Comme une pierre dans le vide« Comme une pierre dans le vide le passé tombe en moi. » Sans Espoir, Attila József
Comme une pierre dans le vide, c’est une fugue, celle d’un piéton qui, en 2001, est allé jusqu’à Jérusalem pour faire corps avec une certaine idée de la Route, de l’Orient, de l’Autre, de l’Ailleurs et bien d’autres choses encore qu’il a perdu de vue, comme d’oublier à quel orient, à quel occident il appartient…
20 ans plus tard, du geste libre, naïf, romantique et sauvage que fut ce vagabondage, tirant des bords entre l’Histoire, l’anthropologie, et la mystique, les images qui survivent à leurs sujets éparpillés par les guerres, le vent, le temps, l’oubli, ne sont ni souvenir, ni preuve, ni témoignage, mais triangulation, toponyme, courbe de niveau, frontière : prendre des photos à pied aura aussi été cartographier. Si toutefois, ces modestes plans, ces atlas maison avaient moindre valeur documentaire, ce serait justement la petite histoire et non la grande (avec sa grande Hache) qu’elles voudraient archiver, c’est l’état d’esprit dans lequel elles ont été vécues dont il ne faudrait pas perdre de vue l’itinéraire : liberté, innocence, mélancolie. Toutes les composantes essentielles de l’art simple d’errer humainement sans erreur…
Les 9 images proposées ici, réalisées en 2002 ou 2003, sont fragment d’un reportage entrepris pendant les années 2000. Ce sont des portraits volés entre Alep et Jérusalem. L’intériorité du paysage et de l’humain me semblent bien résonner. J’espère prochainement publier ces 10 années de photographie prochainement.
Leica M6, 21 Elmarit asph. , 50 summicron, Velvia 50, Kodak E200
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