Bonjour Fabrice,
Merci pour cette remarque !
Aujourd’hui, je me pause la question de cette présence humaine dont tu parles. L'idée de montrer comment des gens occupent, détournent et vivent malgré tout dans ce lieux m'intéresse. Est-ce pour cette série ?
Ne pas montrer de migrants - je dis migrants volontairement - était une nécessité quand j’ai commencé ce travail. Je voulais travailler sur des atmosphères, des lieux marqués par la situation. J’ai parfois cherché une forme de présence dans des traces, des indices de passage… Car il y a l’idée d’un lieu de passage, d'un séjour éphémère - et périlleux.
J’ai intégré deux photographies dans la série actuelle peut-être à tort : des personnes qui montent dans leur voiture (4) - prise lors de ma première traversée. Et une personne de dos (10) - prise lors d’une marche vers un campement au retour d’un bar. Ce qui m’intéresse dans cette seconde image, c’est l’environnement bouché et cette oreille tournée dans ma direction, celle de ma lampe frontale, au moment du déclenchement - être aux aguets.
Jusqu’à présent, j’ai passé du temps avec des personnes là-bas, souvent à prendre des nouvelles, discuter, marcher, boire un thé… Souvent, j’ai dirigé l'appareil dans les directions qu’ils me montraient lors de nos discussions, où je suis retourné seul dans des lieux dont on parlait. Je n’ai quasiment pas de photographies avec des personnes.
Je pense que le prochain séjour (février) devrait être plus consacré à cette question.