Coignet |
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agent technique Messages : 14853Depuis le 5 nov 2003 75001 |
Bertrand S a écrit : […] batiments scolaire des années 70 étaient très loin de l'ambition des constructions de la Troisième République pour l'enseignement.En effet, on pourrait rêver à des bâtiments plus beaux, mieux finis… Il ne faut pas oublier que lorsqu'on construisait Jussieu ou Tolbiac, comme Nanterre, on ne pensait pas faire "mal". On répondait dans l'urgence à un immense besoin. Cela ne peut pas être comparé aux Paillerons, qui sont des bâtiments provisoires, le scandale ayant été de la garder si longtemps alors qu'ils n'auraient du servir que de dépannage. L'état actuel de ces bâtiments (Nanterre est dans un état consternant) n'est pas du à la conception des bâtiment, mais à l'absence d'entretien depuis trop d'années. |
Dernière édition par Coignet le mercredi 9 novembre 2005 - 22:08, édité 3 fois. | |
Pierre |
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Vieux briscard Messages : 3356Depuis le 26 fév 2004 |
Effectivement on ne pensait pas faire mal, on pensait même faire bien...
Même pour l'amiante, les dangers était connus, mais minimisés, on pensait faire bien en raport qualité-prix... Pour les halles, je suis d'accord, le jardin commence à être sympa et le batiment un peu kitch a un certain charme, le côté "futuriste" années 70-80 ! |
alain.besancon |
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Vieux briscard Messages : 10370Depuis le 23 mai 2003 Dijon |
Ce qui m'ulcère au plus haut point (gros efforts pour ne pas dire autre chose) c'est la fabuleuse hypocrisie que l'on peut découvrir derrière ça:
- dès 1974 on nous enseignait ici même à Dijon les méfaits à long terme de l'amiante, tout était parfaitement connu, rien n'était ignoré or nous en respirions tous (plaquettes de freins, disques d'embrayage, isolation de nos habitats ...) - quand l'affaire de la vache folle a été connue de tous .... j'achetais des croquettes pour ma chatte, à base de boeuf, comme par hasard en promo et je me souviens que je lui disais "viens ma Mimine manger ton prion" = la France n'a jamais tant importé de farines animales anglaises qu'à cette époque ... pour faire du ciment - tant que l'on se foutra ouvertement de notre gueule en se plaçant juste du bon côté de la loi, c-a-d là où l'on ne risque rien ....... comment voulez-vous que l'on ait le moindre respect pour CERTAINES classes dirigeantes surtout quand ils nous "abreuvent" du sacro-saint-con "principe de précaution" trompe couillons. Alain M un jour, M toujours mais aussi CL et Pixii |
Coignet |
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agent technique Messages : 14853Depuis le 5 nov 2003 75001 |
ne soit pas grossier besancon… (c'est pour rire bien sûr) |
alain.besancon |
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Vieux briscard Messages : 10370Depuis le 23 mai 2003 Dijon |
alors je suis rassuré , mais dans mes nombreuses tares il y a aussi celle de ne parfois pas savoir m'exprimer avec suffisamment de force sans une parole plus ou moins grossière ou provocante; en l'occurence je n'ai pas la moindre honte car je réponds grossièrement à ce que je considère comme une grossièreté à notre égard.
Alain M un jour, M toujours mais aussi CL et Pixii |
michel (proteus) |
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Spécialiste Messages : 2741Depuis le 8 jan 2005 metz |
alain.besancon a écrit : Ce qui m'ulcère au plus haut point (gros efforts pour ne pas dire autre chose) c'est la fabuleuse hypocrisie que l'on peut découvrir derrière ça:- dès 1974 on nous enseignait ici même à Dijon les méfaits à long terme de l'amiante, tout était parfaitement connu, rien n'était ignoré or nous en respirions tous (plaquettes de freins, disques d'embrayage, isolation de nos habitats ...) - quand l'affaire de la vache folle a été connue de tous .... j'achetais des croquettes pour ma chatte, à base de boeuf, comme par hasard en promo et je me souviens que je lui disais "viens ma Mimine manger ton prion" = la France n'a jamais tant importé de farines animales anglaises qu'à cette époque ... pour faire du ciment - tant que l'on se foutra ouvertement de notre gueule en se plaçant juste du bon côté de la loi, c-a-d là où l'on ne risque rien ....... comment voulez-vous que l'on ait le moindre respect pour CERTAINES classes dirigeantes surtout quand ils nous "abreuvent" du sacro-saint-con "principe de précaution" trompe couillons. Alain tout ceci me fait penser à Tchernobyl en 1986 quand le professeur Chrétien nous assurait que le nuage s'était arrêté à la frontière est de la France à ce moment, le hasard voullait que mon vosin d'appartement était un radiologue miltaire chargé des risques nucléaires je me souviens qu'il m'avait démontré que l'explosion de Tchernobyl était un accident mineur avec des risques négligeables pour la population russe locale on connait la suite depuis il est devenu professeur au Val de Grace s'il parcourt ce site, il se reconnaîtra surement mais on séloigne du sujet michel si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible |
