Dans un autre fil, on se bat pour savoir quelle est la subjectivité de la notion de pornographie, la part du nu dans le sexuel, ou l'inverse, la censure applicable, et en prime la relation à la femme en tant qu'objet regardé.

Je prétends que chacun peut poster les images qu'il a envie de montrer, comme un exutoire, comme un autotest, comme un simple partage, dans la limite (éventuellement rappelée par la censure des modérateurs) de ce qu'il est permis de faire sur l'internet. Nous ne sommes évidemment pas dans une boutique spécialisée.

Je reviens ici pour poster une image amoureuse d'un demi-nu, demi-érotique, demi-subjectif, et clin d'oeil complet à notre très cher, très élégant, très délicat et très regretté Jeanloup Sieff (photo dont nous sommes nombreux à regretter de devoir lui reconnaître la paternité... mais la preuve, si nous l'avons refaite, qu'elle traduit une connivence universelle entre les hommes et les femmes).

L'oeil est au voyageur envoûté mais inquiet aussi précieux qu'à l'éléphant qui tâtonne du pied dans la marée verte de la jungle.

Je dédie cette dernière image aux passants de ce forum, de plus en plus nombreux, furtifs, moins attentifs... Puissent-ils veiller à rester à l'écoute de leur "oeil du dedans" (ojo adentro)...

Mon cher Clicclac, merci pour ta suggestion mais ... je ne suis pas d'accord ! L'arrière plan joue ici (à mon sens) comme un décor -tendancieusement pittoresque, j'en conviens- pour la scène de rue dont ce sont bien évidemment les gamis qui constituent le sujet.

Je précise que malgré mes liserés noirs, je ne suis pas du tout contre le recadrage. Je recadre parfois et j'ai déjà posté une photo d'un éléphant recadré au format carré (un éléphant ça rentre bien dans un format carré !!) ... Comme quoi : ta remarque est peut-être subliminale !!

Oui, tu as raison, à y bien réfléchir. La bichromie, faut faire très léger...

Je n'avais pas eu le temps de développer les derniers rouleaux. Je rajoute quelques images, sans revenir sur les lieux et les circonstances. Quelques images du sud du Népal, dans la campagne, et dans une école... J'ai ajouté un léger virage, équivalent de ce que donnerait un virage sélenium un peu trop long...

Amitiés,
JY

















Voilà. C'est bel et bien fini...

Ce fil est amusant d'un point de vue sociologique. On y parle beaucoup mais on se dévoile peu. Au bout du compte, les acrobaties et les subterfuges des messieurs pour se masquer le sexe me lassent quand même un peu (beaucoup). Quand aux filles on ne les voit presque pas. Outre le fait qu'elles sont peu nombreuses sur Summilux, c'est finalement conforme à ce qu'on pourrait penser à l'avance : les hommes sont plus exhibitionnistes que les femmes mais pas plus courageux. Ils font des autoportraits dans lesquels on voit leur visage et leur corps MAIS pas leur sexe, alors que Nel ou Marielle, quand elles montrent vraiment leur nudité, le font dans un plan si serré de leur buste que cela n'est plus une manière de se montrer. Aux exceptions près de Coignet, et Marielle dans la salle de bain, (et l'autoportrait intégral de Coignet en pied dans sa chambre). Mais ceux là ce sont des animaux à part, on le sait... 8)

J'avais promis de m'y coller, je tiens parole. Je veux montrer deux choses (et vous me direz ce que vous en pensez) :

1) On peut maitriser absolument son cadre avec un Leica M (c'est pour cela que je poste cette image ici) ;
2) On peut être "border line" en matière de nu (référence au bord du cadre, mais aussi à la direction du regard et à la réalisation de l'instant photographique).

Je vous laisse regarder la photo et je reviens ensuite sur ce second point :

Leica MP, Foma 400, Cron 35 pré-asph.

Cette photo a été faite sur une impulsion la matin au saut du lit. Cheveux en pétard, cernes encore pas évaporés, yeux un peu hagards, verge flacide mais encore habitée par la chaude densité de la couette matinale. Cette photo est donc circonstancielle. Le nu intégral n'est pas proéminent, presque plus le sujet, puisque c'est un portrait. Or je rappelle qu'un portrait ce n'est pas de la statuaire, c'est la représentation d'une personne à l'instant où son moi peut se décrypter dans l'image (captée ou réfléchie).

