai stocké à la fois sur la carte, par habitude d'utilisation, et sur la mémoire interne.
Sur pied, ce n'est pas plus pratique que la semelle et il faut démonter l'appareil si on veut changer de carte.
Un bon point pour la prise USB C et j'ai rechargé avec mon chargeur de Mac.
La batterie a une très bonne tenue dans le temps, même en mettant le boîtier à toutes les sauces, ce qui est bien agréable.
La nouvelle organisation des menus est assez pratique, mais les sous-menus demandent un peu d'habitude et les intitulés sont parfois déroutants, mais cela se voit aussi chez Fuji...
Le viseur garde un défaut pour moi, porteur de lunettes, n'embrassant pas le cadre du 35, et a fortiori du 28, en entier comme sur le M10. A l'usage, je vise avec la pastille centrale et ma vision périphérique fait le reste, si bien que j'ai très peu recadré. Le cadre du 90 aide aussi à définir les lignes orthogonales... Dommage qu'il faille allumer le boîtier pour voir les cadres.
Il n'en reste pas moins que je me sens plus à l'aise avec mon M6 ou mon MM1, mais c'est aussi une question d'habitude.
Le patch central a changé, avec des bords légèrement arrondis. La précision paraît très bonne si j'en juge par la rareté des flous de mise au point avec des focales de 16 à 90 mm et les ouvertures ad hoc.
Les images ?
Je n'ai utilisé le M11 qu'à 60 Mpix considérant que c'était un avantage primordial. J'utilise occasionnellement un M10-P à 24 Mpix qui donne de magnifiques images à 24 Mpix, dont acte. Mon boîtier de base est le MM1, premier du nom...
Pour certains travaux, j'utilise un Fuji GFX 100 S à 102 Mpix avec des optiques Fuji, Leica R et Hasselblad V. La qualité des fichiers (16 bits) se traduit parfaitement sur le papier avec une richesse des détails, des couleurs, des transitions et des gammes de couleur et des gris.
J'utilise un écran normal Eizo moyenne gamme calibré régulièrement et on ne peut donc évaluer la pleine résolution issue de ces boîtiers riches en pixels. Après avoir hésité, j'ai décidé de me passer des "4k".
Le profil (Leica Pro Std) par défaut dans Capture One Pro 22 ne me convenant pas, j'ai appliqué ma technique habituelle : suppression de la correction des couleurs (no Color effect), courbe linéaire, teinte à +3 et saturation à + 58, majoration de l'expo de 0,40 et luminosité à + 10, ombres à + 10, HL à - 70, contraste à +5, appliqué à l'ensemble de la série, ce qui permet une sélection uniforme des images et des ajustements complémentaires dans un sens ou dans l'autre.
J'obtiens ainsi une Prévisualisation avec des images plus douces et pleines de nuances, y compris dans les verts.
Dans ces conditions, je trouve que les images en couleur sont excellentes. La dynamique est bonne et on récupère des infos dans les ombres sans bruit ni banding.
Leica M11 Summicron-M 28 mm f/2 Asph. - Voir en plus grand
Le travail de l'image couleur me sert à préparer l'image noir et blanc que j'obtiens par conversion simple dans Capture One, ce qui laisse toute possibilité de traitement, y compris des couches RVB.
Je termine dans Photoshop CC avec quelques ajustements. J'ai fait aussi quelques essais avec une vieille version de Silver Efex et cela tient aussi la route sur certains fichiers avec l'avantage des U points, si besoin.
Leica M11 Tri-Elmar-M 1:4/16-18-21 ASPH.
Leica M11 uncoded lens
L'exposition m'a dérouté en mode "multi-zone" et je suis revenu au mode "pondéré central" qui correspond à mes habitudes (M6 et MM1).
J'ai eu de bons résultats avec le mode "Priorité aux zones claires".
Leica M11 uncoded lens
Voir en plus grand
Priorité zone claire/pondéré central/multi-zone
Le mode auto fonctionne plutôt bien et j'ai peu utilisé le mode manuel qui est pourtant mon habitude avec le M6 ou le MM1, voire le M10-P.
J'ai eu quelques flous de bougé, y compris à des vitesses un peu élevées, et des photos bien nettes à des vitesses "à risque", type 1/45° avec un 35. Pas de grande valeur statistique !
Le bruit "à ozizo" paraît contenu à condition d'exposer juste, ici à Iso 1600, sans perte évidente de netteté en rapport avec le traitement par défaut.
Je n'ai pas fait de photos de nuit.
Leica M11 Summicron-M 28 mm f/2 Asph.
Le test sur pied jusqu'à Iso 6400 montre l'apparition de bruits de luminance et de chrominance dès Iso 1600, plus nets à 3200 et a fortiori à 6400, notamment dans le rouge et dans le noir.
Bien sûr, toutes sortes d'outils existent pour "dénoiser".
La diffraction se devine à f8, mais a surtout un impact à f11 et au-delà
Au Lux 1,4/50 Asph
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Au WATE, jusqu'à 22
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(NB l'affichage des diaphragmes est hautement fantaisiste, comme le veut la Tradition).
Les optiques : j'ai utilisé le WATE, à 16, 18 et 21, qui garde des petites faiblesses en périphérie, mais n'oublions pas que le fichier natif à 60 Mpix donne un tirage de 53 x 80 cm en 300 dpi.
Il faut donc avoir le nez dessus pour voir une légère perte...
Pas de problème avec le 2/28 (version précédente), le 35 FLE, le Lux 1,4/50 ASPH, LE 2/50 Summar (1937) et le 90 AA.
J'ai aussi utilisé le R 60 avec la bague R vers M :
Voir en plus grand
Pas de surprise...
Comparaison 18/36/60 (50 Lux Asph) : plus de détails à 60 Mpix.
Et la Visoflex 2 ???
La comparaison à la Visoflex précédente montre deux choses, une évidente et c'est la forme carrée, à peine moins encombrante.
L'autre est la résolution, effectivement supérieure.
L'apparition du "live view" et de la Visoflex plus résolue est en soi le sujet philosophique numéro 1.
J'avoue ne pas aimer ni le "live view" car j'ai l'impression de transformer mon Leica en APN ni la "Visoflex", mais cela est en partie dû à mes défauts visuels (cataracte opérée, myopie résiduelle et presbytie, donc Varilux). Le "focus peaking" et la loupe ont leurs limitations comme aide à la mise au point avec des optiques M comme des optiques R.
Notons que l'utilisation du "live view" et de la Visoflex fait chauffer le boîtier.
Je me suis surpris à utiliser le télémètre pour la mise au point et la Visoflex pour viser : autant avoir un appareil hybride performant sans télémètre (cf GFX !).
L'idéal serait, à mon sens, de réserver la Visoflex aux cas où il est impossible de faire autrement et d'utiliser le M 11 comme un M classique !
Quelques bugs : boitier gelé, exposition et balance des couleurs variables dans une série de prise de vue sans rafale.
Contrairement, à ce que je craignais, le capteur ne s'est pas encrassé. Changement d'optique sur boîtier éteint, bien sûr.
Conclusion :
Le M11 est un "superbe boîtier" qui apporte quelques innovations fonctionnelles avec une très belle qualité d'image.
Chacun jugera...
Voir en plus grand
R 60