LaurentT |
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Spécialiste Messages : 1952Depuis le 9 juil 2003 Ile de France, petite couronne |
Holà messieurs arrêtez d'amalagamer l'amiante et Chernobyl sur le zinc et montrez nous SVP quelques photos années 70 (je me doutais que ce fil déraperait )
Comme quoi il s'est vraiment passé quelque chose dans cette décennie 70 qui a laissé des traces... Et pas seulement dans l'urbanisme ! |
alain.besancon |
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Vieux briscard Messages : 10370Depuis le 23 mai 2003 Dijon |
Tu as certainement raison Fil mais quand le mensonge d'état atteint un tel niveau, en parfait décalage avec la réalité de nos vies où l'image et la plus ou moins "contre-information" circulent aussi vite, voire plus vite je crois que, là aussi, nous avons un devoir de mémoire pour que l'on n'oublie jamais et il me semble que des progrès de communication ont été faits "grâce" à ces bourdes; je n'ai jamais caché que j'ai fait partie des imbéciles qui ont cru aux belles explications sur le nuage qui s'arrêtait à notre frontière: ce n'était pas mal fait, avec autorités compétentes et je suis rebelle, casse ... mais plus respectueux et confiant qu'il n'y paraît dans les "autorités"; celà m'a déniaisé (c'était temps ) mais je le regrette presque car ne plus faire confiance aux instances dirigeantes c'est toujours grave et démoralisant ....... puisse tout celà (et actualité) nous servir de leçon constructive.
Alain M un jour, M toujours mais aussi CL et Pixii |
Filament |
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Membre des Amis Messages : 14993Depuis le 2 nov 2003 Montpellier |
Heuuuuuuuu Alain, tu ne te serais pas tromper de personne, car je ne vois pas à quoi tu fait référence |
alain.besancon |
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Vieux briscard Messages : 10370Depuis le 23 mai 2003 Dijon |
Mes excuses (nuit de garde!) tu as raison, c'est à LaurenT que je répondais
Alain M un jour, M toujours mais aussi CL et Pixii |
Filament |
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Membre des Amis Messages : 14993Depuis le 2 nov 2003 Montpellier |
Ne t'inquiéte pas Alain, il n'y a pas de mal, c'est juste pour savoir si mes neuronnes sont encore en bon état. |
Coignet |
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agent technique Messages : 14853Depuis le 5 nov 2003 75001 |
Reprenons ce fil là où il a été déposé au début : dans les années 1970.
Et rapprochons-nous de l'un des sites évoqués lors des disgressions ci-dessus… Voici la place carrée des Halles, réalisée par les architectes Claude Vasconi et Georges Pencreac'h, inaugurée en 1979. A ce "forum 1", typique des années 1970, et dessiné avec soin, devait succéder un "forum 2", se voulant plus monumental, et curieusement presque intégralement souterrain… À son emplacement, et à celui de l'actuel jardin, on pouvait voir ceci en mai 1982, au pied de la Bourse du Commerce : |
Lison |
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Spécialiste Messages : 2057Depuis le 29 mai 2003 50°48' 45.22" N 4°19' 24.74" E (Bruxelles) |
"la Cité modèle" (sic) à Bruxelles, achevée en 1974 (arch. Bræm, Renaat & Coolens, groupe L'équerre & Panis, René & groupe Structures, van Doosselære).
En général, les "Cités" belges, de ce genre, sont mieux intégrées et/ou mieux reliées à la ville qu'en France. Mais, dans les années "septante", il y a eu d'autres tendances. Par exemple : — le siège social des assurances "La Royale Belge" (66-67 arch. Stapels, René & Dufau), actuellement "Dexia" première réalisation en acier Cor-Ten ; — les bureaux des Cimenteries Belges Réunies (68-70, arch; Brodzki, Constantin & Lambrichs), en béton moulé ; — et … et "La Mémé" ! (70-75, Lucien Kroll), partie d'un ensemble de logements et services pour les étudiants en médecine de l'Université Catholique de Louvain … à Bruxelles. Conçue dans un esprit militant post 68 et anti-internationaliste, elle intègre des formes et matériaux hétéroclites et même, par dérision, un pan de "mur rideau" baptisé "le fasciste". L. Kroll a distingué la fenêtre normale, verticale, et la fenêtre technocratique horizontale en négligeant, peut être, le fait que le champ de vision humain est "panoramique". Récemment, à propos de la responsabilité des architectes dans "le malaise des banlieues" en France, le même architecte persiste dans "Le Soir" : "le modernisme a créé la machine à habiter avec le Bauhaus : des unités de logement rigoureusement cubiques sans caves, ce qui veut dire sans racines, et sans grenier, ce qui veut dire sans rêve". Ces diapositives datent de la même époque et sont faites avec un Leicaflex et le PA Curtagon 35 mm. |
Coignet |
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agent technique Messages : 14853Depuis le 5 nov 2003 75001 |
Le dernier "post" de Lison, remarquablement illustré, pose de nombreuses questions.