A vous toutes et à tous !

Biarritz, 2007
Antoine, Guillaume et Béatrice


MP + Summicron 35 sur Foma 400. Scan de néga recadré à 40% + bichromie sous photoshop.

Chers amis,

Repassant de temps à autre sur ce forum qui évolue vite vers le futur (c’est fou ce que les gens passent désormais au numérique – ce que je comprends fort bien), je me suis dit qu’il serait amusant d’y rendre compte d’un petit TP que j’ai fait cet été dans le style le plus rétro.

Ces sympathiques mollusques, sous l’objectif macro, ne sont pas si lents que cela…
Placés dans la partie concave d’une feuille blanche A4, voilà mes escargots dans leur studio (à l’ombre, en extérieur, bien sûr).

Le matériel est le suivant :
Visoflex I + pentaprisme + soufflet + bague + tête de Hektor 13,5 cm f :4,5 + soufflet pare-soleil. Tirage environ 2/3. Le déclenchement se fait avec le fameux double flexible asynchrone (premier coup pour le miroir, deuxième pour l’obturateur). Boitier Leica IIIf échelle rouge. Film Foma 400 développé dans du A49 à 1+1 pendant 13 mn.

Pas de mesure de lumière mais un bracketing « à vue » (sur au moins 3 diaphs). Ici, on est à environ f:8 à 30 cm du sujet, avec une exposition d’environ ½ à ¼ de seconde. Le film est très surexposé, ce qui donne l’effet high key nécessaire au gommage des flous et du fond blanc.

Sur une vingtaine de vues (dont des préliminaires intéressants entre deux individus, que la morale oblige à censurer ici), voici deux échantillons présentables. Place à nos amis mollusques !








Bien amicalement à toutes et à tous
JY

Il y a dans certaines de ces vues quelque chose d'inquiétant, qui sent la décadence, presque le vide (je ne parle pas du photographe, bien sûr !), et qui culmine avec la dernière vue : une dalle fendue, et ce voile sur une ancienne belle voiture comme sur un mobilier déchu, comme quand on quitte une maison pour très lontemps...

Réussi, donc !?

D'accord avec Philipandre : c'est la 3 que je retiens. Trois aplats équilibrés au fond, comme un appel à s'évader, comme un fond de toile à l'huile, avant qu'on sache très bien ce qu'on va mettre dessus. Et puis c'est parti, l'idée vient : ce sera une escapade à vélo... La découpe finale du V restreint cet apercu d'un élan victorieux vers l'action au terme d'une indolente, presque désabusée composition de soleil et de sable. Il signe aussi fort qu'une rature de craie grasse signait William Klein.... 8)

D'accord avec Jean D.
La 13 n'est pas du reportage, et dénote dans le tableau, mais c'est ma préférée, car elle porte l'imaginaire (cinéma, peinture...).

Entre le stylo encapuchonné et les points sur la page blanche du mur, il s'en fallait de peu, aussi, que la 20 ne devienne une image surréaliste. Il lui manque peut-être un peu d'abstraction supplémentaire dans le cadrage mais je l'apprécie pour cette amorce de clin d'oeil...

Belles gueules, les 4-5-6 ! Avec mention spéciale pour le clair-obscur, ou le contre-jour, de la 5...

Bravo pour ces photos pleines de tranquille contemplation et de constats délicats... loin de toute agitation, flirtant parfois avec l'objectivisation, comme dans les images de Depardon.

Sur mon écran le traitement est très beau.

Au titre de la cueillette, je trouve la 18 absolument superbe, et la 17 fait penser à un certain... HCB...
Amicalement,
JY

La deuxième photo de ce fil est superbe (je ferais un petit recadrage), pour l'équilibre entre mouvement, flou, modelé de la lumière -juste avant le high key ; vraiment top...

Guidé par mon ami Coignet dans le dédale des derniers milliers de messages du forum, car je ne voulais pas rater ses perles les plus délicieuses (qui se font rares), je retrouve un Jean D. superbe d'autodérision et d'humour à froid ; preuve que tous les savants ne sont pas chiants et que même les divas peuvent se draper dans des rideaux de douche !