A commencer bien sûr par celle de l'utilisation de l'optique à décentrement, qui peut, en prenant son temps, permettre également ce type de travail minutieux en intérieur (dont je suis assez content, voir ici)… Bon… reprenons… Il pose la question de l'urbanisme pur… Présentant l'ensemble de "la Cité Modèle", il écrit "mieux intégrées et/ou mieux reliées à la ville qu'en France" : je pense fortement qu'une des raisons de l'évolution dramatique de nos grands ensembles et qu'ils ont été réalisés sans aucune liaison avec la ville, en cul-de-sac, souvent dans des secteurs isolés. Il n'y a pas que la typologie d'une architecture qui isole (et à l'époque, on les trouvait belles, nos barres), mais l'inscription dans le tissu urbain, la position par rapport aux axes de communication, les possibilités d'entrées ou de sorties d'un quartier… Sans remettre totalement en cause l'architecture d'origine, on a souvent pu remettre "dans la vie urbaine normale" des quartiers en retravaillant en profondeur les voiries, les limites, les transports, en menant une réflexion sur la signification des espaces publics. Aujourd'hui, c'est non seulement sur le tissu social qu'il faut travailler, mais aussi sur le tissu urbain. (Lire à ce sujet le remarquable travail de Clément-Noël DOUADY, urbaniste architecte, qui présente son approche de la restructuration d'un "quartier" : Les Dragons de Persan, la restructuration d'un quartier sensible, Éditions Recherches, 2003). A Cergy-Préfecture, on a voulu à l'origine créer de l'urbanisme sur dalle. Le terme, aujourd'hui, n'étonne personne, et de nombreuses opérations "sur dalle" sont dans un état catastrophique (Nimes-Valdegour). A l'époque, c'était révolutionnaire : créer des espaces urbains sans voiture… Depuis quelques années, on réfléchit à la manière de gérer, à Cergy-Préfecture, la transition de la dalle au terrain naturel, car le quartier est toujours posé sur son plateau… et donne à voir en limites ses entrailles… Des opérations comme Cergy-Préfecture, ou comme 'la Cité modèle", représentent un genre qui avait foi dans la modernité. Il manque souvent, en France (mais moins qu'en Italie) le financement total à la hauteur des ambitions… …ce qui nous amène mine de rien à la question de l'architecture pauvre Sur la dalle à Cergy : Mais il existe aussi une architecture d'opulence dans ces années, et le siège social de la "Royale Belge" nous le rappelle ! Belle photo, mordorée… Ces années sont aussi celles où l'on cherche ce que pourraît être le "beau béton", moulé dans de gigantesque gaufriers ! Il y a parfois des résultats intéressants. Puis nous ayant interpellé à propos de la plastique architecturale (l'architecture est-elle un art plastique ?) Lison nous présente "La Mémé" de Kroll. J'ai tout de suite pensé à cet ensemble, que j'ai vu à Vienne (Autriche, pas vallée du Rhône), il y a quelques années, et qui comporte aussi des bâtiments d'enseignement, et des logements d'étudiants et de fonctionnaires (j'ai totalement oublié qui est l'architecte [Lison, au secours, le savez-vous]) : comme chez Kroll, le vocabulaire architectural mélange des formes issues du mouvement moderne, et des formes que les modernes refusaient (pentes, pignons, etc.). Ce qui est intéressant, si l'on admet qu'il y a une fenêtre "technocratique horizontale" et une fenêtre "normale" , la première est ici destinée à l'administration et aux salles de cours : et les autres, ainsi que les pentes et verrières, aux espaces d'habitation : On aimerait que les analyses sur le malaise urbain et social aille plus loin que "sans caves, ce qui veut dire sans racines, et sans grenier, ce qui veut dire sans rêve", et que les moyens financiers soient mis en face ! Il est un peu facile de dire que c'est de la faute du mouvement moderne, et de ne rien faire ! Et il ne suffit pas de crier "mixité mixité" en "sautant comme un cabri" Les années 1970 sont aussi celles pendant lesquelles quelques esprits ont pris conscience que la technique ne résoudrait pas tout et que nos quartiers neufs étaient des bombes en puissance ; ils ont peu été écoutés. Je pense qu'il faut maintenant comprendre que la désertification des centre-villes, dans lequels se développent parfois des zones de non-droit, et des secteurs de "logement social de fait" (c'est le terme officiel) totalement hors norme, pourrait être dans quelques années à l'origine de nouveaux drames. |
Coignet |
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agent technique Messages : 14853Depuis le 5 nov 2003 75001 |
LaurentT a écrit : montrez nous SVP quelques photos années 70 |
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